Il existe désormais une journée nationale du souvenir de la guerre d'Algérie, mais il aura fallu plus de dix ans pour que le Parlement adopte définitivement, ce jeudi, la proposition de loi socialiste. En cause, un débat sur la date oppose la gauche et la droite.
Le 5 décembre: Une date qui ne correspond à aucun événement historique. Elle a été choisie en 2003 par Jacques Chirac pour dépasser la querelle. Mais les commémorations sont notamment boycottées par la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca).
Le 11 novembre: La commémoration de toutes les victimes mortes pour la France depuis la loi de février 2012.
Le 19 mars: La date anniversaire de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d'Evian, en 1962.
Le choix du 19 mars: La fin de la guerre
Rapporteur PS de la proposition de loi au Sénat, comme il l'était pour le texte adopté en 2002 à l'Assemblée nationale, Alain Néri a justifié le choix du 19 mars par l'absence de «valeur historique ou symbolique» du 5 décembre, mais aussi par la nécessité de «rendre hommage aux deux millions d'appelés du contingent mobilisés pendant le conflit». «Le 19 mars est un moment de recueillement pour toutes les victimes qui ont œuvré dans le respect des lois de la République», a-t-il fait valoir. La gauche a notamment rappelé que les accords d’Evian, soumis à référendum par le général de Gaulle, ont été approuvés à plus de 90% par les Français.
La Fnaca, qui compte 350.000 adhérents, notamment d'anciens appelés du contingent, militait depuis de nombreuses années pour une journée d'hommage à cette date.
Plusieurs élus de gauche ont toutefois fait part de leurs «inquiétudes» en l'absence de consensus sur la date, qui, pour de nombreux anciens combattants, est synonyme de défaite.
«Un cessez-le-feu qui ne fut pas un cessez-le-sang»
Pour la droite, le 19 mars ne marque pas la fin des hostilités en Algérie. Sur son site Internet, le groupe des sénateurs UMP accuse la gauche de rouvrir «les blessures d’un cessez-le-feu qui ne fut pas un cessez-le-sang». «Après cette date, on dénombre 145 tués, 162 disparus, et 422 blessés dans les rangs de l’armée française; de 60.000 à 150.000 tués chez les Harkis» déplore le groupe.5 décembre, 11 novembre ou 19 mars?
Le choix d'une date commémorative de ce conflit a toujours suscité le débat. A tel point que le gouvernement laisse la liberté aux associations de célébrer les commémorations quand elles le souhaitent. Officiellement, il existe désormais trois dates.Le 5 décembre: Une date qui ne correspond à aucun événement historique. Elle a été choisie en 2003 par Jacques Chirac pour dépasser la querelle. Mais les commémorations sont notamment boycottées par la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca).
Le 11 novembre: La commémoration de toutes les victimes mortes pour la France depuis la loi de février 2012.
Le 19 mars: La date anniversaire de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d'Evian, en 1962.
Le choix du 19 mars: La fin de la guerre
Rapporteur PS de la proposition de loi au Sénat, comme il l'était pour le texte adopté en 2002 à l'Assemblée nationale, Alain Néri a justifié le choix du 19 mars par l'absence de «valeur historique ou symbolique» du 5 décembre, mais aussi par la nécessité de «rendre hommage aux deux millions d'appelés du contingent mobilisés pendant le conflit». «Le 19 mars est un moment de recueillement pour toutes les victimes qui ont œuvré dans le respect des lois de la République», a-t-il fait valoir. La gauche a notamment rappelé que les accords d’Evian, soumis à référendum par le général de Gaulle, ont été approuvés à plus de 90% par les Français.
La Fnaca, qui compte 350.000 adhérents, notamment d'anciens appelés du contingent, militait depuis de nombreuses années pour une journée d'hommage à cette date.
Plusieurs élus de gauche ont toutefois fait part de leurs «inquiétudes» en l'absence de consensus sur la date, qui, pour de nombreux anciens combattants, est synonyme de défaite.
«Un cessez-le-feu qui ne fut pas un cessez-le-sang»
Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, explique ce vendredi sur France Info que «pour le million de Français qui vivait en Afrique du Nord et pour les milliers de musulmans qui ont combattu pour le drapeau français, ce fut le jour où ils ont cessé d'être protégés par l'armée. Ils ont eu le choix entre la valise et le cercueil. Le 19 mars n'est pas une date qui fédère».
Rapatriés et harkis ont eux aussi exprimé leur hostilité à ce texte. De même qu’une trentaine d’associations, dont l’Union nationale des combattants (UNC), qui rassembleraient 1,2 million d’adhérents.Les sénateurs UMP ont indiqué qu'ils allaient saisir dès vendredi le Conseil constitutionnel afin que le texte soit retoqué.
Aurélie Delmas
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