mardi 15 janvier 2013


EN DIRECT. Hollande: sans la France, "où en serait le Mali aujourd'hui?"

Par , publié le , mis à jour à 15h51

Au cinquième jour de l'offensive française contre les groupes islamistes armés au Nord du Mali, François Hollande justifie sa décision en marge d'une visite aux Emirats arabes unis. Suivez les derniers développements en direct.
: Le chef de l'Etat français répond aussi à une question sur les conséquences de l'intervention armée sur le sort des otages.  
"J'y pense à chaque instant. J'ai considéré que, y compris pour leur libération, une intervention était la seule solution. (...) Ceux qui les ont pris doivent réfléchir, il est encore temps de les rendre à leur famille."
François Hollande
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"Si je n'avais pas décidé cette intervention, où en serait le Mali aujourd'hui?"
François Hollande
: Le président français assure qu'il a le soutien de tous les chefs d'Etat européens. 
"Tous les pays européens ont prodigué leur soutien, et même proposé leur aide matérielle. Le premier a été le Royaume-Uni, d'autres ont suivi, même ceux qui ne sont pas les plus puissants d'Europe, comme le Danemark. La Belgique se propose. Sur le plan politique, tous les pays sont solidaires mais aussi convaincus."
François Hollande
: Quelques minutes après l'intervention de Jean-Marc Ayrault, François Hollande s'exprime à son tour en ce moment depuis Dubaï. France 24, notamment, retransmet son discours en direct. 
: Le Premier ministre répond aux questions sur le sort des otages
"Cette intervention fait peser un risque sur les otages au Sahel, le gouvernement en est conscient depuis le début. Mais ne rien faire et laisser le Mali devenir un sanctuaire pour les terroristes n'aurait pas contribué à leur libération que nous souhaitons tous."
Jean-Marc Ayrault
: Jean-Marc Ayrault prend maintenant la parole et détaille les trois objectifs de l'opération. 
"Le premier objectif, c'est d'arrêter l'offensive des groupes terrestres. Le 2e, c'est de préserver l'existence de l'Etat malien et de lui permettre de recouvrer son intégrité et sa totale souveraineté. Le 3e, c'est de préparer le déploiement d'une force africaine autorisée dans le cadre de la résolution 2085."
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault
: Danielle Auroi, députée EELV, conclut son intervention sous les huées, en abordant la question de l'uranium présent dans la région, qui alimente en grande partie les centrales nucléaires françaises. 
"L'uranium de la région ne profite que partiellement aux habitants du désert. (...) Quelles mesures concrètes pourraient être prises pour mettre en oeuvre un réel plan de développement pour les populations locales?"
Danielle Auroi, députée EELV
: La parole est maintenant au député PS Razzy Hammadi, qui salue l'intervention mais demande en conclusion à Jean-Marc Ayrault des détails sur la stratégie de la France. 
"Les armes, à moyen et long terme, ne pourront résoudre à elles seules le conflit."
Razzy Hammadi, député PS de Seine-Saint-Denis
: Tout en jugeant l'opération militaire "indispensable", le député communiste André Chassaigne fait part de ses doutes. 
"L'opération Serval a été lancée sans débat préalable au Parlement. (...) Elle s'avère être surtout une intervention franco-française, ce qui peut provoquer un certain malaise compte tenu du passé colonial de la France."
André Chassaigne, député communiste
: Christian Jacob, patron des députés UMP, justifie le soutien de l'opposition. 
"Lorsque les soldats français sont au front, l'union nationale n'est pas une option, c'est une nécessité absolue."
Christian Jacob, chef de file des députés UMP
: Chaque groupe parlementaire peut maintenant poser une question au gouvernement sur l'intervention au Mali. Roger-Gérard Schwarzemberg, du PRG, est le premier à intervenir. 
"Cette action s'inscrit pleinement dans la légitimité internationale. (...) La France a été la première et elle a bien fait. Il importe maintenant que tous les Etats concernés prennent leur part dans ce combat."
