jeudi 18 octobre 2012

Commémoration : Il y a 42 ans disparaissait Krim Belkacem.

Le 18 octobre 1970, Krim Belkacem, l’un des chefs historiques du Front de Libération Nationale (FLN), était assassiné. Il fut retrouvé sans vie, étranglé avec sa cravate, dans une chambre d’hôtel à Frankfort (ex RFA). Krim Belkacem est un de ces hommes qui transcendant les limites de leur époque et atteignent une forme d’intemporalité. Ceux qui l’ont côtoyé gardent de lui le souvenir inaltérable d’un homme de conviction, pétri de patriotisme et profondément attaché à l’idéal républicain. Krim Belkacem a respectivement occupé le poste de ministre des Forces armées, des Affaires étrangères puis de l’Intérieur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il  a conduit la délégation du GPRA aux accords d’Evian où il a obtenu l’accord du referendum d’autodétermination du peuple algérien, aidé, entre autres, par Tayeb Boulahrouf, Saâd Dahleb, Ahmed Francis, Lakhdar Bentobal et M’hamed Yazid. Les officiers de l’EMG (Etat Major Général), qui ont ouvertement vilipendé le contenu des accords d’Evian, nourrissaient déjà l’ambition de s’emparer du pouvoir et d’instaurer une dictature. Ce sont, là, les signes avant coureurs de la lutte fratricide qui se fera jour dès l’été 1962. Bien des analyses de l’évolution du mouvement nationale ont vu dans la liesse populaire festive du recouvrement de l’indépendance, une triste musique d’oraison funèbre, annonçant l’enterrement en grande pompe de la liberté chèrement acquise. En effet, tel un cheval fou, le pouvoir piétine tout sur son passage. Dans son sillage, il lamine toute réflexion discordante et muselle toute voix contraire. Krim Belkacem le paiera de sa vie. Lui qui, en compagnie de Slimane Amirat et Mohand Oulhadj, entre autres, tenta d’organiser l’opposition par le biais du Mouvement pour la Défense de la Révolution algérienne (MDRA)… Aujourd’hui encore, ce funeste 18 octobre 1970 compte parmi les dates où s’exhument des douleurs, des rancœurs, des sentiments de fierté et des sentiments d’injustice. Une injustice nourrie, des lustres durant, par la mystification politique et sustentée par l’amputation mémorielle.  

  
N. Maouche

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