dimanche 30 juillet 2017

NÉCROLOGIE Algérie : mort de Redha Malek, négociateur des accords d’Evian Il était le dernier Algérien encore en vie ayant négocié ce texte historique qui mit fin à la guerre d’Algérie.

Redha Malek, membre de la délégation algérienne lors des Accords d’Evian en mars 1962, est mort samedi 29 juillet, a annoncé la télévision algérienne. Agé de 86 ans, il était le dernier Algérien encore en vie ayant négocié ce texte historique qui mit fin à la guerre d’Algérie.

Après l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, Redha Malek a mené une longue carrière diplomatique. Il fut tour à tour ambassadeur à Paris, Londres, Moscou, Washington, Belgrade et a été ministre des affaires étrangères.



Redha Malek a été membre du Haut Comité de l’Etat (HCE), une instance collégiale qui a dirigé l’Algérie de 1992 à 1994. Il a aussi été premier ministre de 1993 à 1994 avant de fonder un parti politique, l’Alliance nationale Républicaine (ANR), en 1995. Auteur de plusieurs livres, il était partisan de la séparation du pouvoir et du religieux.
En 1995, sa candidature à l’élection présidentielle avait été écartée par le Conseil constitutionnel, officiellement parce qu’il n’avait pas obtenu les 75 000 signatures venant de 25 wilayas (départements) nécessaires pour ce scrutin.
« L’Algérie perd un témoin de son siècle, un patriote éclairé », a déclaré à l’AFP Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre de la communication, saluant la mémoire d’« un des bâtisseurs du socle de la diplomatie algérienne ».
Redha Malek sera inhumé dimanche au carré des martyrs au cimetière d’El-Alia, à Alger.










jeudi 20 juillet 2017

Algérie : « Si je veux me baigner en bikini, je me baigne en bikini »

Porter un bikini sur une plage algérienne n’est pas chose facile. Un groupe Facebook - tenu secret - qui a vu le jour au lendemain de la fin de l’Aïd et rassemble aujourd’hui 3 600 femmes de la ville d'Annaba s'est donné pour mission d'organiser de grandes baignades collectives. Face aux regards appuyés et au harcèlement sexuel et moral, ces Algériennes opposent la force du groupe.
« Si je veux me baigner en bikini, je me baigne en bikini », martèle Leila*, à l’initiative de ce mouvement d’habitantes d’Annaba désireuses de pouvoir se baigner en bikini sans avoir à craindre ni l’opprobre ni une quelconque forme d’oppression. Le principe de cette « baignade entre femmes » est simple : l’administratrice du groupe Facebook propose des dates et des plages et, via un sondage, les membres se prononcent. Pour l’instant trois sorties ont déjà eu lieu sur la plage de Seraïdi, à côté d’Annaba, non loin de la frontière avec la Tunisie.
Tout a commencé fin juin, deux ou trois jours après l’Aïd. Leila se rend à la plagemais n’ose ni se dévêtir ni tremper les pieds. « J’avais l’impression que tout le monde me regardait, j’avais le sentiment d’être un extraterrestre », confie-t-elle à Jeune Afrique.
Alors, pour briser cette peur, cet inconfort, elle décide de créer un groupe Facebook. Le but : motiver d’autres femmes d’Annaba qui, comme elle, veulent profiter de la plage en bikini, libres de leurs mouvements. Prudente, Leila veille à ce que le groupe soit secret : seules les personnes invitées par celles qui sont déjà membres peuvent y accéder.

Cinquante au début, 3 600 aujourd’hui…

Au début, la jeune femme souhaite rester discrète. Elle invite d’abord quelques amies, des membres de la famille… « Nous n’étions qu’une cinquantaine. Et puis ça a fait boule de neige, on est maintenant plus de 3 600 membres », s’enthousiasme-t-elle.
La discrétion qui prévalait initialement a vite cédé le pas à une action d’ampleur. La première opération « toutes en bikini » a eu lieu le 5 juillet, jour de la fête de l’indépendance. « Ce jour-là, nous étions 50 femmes, sur une plage de Seraïdi, à 6 kilomètres du centre d’Annaba. Le samedi 8 juillet nous étions plus d’une centaine. Et nous avons fait une autre sortie plage, le 13 juillet », énumère la jeune femme. La prochaine sortie est pour ce weekend, samedi 22 juillet.
On se sent regardées, et pourtant on ne fait rien de mal. Avant ce n’était pas comme ça
Ces 3 600 femmes aspirent principalement à s’affranchir de complexes qui trop souvent leur enlèvent le plaisir de se rendre à la plage. « On se sent regardées, et pourtant on ne fait rien de mal. Avant ce n’était pas comme ça, je pense que les mentalités ont changé», estime Leila. « Lors des premières sorties à la plage, nous n’avons pas subi d’attaque verbale… Mais quelques regards dérangeants », se souvient-t-elle.
Pour Rym, biochimiste de 25 ans, membre du mouvement, il ne faut pas restreindre la liberté des femmes algériennes : « Nous sommes libres. Nous devons donc être traitées avec respect. »