Roger-Gérard Schwarzemberg, président du groupe PRG
: La séance de question au gouvernement à l'Assemblé nationale s'ouvre sur "quelques instants de silence" en hommage au soldat français tué au Mali, ainsi qu'en Somalie. 
: D'après le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta, les Etats-Unis sont disposés à fournir à la France toute l'aide nécessaire afin de rétablir la sécurité au Mali. 
"Notre espoir est qu'ils parviennent à réussir et à établir une meilleure sécurité au Mali", a-t-il déclaré à Lisbonne, tout en précisant: "Nous n'envisageons pas de mettre un pied américain sur le terrain." 
: Mediapart publie un long entretien avec Gregory Mann, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest à Columbia (en accès abonné). Il revient notamment sur la position des Etats-Unis et leurs responsabilités -ainsi que celles de la France- dans le "pourrissement" de la situation au Mali. 
"Les États-Unis ont demandé à l'armée malienne de renforcer sa présence dans le nord du pays... (...) En l'occurrence, cela a eu des conséquences dramatiques car cela a été très mal perçu par les séparatistes touaregs. Cette politique américaine focalisée sur le terrorisme est parfois maladroite, faute de connaissances réelles du terrain."
Gregory Mann, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest à Columbia
: La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova appelle les forces militaires maliennes et françaises à protéger le patrimoine culturel du Mali, déjà gravement endommagé à Tombouctou. Invoquant la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en situation de guerre, elle a adressé une lettre aux autorités des deux pays, les appelant au respect de ce texte qui "interdit d'exposer les biens (culturels) à une destruction ou à une détérioration". 
: En tout, la Cédéao doit former une force d'intervention de 3300 soldats. Le Nigeria doit fournir 900 hommes, soit 300 de plus que prévu initialement. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes, le Bénin 300, la Guinée et le Ghana environ 120 chacun. 
: Les premiers éléments de 900 soldats nigérians qui doivent être déployés au Mali le seront dans les 24 heures, dans le cadre d'une force africaine qui a pour but d'aider le pays à lutter contre les groupes islamistes armés. 
: Sur Twitter, un correspondant de la BBC cite le général nigérian Shehu Abdulkadir, futur dirigeant de la Force internationale de soutien au Mali (Misma), selon qui l'intervention des troupes d'Afrique de l'Ouest au Mali est "une question de jours"
: Outre les justifications géopolitiques, humanitaires et sécuritaires de l'intervention française au Mali, se pose la question des intérêts économiques de la France.
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Le gouvernement va rendre cette après-midi aux Invalides un hommage national au chef de bataillon Damien Boiteux, mort vendredi dernier, au premier jour de l'intervention française au Mali. 
A 16h30, Jean-Marc Ayrault présidera la cérémonie, en présence notamment de Jean-Yves Le Drian. Le Premier ministre prononcera l'éloge funèbre du pilote, qui est passé du grade de lieutenant à celui de chef de bataillon et sera décoré à titre posthume. 
: La réunion extraordinaire à Bamako des chefs d'état-major de l'Afrique de l'Ouest vient de s'ouvrir sur une intervention du général ivoirien Soumaïla Bakayoko. 
"Nous nous retrouvons aujourd'hui pour parler essentiellement de l'engagement (...) auprès de nos frères d'armes du Mali, pour, bien entendu, libérer le nord du Mali."
Le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major de l'armée ivoirienne
: D'après un témoin sur RFI, cité par le journaliste Olivier Herviaux, des bombardements sur Diabaly ont eu lieu en périphérie de la ville vers 3/4 heures, mais le calme serait revenu ce matin. 
La réunion des chefs d'état-major ouest-africains à Bamako vient de commencer. 
: La Tunisie s'oppose par principe à toute opération militaire non-africaine sur le continent, déclare le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem."Nous considérons que les problèmes qui se posent en Afrique doivent être résolus dans un cadre africain", a-t-il déclaré, commentant l'intervention française au Mali. 
