Le bloc-notes de Ghani GedouiLa chance d’avoir un Bouteflika
Voilà qu’on apprend, dans un quotidien, que des comités et des associations de soutien à Bouteflika optent pour Benflis. Quels comités, quelles associations? Nul ne le sait. On apprend, par la même occasion, que ces organisations avaient auparavant essayé de « raisonner » le président en lui demandant de ne pas se présenter. De guerre lasse, sans écho, elles se sont tournées, les pauvres, vers Benflis. On croit rêver. Un comité de soutien a pour rôle, par définition, de soutenir son candidat contre vents et marées. C’est à la vie à la mort. C’est comme ça qu’on conçoit le rôle d’un comité de soutien. Il n’est ni un objecteur de conscience, ni un conseiller, ni une autorité morale ou politique. En vérité, tout ça sent les tractations politiques et les manipulations. C’est à qui promet le plus qu’on se vend. Ce qui est clair, c’est que Bouteflika n’a besoin d’aucun comité, ni d’association pour être élu. Ils lui font même du tort ces coquilles vides. Toute l’Algérie profonde votera pour l’actuel président, car elle ne connait que lui. Et ma foi, elle est satisfaite de ses réalisations. Elle n’a pas ces états d’âmes de femmes enceintes que ressortent régulièrement les journaux. La seule crainte de cette Algérie que les journaux algérois ne connaissent pas, ou si peu, est que Bouteflika ne se présente pas. Et alors, la porte sera ouverte aux forbans et aux coquins. Et à l’aventure. Qu’on fasse un sondage et on verra que la côte de popularité de Bouteflika bat des records. Un ami à qui j’énumérais les réalisations à l’actif du président m’a balayé tout ça en faisant une grosse moue avec ses lèvres de trompettiste. Sur ce plan au moins, il égale Armstrong. J’attendais la critique enragée, j’ai eu une exclamation où teintait quelque chose qui ressemblait à de l’admiration : « La plus belle réussite de Boutef, c’est d’avoir écarté l’armée. Il a eu des c…pour ça. Je pense que c’est ce que gardera l’histoire. »
Après un temps de réflexion, il ajoutera : « Hormis Benflis, je ne vois personne pour lui succéder. Ce que je trouve répugnant, en revanche, ce sont les remarques sur la santé du président, comme s’il n’avait pas le droit d’être malade ! » Bien dit l’ami. Je pense que les Algériens n’ont pas tout à fait conscience de la chance qu’ils ont. Les Tunisiens, eux, savent que si l’Algérie est restée loin des tumultes et des tempêtes, c’est grâce à la sagesse de Bouteflika. Tunis ? J’étais à Tunis en cette fin d’année. Tunis n’est plus Tunis. Moins propre que jadis et plus bouillonnante. Et moins nickel sur le plan des services. On dirait presque l’Algérie, et même moins bien. J’ai vu quelques politiques tunisiens. Ils nous envient tous Bouteflika qu’ils qualifient de dernier grand : « Ah ! Si nous avions un homme de sa trempe, de la trempe de Bourguiba, nous ne serions pas entre les mains de ces avortons ! » La Tunisie se cherche encore son grand homme. Nous l’avons. Sachons l’apprécier.
Amar Ghoul l’ambitieux
J’ai toujours pensé que cet homme n’est pas à sa place comme ministre. Au mieux, il aurait pu être un bon conducteur de travaux, surveillé de très près par le chef de chantier. Et pourquoi donc ? Parce qu’il aime la tchatche, parce qu’il aime le pouvoir, parce qu’il empêcherait les autres de travailler. Parce que, dès que l’occasion se présentera et même sans occasion, il essayera de prendre la place du chef de chantier. Mais comme l’Algérie est le pays de tous les miracles, ces miracles ne touchent que les incompétents, là est le problème, voilà Amar Ghoul d’abord ministre des travaux. Ce fut un massacre. Nous n’avons qu’à voir l’état de nos autoroutes à proportion des milliards de dollars engloutis. On aurait dû avoir du velours d’autoroute. Nous avons eu des crevasses à n’en plus finir où on laisse toujours sa santé et souvent sa peau. Le comble, c’est qu’il se pavanait devant la télévision pour vanter des ouvrages dont il aurait dû avoir honte. Et la TV aux ordres, la TV bendir, devenait du coup la complice des méfaits de Ghoul. Il aurait dû passer par quelques tribunaux pour mauvaise gestion et dilapidation des deniers publics. Mais non, on l’enlève d’un poste sensible pour le mettre à un autre poste tout aussi sensible : les transports. Et là, comme ailleurs, il montre le même népotisme en plaçant des membres de son parti TAJ à des postes de responsabilité. Ghoul a compris que l’Algérie est un fromage qu’il faudrait partager. Le seul mérite de Amar, pour l’appeler par son prénom, est qu’il soutient Bouteflika. Sans ce soutien, il y a belle lurette qu’il aurait été débarqué de son poste. Mais franchement, de vous à moi, Bouteflika a-t-il besoin du soutien de Ghoul et des autres partis discrédités pour la plupart, n’ayant comme ambition que de placer leurs chefs à des postes ministériels ? Intelligent le Ghoul ? Rusé, très rusé. Et cette ruse lui tient, pour l’instant, de politique.