Une initiative qui suscite des tensions

Le groupe, bien que secret sur Facebook, n’est pas resté dans l’ombre très longtemps. Un article publié dans le journal Le Provincial, lundi 10 juillet, a fait connaître l’initiative. Lilia, la journaliste de 24 ans qui a écrit l’article, en fait elle-même partie. Après un weekend à la plage non loin d’Annaba, elle a décidé de partager son expérience.
Lorsqu’elle se rend à la plage privée de Skikda à 100 km d’Annaba, début juillet, elle ne se doute pas qu’elle va voir débouler toute une équipe féminine de handball. Elles sont douze, toutes en maillot de bain, venues pour se baigner. Elle nous raconte : « Il y avait un couple à côté de moi qui venait d’arriver, et tout à coup, l’homme s’énerve en voyant les joueuses. Il dit à sa femme, qui elle portait un burkini : ‘Viens, on rentre !’ Elle tente de le convaincre de rester, mais il s’emporte et renverse les gobelets posés sur la table devant lui. Lorsque son épouse tente de les ramasser, il lui répond ‘tu ne ramasses pas. Le personnel ne me respecte pas en laissant entrer des filles nues sur la plage donc je ne le respecte pas non plus' ».
L’article de Lilia se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. « Certains commentaires qui incitent à boycotter notre mouvement émanent d’une minorité qui instrumentalise la religion pour dire que c’est pêché de se baigner en maillot. Pour d’autres, c’est beaucoup plus culturel. On peut parler de conservatisme culturel. Le maillot de bain n’est pas vraiment entré dans les mœurs », fait-elle observer.
Selon Rym, la société algérienne baigne dans une culture arabo-musulmane, sans chercher à y changer quoi que ce soit. « Nous, en tant que femmes, respectons et valorisons notre culture et notre religion. En aucun cas le fait de porter un bikini à la plage n’autorise le lynchage », plaide-t-elle.

Appels au boycott des maillots de bain

L’opération « toutes en bikini » fait l’objet de vives critiques, nous dit Leila. Pendant le ramadan, plusieurs pages Facebook appelaient à boycotter le maillot de bain. « Pendant l’Aïd, j’ai remarqué la création de plusieurs groupes Facebook qui dénonçaient les filles en maillot de bain ». Beaucoup  jugent ces tenues « représentative de l’Occident » et « contraires aux normes de la religion ».
Mais les femmes du groupe Facebook ne l’entendent pas de cette oreille, à l’instar de Rym, pour qui ceux qui utilisent la religion comme prétexte sont des lâches : « Dans l’islam il nous est interdit de faire du mal à autrui, on nous dit de respecter les différences et les choix. Je suis une musulmane pratiquante et j’estime que je n’ai de comptes à rendre à personne ».
Les condamnations vont bon train sur les réseaux sociaux. « Ces événements dégradent l’image de notre pays », peut-on lire, entre autres vindictes. Ou encore : »Je me baigne avec mon hijab, je laisse la nudité aux animaux ».
Burkini-Bikini, même combat ?
La polémique algérienne sur le port du bikini n’est pas sans rappeler celle qui a sévi l’été dernier en France au sujet du burkini. Trop ou pas assez vêtues à la plage, des deux côtés de la Méditerranée, la question divise.
Lilia, qui se bat pour le droit des Algériennes à se vêtir comme elles l’entendent, confie avoir été dans un premier temps étonnée par l’affaire du burkini en France : « La polémique qui a sévi là-bas m’a choquée, mais je peux aussi comprendre car le burkini ne fait pas partie de la culture française. Ce qui est inconnu fait peur. »
Pour Leila, le combat ne s’arrête pas là : « J’espère qu’aller à la plage, que ce soit en bikini ou en burkini, deviendra une pratique normale pour les Algériennes. On va continuer à se réunir », affirme t-elle avec exaltation. L’exemple des femmes bônoises pourrait-il inspirer d’autres Algériennes d’ici la fin de l’été, sur les plages de Bejaia, Oran ou Alger ? Réponse dans les prochaine semaines.
(*) Leila est un prénom d’emprunt, la fondatrice du groupe souhaitant rester anonyme.

source : http://www.jeuneafrique.com

mercredi 19 juillet 2017

vendredi 7 juillet 2017

IDIR EN CONCERT LE SAMEDI 08 JUILLET 2017, PLACE DES PRES SAINT JEAN A ALES, ALES le Samedi 08 Juillet 2017 à 19h00 IDIR dans le cadre du festival FESTIVAL DES PRES SAINT JEAN Ales (30) - Place Des Pres Saint Jean A Ales 30 000 GARD


IDIR EN CONCERT LE SAMEDI 08 JUILLET 2017, PLACE DES PRES SAINT JEAN A ALES, ALES 

le Samedi 08 Juillet 2017 à 19h00
IDIR 
dans le cadre du festival FESTIVAL DES PRES SAINT JEAN
Ales (30) - Place Des Pres Saint Jean A Ales 30 000 GARD

Pour en savoir plus : 

http://www.infoconcert.com/ticket/concert-idir-ales/1038353.html

mercredi 5 juillet 2017

Les Algéries de ces Algériens !

