Vive tension à Tizi Ouzou au lendemain de la répression de la marche du 20 avril
le 21.04.14 | 17h38
La ville de Tizi Ouzou a renoué avec les affrontements dans l’après midi de ce lundi 21 avril. Tout a commencé à 15 h quand des dizaines de manifestants ont tenté de marcher de l’université Mouloud Mammeri vers le centre-ville.
Arrivée au niveau de la rue Lamali Ahmed, à une cinquantaine de mètres du siège de la sûreté urbaine, la foule a été dispersée à coups de bombes lacrymogènes. Retranchés dans les ruelles donnant sur la cité Les genêts, fief de la protesta durant les évènements de Kabylie de 2001, les manifestants répliquaient par des jets de pierres avant de battre en retraite, sous l’effet des gaz, vers le carrefour du stade du 1e novembre où ils ont dressé des barricades de fortune à l’aide de bacs à ordure et d’objets hétéroclites. Un autre foyer d’émeute a éclaté vers 17 h au niveau du carrefour du 20 avril, situé près de l’université Mouloud Mammeri.
Hier, la marche à laquelle ont appelé d’anciens animateurs du Mouvement culturel berbère, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (Mak) et le RCD, interdite par les autorités, a tourné à l’émeute, après avoir été empêchée, puis réprimée violemment par les forces anti-émeute, déployées dans la matinée autour du lieu de départ initial devant le portail de l’université Mouloud Mammeri.
Les affrontements entre manifestants et éléments du Corps national de sécurité (CNS) ont eu lieu durant toute la matinée à coups de pierres et d’objets divers. De nombreux blessés ont été enregistrés parmi les manifestants et les policiers. Par ailleurs, vingt personnes interpellées lors de la marche d’hier ont été libérées, a-t-on appris de source sécuritaire.
Dans la matinée de ce lundi, la wilaya de Tizi Ouzou a nié tout empêchement de la marche du 20 avril. Selon les termes du communiqué reçu à la rédaction, les forces de sécurité avaient pour seule mission de « sécuriser » la marche et non de « l’empêcher », accusant des manifestants d’avoir provoqué les incidents.
« Cette supposée interdiction ne pouvait être le fait des autorités de la wilaya qui ont la profonde conviction que les revendications liées à l’histoire, au patrimoine, à la culture, à l’identité nationale et la langue amazigh doivent être soutenues et accompagnées. Le musellement de l’expression de telles revendications légitimes relève d’une autre époque, une époque révolue », lit-on dans le même document.
Ahcène Tahraoui
source : El Watan
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