Primaires socialistes pour la mairie de Marseille : Samia Ghali en tête

C’est une fille de Chaouis des Aurès émigrés à Marseille. A 45 ans, Samia Ghali était la benjamine pour la désignation du candidat socialiste à la mairie de Marseille. Cette sénatrice au franc parler, proche des populations défavorisées, a créé la surprise du premier tour en arrivant dimanche soir, en première position avec 25 % des voix, éliminant du même coup la ministre Marie-Arlette Carlotti, favorite des caciques du PS national.

Délaissée par ses parents durant son enfance, « on me surnommait Letema, soit en arabe, l’orpheline », écrit Samia Ghali dans son autobiographie, "La Marseillaise", elle s’est hissée au plus haut niveau de la vie politique régionale. « Moi les diplômes c’est dans la rue que je les ai obtenus », revendique celle qui  milite au parti socialiste depuis l’âge de 16 ans. Au sein du PS qu’elle fera une parfaite ascension militante jusqu’à devenir sénatrice après avoir gagné une des mairies d’un arrondissement de Marseille.

Cette jolie femme qui sait jouer des atouts de la séduction en talons hauts et vestes de couleurs, habite à présent dans les beaux quartiers de Marseille. Mais elle n’oublie pas son ancrage populaire et se veut « trait d’union » entre le nord et le sud de la ville mais également entre des populations de milieux sociaux si différents.

Au second tour, elle affrontera le baron local du parti socialiste Patrick Mennucci. Vainqueur du premier tour, elle pourrait bien être battue par les jeux d’alliances entre ceux qui ne veulent pas de cette brune volcanique d’origine algérienne pour représenter le PS à Marseille, l’accusant d’être "incontrôlable" .
D’ailleurs Marie-Arlette Carlotti, mauvaise perdante, a accusé Samia Ghali de "clientélisme". Elle a été seulement rappelée à l’ordre par l’Élisée, avant d’être rapidement soutenu par Matignon. 

Hayet Zitouni