La petite musique de la nostalgie
Après la bourde de Hollande, le connaissant maintenant on peut tout lui passer, voici que Le Canard enchainé remet ça. Selon lui, la délégation française a été intoxiquée dans un restaurant d’Alger. Comprendre : rien ne va dans ce pays qui n’a ni sécurité, ni restauration. Il n’a de bon que son pognon ! Et ce pognon, on le cède très facilement. Comme si on avait beaucoup de choses à nous faire pardonner alors que c’est juste le contraire. La délégation intoxiquée ? Voilà que TSA donne la parole au patron du restaurant qui s’étonne et dément. Non seulement il y avait un superviseur français qui contrôlait les produits dans la cuisine et qui n’a rien trouvé à redire. Mais plus important encore : le lendemain il a reçu des cadeaux de l’ambassade ! On ne remercie pas un restaurateur pour nous avoir intoxiqués, non ? Alors pourquoi Le Canard a publié cette fausse info ? Elle n’est pas tombée du ciel à ce qu’on sache.
Je pense que dans cette France dirigée par un pouvoir socialiste, il y a sans doute, quelque part, une certaine nostalgie, toute petite nostalgie comme on parlerait de la petite vérole, de l’Algérie coloniale. On va me dire : mais Hollande et Ayrault sont loin de tout ça. Ils sont pour l’instauration d’une relation apaisée et équitable avec l’Algérie. Oui, je veux bien le croire. Je ne parle pas d’hommes, mais de système. Avec ce système, l’Algérie n’a jamais eu une relation claire et nette. De Guy Mollet à Mitterrand on a fait le contraire de ce qu’on a dit.
PS qui n’a rien à voir. Les petits partis s’agitent. Ce sont eux qui font le plus de bruits. A quoi servent-ils ? A donner l’illusion que nous sommes en démocratie ? A faire du bruit et de mettre de la fureur ? Quand on voit les excès langagiers contre le président Bouteflika de certains chefaillons de partis, je me dis que cette outrance verbale n’a qu’un objectif : se rendre audible par le pouvoir pour que le moment venu on pourra s’assoir sur ses principes pour un maroquin qui n’a rien à voir avec un Marocain.
Voilà qu’on apprend, dans un quotidien, que des comités et des associations de soutien à Bouteflika optent pour Benflis. Quels comités, quelles associations? Nul ne le sait. On apprend, par la même occasion, que ces organisations avaient auparavant essayé de « raisonner » le président en lui demandant de ne pas se présenter. De guerre lasse, sans écho, elles se sont tournées, les pauvres, vers Benflis. On croit rêver. Un comité de soutien a pour rôle, par définition, de soutenir son candidat contre vents et marées. C’est à la vie à la mort. C’est comme ça qu’on conçoit le rôle d’un comité de soutien. Il n’est ni un objecteur de conscience, ni un conseiller, ni une autorité morale ou politique. En vérité, tout ça sent les tractations politiques et les manipulations. C’est à qui promet le plus qu’on se vend. Ce qui est clair, c’est que Bouteflika n’a besoin d’aucun comité, ni d’association pour être élu. Ils lui font même du tort ces coquilles vides. Toute l’Algérie profonde votera pour l’actuel président, car elle ne connait que lui. Et ma foi, elle est satisfaite de ses réalisations. Elle n’a pas ces états d’âmes de femmes enceintes que ressortent régulièrement les journaux. La seule crainte de cette Algérie que les journaux algérois ne connaissent pas, ou si peu, est que Bouteflika ne se présente pas. Et alors, la porte sera ouverte aux forbans et aux coquins. Et à l’aventure. Qu’on fasse un sondage et on verra que la côte de popularité de Bouteflika bat des records. Un ami à qui j’énumérais les réalisations à l’actif du président m’a balayé tout ça en faisant une grosse moue avec ses lèvres de trompettiste. Sur ce plan au moins, il égale Armstrong. J’attendais la critique enragée, j’ai eu une exclamation où teintait quelque chose qui ressemblait à de l’admiration : « La plus belle réussite de Boutef, c’est d’avoir écarté l’armée. Il a eu des c…pour ça. Je pense que c’est ce que gardera l’histoire. »
Après un temps de réflexion, il ajoutera : « Hormis Benflis, je ne vois personne pour lui succéder. Ce que je trouve répugnant, en revanche, ce sont les remarques sur la santé du président, comme s’il n’avait pas le droit d’être malade ! » Bien dit l’ami. Je pense que les Algériens n’ont pas tout à fait conscience de la chance qu’ils ont. Les Tunisiens, eux, savent que si l’Algérie est restée loin des tumultes et des tempêtes, c’est grâce à la sagesse de Bouteflika. Tunis ? J’étais à Tunis en cette fin d’année. Tunis n’est plus Tunis. Moins propre que jadis et plus bouillonnante. Et moins nickel sur le plan des services. On dirait presque l’Algérie, et même moins bien. J’ai vu quelques politiques tunisiens. Ils nous envient tous Bouteflika qu’ils qualifient de dernier grand : « Ah ! Si nous avions un homme de sa trempe, de la trempe de Bourguiba, nous ne serions pas entre les mains de ces avortons ! » La Tunisie se cherche encore son grand homme. Nous l’avons. Sachons l’apprécier.
