mercredi 14 novembre 2012

Entretien avec Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du MNLA.ʺIl faudrait que la Cédéao, Paris et Alger se concertentʺ

Un plan d’intervention militaire au Nord-Mali vient d’être adopté par la Cédéao…
La position du MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad, NDLR] est très claire. Il y a un plan qui se prépare pour faire sortir les groupes terroristes de la région. On avait fait savoir qu’il fallait ouvrir un dialogue entre les différentes parties en conflit : le MNLA, les autorités de transition à Bamako et les autres organisations non affiliées aux groupes terroristes. L’intervention ne se fera pas tout de suite. Il y a donc une marge importante pour engager un processus de dialogue.
 
 
Où en êtes-vous justement avec le processus de dialogue ?
 
Pour l’instant, chacun parle et ça part dans tous les sens. Il y a une confusion. Il faut que les pays impliqués dans la région du Sahel se concertent. Ce qui n’a pas été vraiment le cas jusqu’à maintenant. Il faudrait que ces pays se retrouvent pour lancer un processus de dialogue, sortir avec un projet politique et préparer une intervention qui viserait uniquement les groupes terroristes. Ces opérations ciblées seront plus faciles par la suite.
 
 
Ce processus de dialogue n’a toujours pas été lancé ?
 
S’il y avait une réelle concertation, il y aurait déjà eu un projet politique. Il y a cinq ou six personnes désignées par des pays et des institutions internationales, comme l’ONU et l’UE, pour le Sahel. Tout ce monde‑là doit se retrouver pour mettre en place un agenda qui correspond aux réalités de la région et parvenir à une solution. Il faudrait que la Cédéao, Paris et Alger se concertent et amènent les différentes parties autour d’une table de négociations.
 
 
La dernière déclaration d’un membre de la délégation d’Ansar Dine faite depuis Ouagadougou est-elle rassurante ?
 
Je pense que c’est déjà pas mal. Mais il ne s’agit pas encore d’un engagement. La déclaration faite à Ouagadougou doit être traduite par des actes sur le terrain. Maintenant, le groupe de Kidal d’Ansar Dine doit se démarquer des groupes terroristes. Il y a, bien entendu, des divergences au sein du groupe. Il y a ceux qui souhaitent se démarquer. Je pense que la délégation qui se trouve toujours à Ouagadougou aura des choses à dire quand elle sera de retour.
 
 
Iyad Ag Ghali devrait, prochainement, faire une déclaration…
 
Je pense qu’Iyad Ag Ghali ne souhaite pas faire de déclaration contre les autres groupes, Aqmi ou le Mujao. Il ne le fera pas.
 
 
Deux délégations d’Ansar Dine se sont récemment rendues à Alger. Y a‑t‑il eu des délégations du MNLA qui sont venues à Alger ?
 
Je voudrais préciser qu’il y a eu une confusion. Ansar Dine n’avait pas envoyé, dernièrement, deux délégations en même temps à Alger et Ouagadougou, comme rapporé par la presse mais une seule à Ouagadougou. Elle est toujours à Ouagadougou. La dernière visite d’une délégation d’Ansar Dine à Alger date de septembre. Elle s’est terminée début octobre.
 
Concernant le MNLA, il a toujours eu des contacts avec les autorités algériennes. Mais il n’y a pas eu encore de réunion du MNLA à Alger. Rien n’est prévu pour le moment. Mais rien n’est exclu non plus.
 
 
Le MNLA a-t-il abandonné son projet d’indépendance ?
 
Officiellement, le MNLA n’a encore rien dit. Il continue à travailler sur un projet politique. Il soumettra plusieurs propositions pour sortir de la crise.


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