vendredi 12 juillet 2013
Vu de Paris : « T’es président algérien et t’es pas au Val-de-Grâce? Non mais allô quoi ! »
« La France c’est la bombe atomique plus le Val-de-Grâce ». Voilà la réflexion d’un diplomate français la semaine dernière dans un diner parisien, où il était question de la santé d’Abdelaziz Bouteflika. Les Parisiens adorent penser qu’ils sont encore le centre du monde.
Alors, quand un chef d’État, hier Arafat –et cela lui fut fatal–, et aujourd’hui Boutef, est soigné à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, c’est quasiment un motif de fierté nationale. Une occasion de pousser un cocorico à la gloire de notre médecine triomphante !
Bien entendu dans le cas Bouteflika, les derniers nostalgiques de l’Algérie française ne peuvent s’empêcher de raconter, à l’heure du Pastis 51, que décidément les Algériens sont en dessous de tout, quand ils envoient leur président se faire soigner dans les hôpitaux militaires parisiens, cinquante et un ans après avoir tant « soigné » les militaires français dans les maquis. Si la rancœur et la rancune ne constituent jamais une politique, les dirigeants au pouvoir en France sont avant tout les enfants de Pierre Mendes France, plus encore que ceux d’un ministre de l’Intérieur nommé François Mitterrand.
A Paris, cette semaine, entouré de ses médecins, dont certains se préparent à faire régulièrement l’aller-retour entre Alger et Paris, Abdelaziz Bouteflika préparait son retour imminent en Algérie, ainsi que TSA l’a annoncé en avant-première. Mais, dans les gazettes françaises, il était à présent fait mention d’un homme que notre président a bien connu, le général de Gaulle.
C’est Nicolas Sarkozy qui fait fuiter auprès de ses journalistes amis et affidés politiques qu’il est prêt à enfiler l’uniforme de l’homme providentiel, à devenir le Charles de Gaulle du 21e siècle pour sauver la patrie en danger de Marine Le Pen et de François Hollande réunis.
Personne n’a encore osé dire publiquement à Nicolas Sarkozy que son comportement avait plombé la droite durant son quinquennat, comme jamais personne avant lui : sous son règne, toutes les élections ont été perdues et pire encore ses comptes de campagne électorale ont été rejetés par le Conseil constitutionnel. Au total, le général Sarkzoy risque de mettre son parti l’UMP en faillite après avoir creusé les déficits publics. En matière d’homme providentiel, on a vu mieux dans l’histoire de France !
Mais l’homme ne renonce pas facilement. Bagarreur et mauvais perdant, il estime, comme souvent la droite dans l’histoire de France, que la gauche est illégitime pour gouverner, et que François Hollande est un président par défaut. La semaine dernière, l’hebdomadaire l’Express, dirigé par un ami de Carla Sarkozy, a osé rapporter les grossièretés, balancées en privé par Sarko, sur le physique de son successeur, François Hollande : «Tu l’as vu ce petit gros ridicule qui se teint les cheveux. T’en connais, toi, des hommes qui se teignent les cheveux ? ». « Non mais allô quoi ! », aurait pu continuer Nicolas Sarkozoy, dont l’élégance n’a rien à envier à celle de Nabilla, l’ambassadrice de la classe internationale algérienne. Celle-ci vient de sortir un recueil des meilleurs « allô quoi » et sera certainement en lice pour le prix Goncourt, ou tout autre prix littéraire : « T’es président algérien et t’es pas au Val-de-Grâce ? Non mais allô quoi ! », aurait pu écrire sous forme d’hommage au président Bouteflika la brune siliconée.
Autre Algérien à briller sur la scène hexagonale cette semaine, l’inamovible recteur de la Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, à peine représentant de lui-même et courroie de transmission usée jusqu’à la corde d’un Islam de France, à présent sous influence marocaine. La diplomatie maghrébine, dont on sait qu’elle se pratique à la fois dans les couloirs de l’ONU et dans les salles d’ablutions des mosquées françaises, a vu, une fois encore, ses représentants faire montre d’inefficacité. Polémique sur la nuit du doute et polémique sur le rôle de Dalil Boubakeur. Rien que de très habituel finalement. Décidément, entre Bouteflika, Nabilla et Boubakeur, les Algériens à Paris font jaser. Heureusement que le général Sarkozy mettra bon ordre à cette « chienlit » le jour venu!
Gauthier de Voland
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