Les Algéries de ces Algériens !
Par : Amin ZAOUI (Ma chronique hebdomadaire SOUFFLES in le quotidien LIBERTÉ ; le lien : http://www.liberte-algerie.com/chro...)
Elle est Une, l’Algérie, grande et rêveuse. Mais, aux yeux de ces Algériens, écrivains, elle est les Algéries. Dans leur cœur, dans leurs textes, la poésie, le roman ou le théâtre elle est plurielle ! Dans leur esprit, elle est diverse, multiple et rebelle. Elle est les Algéries !
Aux yeux de Taos Amrouche, les Algéries ressemble à un conte kabyle qui résiste, un conte qui ne prendra jamais de rides. Elle est aussi une chanson sur les lèvres du vent de l’éternité.
Aux yeux de Mohamed Dib, elle est la grande maison, la demeure des aïeux, qui rassemble et qui abrite les petites gens : les tisseuses, les petits commerçants et les intellectuels. Une maison d’hospitalité dont les habitants sont animés par un raffinement citadin sans pair. Elle est aussi l’incendie qui dévore tout ce qui barre le chemin à la vie libre. La liberté !
Aux yeux de Kateb Yacine, elle est l’insoumise. Elle aussi la femme belle, désirée, en chair, en poésie et en poudre. Elle est la cousine et le futur lumineux et illuminé ! Elle est l’errance poétique.
Aux yeux de Mouloud Feraoun, l’Algérie à lui ressemble à un cartable d’un élève qui marche pieds nus dans la boue de la Kabylie, par un jour hivernal, froid et pluvieux. La boue de la terre bénie est faite de courage et de défi. Elle est cet élève qui veut apprendre le monde et décoder les énigmes qui le ceinturent. Elle est le savoir. L’alphabet ! Le verbe. Elle est la lecture. Le livre. Elle est l’institutrice, la craie, le tableau et le cahier scolaire. La colère qui ronge l’intérieur.
Aux yeux de Malek Haddad, elle est la gazelle du grand désert qui défie son chasseur. Elle est la chasseuse de son chasseur ! Elle est les zéros qui tournent en rond. Elle est ce pont de Constantine. Un pont qui mène vers le huitième ciel. El Malouf ! Les Algéries !
Aux yeux de Moufdi Zakaria, elle est sœur jumelle de l’hymne de la vie et de la liberté. Le pantalon d’un Mozabite fier de son histoire, de sa langue, de sa calotte, de sa musique, de ses rituels et de sa ville. Ghardaïa, porte du paradis des paradis.
Aux yeux d’Assia Djebar, elle est dans le nulle part de la maison de son père, l’instit. Celui qui rêve d’une fille plus visible que lui-même. Son Algérie est cette belle femme solide comme un rocher de Cherchell, forte dans sa beauté par sa fragilité unique !
Aux yeux de Mouloud Mammeri, Da L’Mouloud elle est le sommeil du juste. Elle est la grammaire tamazight. Tajerumet ! Elle est le chant des ouvrières d’oliviers, en saison de cueille ! Elle est Ahellil ! Elle est les ancêtres qui nous rappellent au réveil permanent ! La sagesse !
Aux yeux de Tahar Djaout, l’Algérie, son Algérie, la nôtre, est l’image du courage et de fidélité aux martyrs. Elle est ce qui reste des os d’une armée constituée de pauvres paysans contre une autre faite de férocité et d’hégémonie. Elle est celle qui continue à faire barrage aux envahisseurs, tous genres d’envahisseurs, pour sauvegarder la mémoire. Une Algérie qui aime son passé sans qu’il soit à la place de son futur. Elle est la poésie ! Elle est le magique village d’Azeffoun, en grand format. Le courage ! Aux yeux de Rachid Mimouni, elle est aussi celle qui a trahi ses martyrs ! Elle est proie à la malédiction des salafistes et des charlatans ! En ce temps qui court, elle est “le fleuve détourné” ou plutôt les richesses détournées ! Aux yeux de Tahar Ouettar, elle est la noce de mulet ! Elle est l’As ! Elle est la femme chaouïa qui adore écouter Aïssa Al-Jarmouni sur les planches de l’Opéra de Paris !
Elle est la montagne d’Arris de Yamina Mechakra. Yamina femme en fragilité et en mots soyeux ! La fascination du tatouage au henné !
Aux yeux de Abdelhamid Benhadouga, l’humble de tous les écrivains algériens depuis Apulée, elle est la tolérance mise à nu ! Elle est le juste milieu. Une prière !
Aux yeux de Jean Sénac, petit-fils du mineur du Béni Saf, Baudelaire, Rimbaud et Gide d’Algérie, elle la bien-aimée de celui qui n’a pas rencontré de difficulté pour apprendre l’hymne national en arabe. Les Algéries pour ce fou d’Algérie est belle comme un comité de gestion. Elle est forte et forte comme un comité de gestion / Comme une coopérative agricole!
D’autres l’ont vue autrement, chacun a son Algérie, mais cette Algéries restera grande dans son unité plurielle ! A.Z. aminzaoui@yahoo.fr