Algérie : découvrez la "nouvelle" basilique Saint-Augustin
Demain sera un grand jour pour la basilique Saint-Augustin qui fêtera ses nouvelles couleurs. Après six ans de travaux, elle illumine à nouveau -et même la nuit- la colline dominant Annaba, sur la côte est de l'Algérie. Visite guidée avant la cérémonie d'inauguration.
Connaissez-vous son histoire ? En 1839, Monseigneur Dupuch, évêque d’Alger, admirateur de saint Augustin et grand amoureux d’Hippone (la cité antique qui précéda Annaba), voulait redonner à Hippone sa gloire de l’Antiquité et jeter les fondations d’un groupe comprenant une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d’accueil. Le chantier ne commença que bien plus tard, avec le cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger. La première pierre fut posée en 1881 et la basilique consacrée en mars 1900.
La basilique accueille chaque année entre 15 000 et 20 000 visiteurs.
La basilique est dédiée à Saint Augustin (354-430), l'enfant de Numidie devenu évêque d'Hippone. Ce n’est pas un saint comme les autres. S’il est né à Souk Ahras en 354 et fut évêque d’Hippone où il décédera en 430, il a longtemps été considéré par l’élite du pays comme un suppôt de l’impérialisme romain. Il faudra attendre 2001 pour qu’il soit "officiellement" réhabilité par le président Abdelaziz Bouteflika qui lui consacre alors un colloque international. Sur cette photo : une relique de Saint Augustin - son cubitus ramené de Pavie (Italie) où il est enterré.
La particularité de la basilique, ce sont ses 140 vitraux. Très dégradés, déformés, pour certains cassés, ils nécessitent un important travail de restauration. "Il existe une série, absolument magnifique, de vitreries peintes retraçant la vie de saint Augustin, de type sulpicien. C’est une technique très précise, utilisée par les maîtres-verriers français au milieu du XIXe siècle et au début du XXe, explique Vincent Peugnet, maître-verrier et gérant de l’atelier-vitrail Cassiopée à Annaba. C’est la raison pour laquelle on retrouve beaucoup de ce genre de vitraux dans les églises françaises, un peu aux Etats-Unis et rarement en Europe à cause des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Ces vitraux ont un fini photographique !"
A l’image de la basilique Notre-Dame d’Afrique, à Alger, "Lala Bouna", comme l'appellent les Algériens, a fédéré la France et l'Algérie autour de sa rénovation. Une convention a été signée entre la ville de Annaba et celle de Saint-Etienne, avec qui elle est jumelée, et entre la wilaya de Annaba et la Région Rhône-Alpes.
Parmi les autres donateurs : l’ambassade de France, l’ambassade d’Allemagne, des entreprises publiques et privées algériennes et étrangères (Air Algérie, Algérie Télécom, Sider, Sonelgaz, Total, Vinci, etc.)
De nombreuses églises et communautés religieuses (l’Ordre de Saint-Augustin, la Conférence des Evêques d’Italie, l’Eglise d’Allemagne…) ont aussi participé. Et le pape en personne a fait même donné de l'argent. "Connaissant l’attachement du Saint-Père à Saint-Augustin, sur qui il a fait ses études, je lui ai écrit pour le solliciter et il a accepté de nous faire un don personnel", témoigne Paul Desfarges, évêque de Constantine et d’Hippone. Coût total de la restauration : près de 4,5 millions d'euros.
"Les murs extérieurs grattés, les enduits refaits, et tout a été repeint, résume le père Ambroise Tshibangu, recteur de la basilique. Mais comparé à Notre-Dame d’Afrique, il y a eu très peu de travaux de pierre." Sur le toit, Laurent Bercher, responsable du projet de restauration, précise : "Tout ce qui concerne la toiture a été refait, y compris la frise de carreaux en bleu, jaune et vert. En fouillant dans les archives, on a découvert que la foudre était tombée sur le clocher en 1956 et en avait fait tomber un morceau." Exposée aux sels marins et aux sels sulfureux de l’environnement industriel dans lequel elle se trouve, la basilique a exig" des travaux plutôt classiques, comme ceux d’une vieille maison qui n’a pas été entretenue pendant 130 ans", résume Dominique Henry, le maître d’ouvrage.
L'atelier, dans les coulisses de la basilique.
Les cloches, d'origine, n'ont plus sonné depuis 1962. Pour animer les lithurgies et les concerts, il faudra compter sur l'orgue (le 2 mai 2014, une autre inauguration est prévue). "Nous n’avons pas pu restaurer l’ancien, construit en 1930, confie Laurent Bercher, responsable du projet. C’était un orgue de salon destiné à un patron de journal à Alger où il est resté avant d’arriver dans la nef centrale de la basilique en 1950. Mais en 1970, il n’a plus fonctionné. Les experts ont dit qu’on ne pouvait pas le refaire à l’identique, qu’on ne pouvait pas non plus le refaire en Algérie. Le nouvel orgue sera un modèle à transmission électrique, doté d’un petit ordinateur."