Amar Ghoul l’ambitieux
J’ai toujours pensé que cet homme n’est pas à sa place comme ministre. Au mieux, il aurait pu être un bon conducteur de travaux, surveillé de très près par le chef de chantier. Et pourquoi donc ? Parce qu’il aime la tchatche, parce qu’il aime le pouvoir, parce qu’il empêcherait les autres de travailler. Parce que, dès que l’occasion se présentera et même sans occasion, il essayera de prendre la place du chef de chantier. Mais comme l’Algérie est le pays de tous les miracles, ces miracles ne touchent que les incompétents, là est le problème, voilà Amar Ghoul d’abord ministre des travaux. Ce fut un massacre. Nous n’avons qu’à voir l’état de nos autoroutes à proportion des milliards de dollars engloutis. On aurait dû avoir du velours d’autoroute. Nous avons eu des crevasses à n’en plus finir où on laisse toujours sa santé et souvent sa peau. Le comble, c’est qu’il se pavanait devant la télévision pour vanter des ouvrages dont il aurait dû avoir honte. Et la TV aux ordres, la TV bendir, devenait du coup la complice des méfaits de Ghoul. Il aurait dû passer par quelques tribunaux pour mauvaise gestion et dilapidation des deniers publics. Mais non, on l’enlève d’un poste sensible pour le mettre à un autre poste tout aussi sensible : les transports. Et là, comme ailleurs, il montre le même népotisme en plaçant des membres de son parti TAJ à des postes de responsabilité. Ghoul a compris que l’Algérie est un fromage qu’il faudrait partager. Le seul mérite de Amar, pour l’appeler par son prénom, est qu’il soutient Bouteflika. Sans ce soutien, il y a belle lurette qu’il aurait été débarqué de son poste. Mais franchement, de vous à moi, Bouteflika a-t-il besoin du soutien de Ghoul et des autres partis discrédités pour la plupart, n’ayant comme ambition que de placer leurs chefs à des postes ministériels ? Intelligent le Ghoul ? Rusé, très rusé. Et cette ruse lui tient, pour l’instant, de politique.
La petite musique de la nostalgie
Après la bourde de Hollande, le connaissant maintenant on peut tout lui passer, voici que Le Canard enchainé remet ça. Selon lui, la délégation française a été intoxiquée dans un restaurant d’Alger. Comprendre : rien ne va dans ce pays qui n’a ni sécurité, ni restauration. Il n’a de bon que son pognon ! Et ce pognon, on le cède très facilement. Comme si on avait beaucoup de choses à nous faire pardonner alors que c’est juste le contraire. La délégation intoxiquée ? Voilà que TSA donne la parole au patron du restaurant qui s’étonne et dément. Non seulement il y avait un superviseur français qui contrôlait les produits dans la cuisine et qui n’a rien trouvé à redire. Mais plus important encore : le lendemain il a reçu des cadeaux de l’ambassade ! On ne remercie pas un restaurateur pour nous avoir intoxiqués, non ? Alors pourquoi Le Canard a publié cette fausse info ? Elle n’est pas tombée du ciel à ce qu’on sache.
Je pense que dans cette France dirigée par un pouvoir socialiste, il y a sans doute, quelque part, une certaine nostalgie, toute petite nostalgie comme on parlerait de la petite vérole, de l’Algérie coloniale. On va me dire : mais Hollande et Ayrault sont loin de tout ça. Ils sont pour l’instauration d’une relation apaisée et équitable avec l’Algérie. Oui, je veux bien le croire. Je ne parle pas d’hommes, mais de système. Avec ce système, l’Algérie n’a jamais eu une relation claire et nette. De Guy Mollet à Mitterrand on a fait le contraire de ce qu’on a dit.
PS qui n’a rien à voir. Les petits partis s’agitent. Ce sont eux qui font le plus de bruits. A quoi servent-ils ? A donner l’illusion que nous sommes en démocratie ? A faire du bruit et de mettre de la fureur ? Quand on voit les excès langagiers contre le président Bouteflika de certains chefaillons de partis, je me dis que cette outrance verbale n’a qu’un objectif : se rendre audible par le pouvoir pour que le moment venu on pourra s’assoir sur ses principes pour un maroquin qui n’a rien à voir avec un Marocain.
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