: Jean-Marc Ayrault présidera mardi après-midi aux Invalides à Paris la cérémonie d'hommage national au lieutenant Damien Boiteux, tué vendredi au Mali, a-t-on appris auprès de Matignon. 
: Lors de sa conférence de presse à 18h30, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s'exprimera au côté du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud. 
: Des photos prises tôt ce mardi par l'agence Reuters montrent la collaboration des troupes françaises et de la Royal Air Force britannique. Ces dernières apportent un soutien logistique à la France, en acheminant notamment du matériel vers Bamako. 
La Royal Air Force britannique achemine du matériel de l'armée française vers Bamako.
La Royal Air Force britannique achemine du matériel de l'armée française vers Bamako. - REUTERS/Andrew Winning
: "Accompagné de hauts gradés, le président va-t'en-guerre se fait expliquer les différentes facettes de la présence française dans le Golfe et rencontre des pilotes de Rafale. Il laisse comprendre aux militaires de la base qu'ils doivent se tenir prêts. Les soldats écoutent. La mobilisation française monte en puissance en attendant que les forces des pays africains prennent le relais sur le terrain", raconte le journaliste de L'Express Marcelo Wesfreid, qui suit François Hollande aux Emirats arabes unis
: François Hollande est ce mardi en voyage officiel aux Emirats arabes unis. Un déplacement éclair prévu de longue date, dont le programme a été modifié. Le nouvel objectif: lui permettre de trouver des alliés sur le dossier malien, et de ne pas paraître isolé sur la scène internationale.
: Sans surprise, le Mali sera au menu de tous les rendez-vous parlementaires de ce mardi. Cette après-midi, chaque groupe parlementaire à l'Assemblée nationale posera une question sur l'engagement militaire français lors de la séance des questions d'actualité au gouvernement à 15 h. 
A 17h15, c'est la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée qui auditionnera Tièman Hubert Coulibaly, ministre des Affaires étrangères malien. 
D'autres rendez-vous suivront mercredi, notamment l'audition à huis clos de Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian par les commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l'Assemblée.Un débat sans vote aura aussi lieu mercredi après-midi à partir de 15h. 
: Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian tiendra une conférence de presse sur le Mali à 18h30. 
: D'après le correspondant pour l'édition en ligne du magazine allemand Der Spiegel, les gouverneurs du Mali ont ordonné de bloquer au trafic civil les routes vers le nord pour permettre aux militaires d'accéder au front autour de Sévaré. 
"La mission de la France est ambitieuse", juge le New York Times dans un article d'analyse assez critique sur la position de la France. 
"En plus de promettre d'arrêter la progression des islamistes au Mali -une tâche plus ardue que les officiels français ne l'avaient d'abord suggéré- la France a aussi souhaité aider à restaurer l'intégrité territoriale du Mali, explique le quotidien américain, ce qui semblerait revenir à chasser les islamistes hors de leur vaste bastion du nord, d'une surface grande comme deux fois l'Allemagne." 
: La crise malienne est à l'origine du déplacement de près de 150 000 réfugiés dans les pays voisins et 230 000 déplacés à l'intérieur du pays, selon l'ONU 
: Le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé mardi à un cessez-le-feu. 
Dans un communiqué, Ekmeleddin Ihsanoglu a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" dans ce pays membre de son organisation, et à un retour aux négociations entre autorités maliennes et islamistes contrôlant le Nord du Mali qui étaient parrainées par le Burkina Faso. 
: Michel Rocard (PS) a jugé mardi que la France, intervenue militairement vendredi au Mali, était engagée dans "une bagarre sur une dizaine d'années" contre le terrorisme dans le Sahel et au-delà. 
"Mais je pense qu'il était essentiel d'y aller et je veux saluer le président d'avoir su le faire". 
"Tout cela est très difficile, pas gagné d'avance, nous perdrons des hommes, il y aura des drames, il y aura des contreparties sur le territoire national, tout cela va être assez effrayant"
Michel Rocard, ancien Premier ministre (PS)

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