Connaissez-vous son histoire ? En 1839, Monseigneur Dupuch, évêque d’Alger, admirateur de saint Augustin et grand amoureux d’Hippone (la cité antique qui précéda Annaba), voulait redonner à Hippone sa gloire de l’Antiquité et jeter les fondations d’un groupe comprenant une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d’accueil. Le chantier ne commença que bien plus tard, avec le cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger. La première pierre fut posée en 1881 et la basilique consacrée en mars 1900.
La basilique accueille chaque année entre 15 000 et 20 000 visiteurs.
La basilique est dédiée à Saint Augustin (354-430), l'enfant de Numidie devenu évêque d'Hippone. Ce n’est pas un saint comme les autres. S’il est né à Souk Ahras en 354 et fut évêque d’Hippone où il décédera en 430, il a longtemps été considéré par l’élite du pays comme un suppôt de l’impérialisme romain. Il faudra attendre 2001 pour qu’il soit "officiellement" réhabilité par le président Abdelaziz Bouteflika qui lui consacre alors un colloque international. Sur cette photo : une relique de Saint Augustin - son cubitus ramené de Pavie (Italie) où il est enterré.
La particularité de la basilique, ce sont ses 140 vitraux. Très dégradés, déformés, pour certains cassés, ils nécessitent un important travail de restauration. "Il existe une série, absolument magnifique, de vitreries peintes retraçant la vie de saint Augustin, de type sulpicien. C’est une technique très précise, utilisée par les maîtres-verriers français au milieu du XIXe siècle et au début du XXe, explique Vincent Peugnet, maître-verrier et gérant de l’atelier-vitrail Cassiopée à Annaba. C’est la raison pour laquelle on retrouve beaucoup de ce genre de vitraux dans les églises françaises, un peu aux Etats-Unis et rarement en Europe à cause des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Ces vitraux ont un fini photographique !"
A l’image de la basilique Notre-Dame d’Afrique, à Alger, "Lala Bouna", comme l'appellent les Algériens, a fédéré la France et l'Algérie autour de sa rénovation. Une convention a été signée entre la ville de Annaba et celle de Saint-Etienne, avec qui elle est jumelée, et entre la wilaya de Annaba et la Région Rhône-Alpes.
Parmi les autres donateurs : l’ambassade de France, l’ambassade d’Allemagne, des entreprises publiques et privées algériennes et étrangères (Air Algérie, Algérie Télécom, Sider, Sonelgaz, Total, Vinci, etc.)
De nombreuses églises et communautés religieuses (l’Ordre de Saint-Augustin, la Conférence des Evêques d’Italie, l’Eglise d’Allemagne…) ont aussi participé. Et le pape en personne a fait même donné de l'argent. "Connaissant l’attachement du Saint-Père à Saint-Augustin, sur qui il a fait ses études, je lui ai écrit pour le solliciter et il a accepté de nous faire un don personnel", témoigne Paul Desfarges, évêque de Constantine et d’Hippone. Coût total de la restauration : près de 4,5 millions d'euros.
"Les murs extérieurs grattés, les enduits refaits, et tout a été repeint, résume le père Ambroise Tshibangu, recteur de la basilique. Mais comparé à Notre-Dame d’Afrique, il y a eu très peu de travaux de pierre." Sur le toit, Laurent Bercher, responsable du projet de restauration, précise : "Tout ce qui concerne la toiture a été refait, y compris la frise de carreaux en bleu, jaune et vert. En fouillant dans les archives, on a découvert que la foudre était tombée sur le clocher en 1956 et en avait fait tomber un morceau." Exposée aux sels marins et aux sels sulfureux de l’environnement industriel dans lequel elle se trouve, la basilique a exig" des travaux plutôt classiques, comme ceux d’une vieille maison qui n’a pas été entretenue pendant 130 ans", résume Dominique Henry, le maître d’ouvrage.
L'atelier, dans les coulisses de la basilique.
Les cloches, d'origine, n'ont plus sonné depuis 1962. Pour animer les lithurgies et les concerts, il faudra compter sur l'orgue (le 2 mai 2014, une autre inauguration est prévue). "Nous n’avons pas pu restaurer l’ancien, construit en 1930, confie Laurent Bercher, responsable du projet. C’était un orgue de salon destiné à un patron de journal à Alger où il est resté avant d’arriver dans la nef centrale de la basilique en 1950. Mais en 1970, il n’a plus fonctionné. Les experts ont dit qu’on ne pouvait pas le refaire à l’identique, qu’on ne pouvait pas non plus le refaire en Algérie. Le nouvel orgue sera un modèle à transmission électrique, doté d’un petit ordinateur."
Crédit photos : Ad. Meddi
Par le 18 octobre 2013
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