dimanche 10 février 2013

Le boss du dromadaire


A peine débarqué en libérateur sur le sol malien, plus d'un chef d'Etat se serait senti embarrassé - voire fort dépourvu - en recevant un jeune dromadaire comme cadeau de reconnaissance et de bienvenue. D'autant que l'animal s'est mis à blatérer bruyamment dès que François Hollande s'en est approché.

Il en aurait fallu davantage pour le déstabiliser, notre président. On lui aurait offert un bébé phoque, il n'aurait pas été plus décontenancé que ça.
"Le chameau [un drap bleu-blanc-rouge empêchait de distinguer que l'animal ne comptait qu'une seule bosse] me permettra de traverser d'autres épreuves. Je m'en servirai autant que possible comme moyen de transport", a-t-il lancé avant de tendre une main amicale vers son nouvel ami. Qui a sursauté et s'est mis à blatérer encore plus fort. Sans doute est-ce la raison pour laquelle la présidence a préféré faire don du dromadaire "à une association" locale.
MARTIAL, MAIS PAS TROP
L'anecdote - qui aura contribué à égayer une journée beaucoup moins chatouilleuse que prévu sur les questions de sécurité - signe le style du généralissime Hollande. Martial, d'accord, mais pas trop.
Dans un reportage, quelques jours plus tôt, on l'avait vu détendre l'atmosphère alors qu'un gradé très raide lui présentait un infortuné bidasse dont le camouflage (une sorte de moquette herbeuse) évoquait irrésistiblement le bonhomme du spécialiste du crédit à la consommation Cetelem.
Ultime balise d'une "présidence normale", cette façon de distiller des pastilles d'humour dans les contextes les plus solennels constitue un vrai levier d'empathie.
Problème : lorsque Hollande fait le président, on guette toujours le moment où François nous gratifiera d'une blagounette ou d'un clin d'oeil. Au risque d'être déçu, car il s'est beaucoup assagi par rapport à ses années PS, lorsque ses meetings de premier secrétaire tenaient du stand-up. Probable que cela lui en coûte, mais tel est le tribut à payer pour être pris au sérieux lorsque l'on fronce les sourcils.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire