lundi 7 avril 2014

Algérie : Bouteflika «va s'exprimer, le peuple va le voir et va l'entendre»


Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Alger le 8 février 2009. Affaibli par la maladie il ne fait plus de sortie publique. Mais ses lieutenants assurent qu'il reprend peu à peu.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Alger le 8 février 2009. Affaibli par la maladie il ne fait plus de sortie publique. Mais ses lieutenants assurent qu'il reprend peu à peu. | Fayez Nureldine

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Pas un seul meeting, pas une sortie publique ni de conseil des ministres. Mais le  algérien, affaibli par la maladie et candidat à un quatrième mandat à 77 ans, se «porte bien», selon ses lieutenants qui font sa campagne électorale par «procuration» 
Le premier d'entre-eux, Abdelmalek Sellal, ex-Premier ministre, a redit à Sétif, dans l'est algérien, là où Bouteflika avait tenu son dernier discours promettant la transition en faveur des jeunes, il y a deux ans presque jour pour jour, que «Bouteflika va bien, l'Algérie va bien...»

Dimanche à , un autre de ses lieutenants, le ministre de l'Industrie, ancien leader de l'opposition RCD, Amara Benyounes, l'a assuré à son tour, tentant de mettre fin aux attaques sur l'état de santé du président candidat. «Il va bien, sa santé s'améliore régulièrement», a-t-il déclaré sur TV5 Monde. 

«C'est quelqu'un dont les fonctions mentales fonctionnent très bien, il a un problème de rééducation fonctionnelle, il est en train de poursuivre sa rééducation, ça s'améliore de jour en jour, mais sa tête fonctionne très bien», a ajouté le porte-parole, venu à Paris participer à un meeting près de la Porte-Maillot, après Lille où la réunion avait été perturbée par des opposants au quatrième mandat de Bouteflika. Et d'annoncer: «Le peuple algérien va le voir et va l'entendre. Je ne sais pas la forme qu'il va choisir mais il va s'exprimer».
 
Il y a tout juste trois mois, alors que le président algérien était de retour pour quatre jours à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, pour une «visite de routine», selon Alger, le même message rassurant avait été adressé par des communiqués à la presse locale qui s'inquiétait de l'absence du chef de l'Etat et sur ses capacités à gérer les affaires du pays.

«On se joue de la santé d’un homme pour des raisons politiciennes», selon un ex-chef du gouvernement

Depuis, seules quelques images savamment orchestrées par la présidence et la télévision publique, ont été diffusées lors des rares réceptions de personnalités étrangères.Des images parodiées largement sur les réseaux sociaux. Ces apparitions furtives ont provoqué l'ire de l'opposition, qui dénonce une «mascarade» du pouvoir désireux, selon elle, de maintenir un homme malade à la tête de l'Etat. Un ancien Premier ministre algérien, Sid Ahmed Ghozali, résume ainsi cette protestation à l'issue de la réception du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, jeudi dernier, par Bouteflika. La scène diffusée au JT national a ému l'ex-chef du gouvernement. 

«Je suis très malheureux, en tant qu’Algérien, de voir comment on se joue de la santé d’un homme pour des raisons politiciennes. L’exposer de cette manière n’est pas glorieux pour nous. Sur le plan humain, ça me fait de la peine et, sur le plan politique, je trouve que l’on donne une image qui n’est pas glorieuse de notre pays, qui n’est pas conforme à notre niveau historique», a déclaré Ghozali au journal El Watan. Sur internet, la campagne algérienne se joue avec gravité et beaucoup d'humour aussi. Les commentaires sont souvent explosifs. L'élection se déroulera le 17 avril. Et Abdelaziz Bouteflika est donné largement favori. Son principal challenger, Ali Benflis, qui fut son ancien Premier ministre, affirme que son «adversaire, c'est la fraude».

LeParisien.fr

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