mercredi 26 juin 2013

Les premiers contacts de Nelson Mandela avec l’Algérie combattante

«En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant»
Nelson Mandela
Sans titreNelson Mandela, qui est Sud-Africain, comme la planète entière le sait déjà, est également, quelque part, d’une certaine façon aussi, des nôtres. Madiba est donc algérien.
Entre lui et nous, entre l’icône universelle et l’Algérie, il y a une longue histoire d’amitié, une histoire de révolutions amies.
Une histoire du guide révolutionnaire de l’ANC, venu, un jour, avant même l’Indépendance de l’Algérie, appendre son catéchisme révolutionnaire auprès des moudjahidine de l’ALN, dans les bases-arrières de la Révolution au Maroc, alors terre d’accueil fraternelle. Ce pèlerinageaux sources du combat révolutionnaire fut son dernier voyage avant son arrestation en Afrique du Sud, sur indication de la CIA, en 1963. Ce fut alors au pays de l’Apartheid une longue nuit d’obscurité qui durera vingt- sept ans, avant sa libération en 1990.
La même année, il reviendra en Algérie où il dira que c’est notre pays, précisément sa révolution armée, qui a fait de lui, lui le chef de l’Umkonto we Sizwe, la branche armée de l’ANC, « un homme », c’est-à-dire un grand révolutionnaire. Hommage de la grandeur d’âme à la solidarité des frères d’armes, à la fraternité révolutionnaire, à l’altérité fraternelle !
Le premier contact avec les Algériens a donc eu lieu hors du territoire national alors que notre pays était encore en guerre contre le colonialisme français. L’Umkonto we Sizwe, le « fer de lance de la nation », voulait probablement prendre exemple sur le FLN-ALN dont la lutte armée semblait sur le point de triompher.
C’est ainsi que Mandela, accompagné de Robert Reisha, futur représentant de l’ANC à Alger libérée, a eu son premier contact avec le GPRA au Caire puis avec l’ALN au Maroc.
Noureddine Djoudi, officier de l’ALN parfaitement anglophone, et, plus tard, ambassadeur en Afrique du Sud, ainsi que feu Chérif Belkacem racontent qu’il fut accueilli alors au siège de l’état-major Ouest, par le commandant Si Slimane, alias Kaïd Ahmed.
Ce dernier confia Madiba aux bons soins de Si Djamel, c’est-à-dire Chérif Belkacem lui-même. Plusieurs jours et plusieurs nuits durant, dans un lieu tenu secret sauf pour un petit nombre d’officiers de l’ALN, Si Djamalrépond aux attentes des envoyés spéciaux de l’ANC.
Nelson Mandela fut alors initié aux régles essentielles de la préparation à la guérilla : choix rigoureux et formation des premiers combattants, stockage des armes, des munitions, des aliments et des médicaments dans des caches inaccessibles aux forces de sécurité de l’Apartheid, renseignements précis sur le déploiement et les effectifs de l’ennemi, même si le contexte n’était pas le même…
Sur le plan stratégique, sachant que l’Afrique du Sud était alors « encerclée »par un véritable mur d’hostilité, une véritable ceinture de sécurité constituéealors par l’Angola et le Mozambiquesous domination portugaise, le sud-ouest africain, future Namibie annexée par Pretoria, le Nyassaland, futur Malawi, et les deux Rhodésie du Nord et du Sud, colonisées par la Grande-Bretagne. Par conséquent, il n’y avait aucune chance de trouver des bases-arrières aux frontières pour infiltrer combattants et matériel.Aussi, dans le souci d’éviter un échec de la lutte armée, les chefs de l’état-major Ouest de l’ALN, conseillent donc à l’ami Mandela de commencer par une intense activité diplomatique pour sensibiliser le monde entier à la juste cause du peuple Sud-africain et gagner le soutien le plus large à la lutte de l’ANC.
Sûrs d’une victoire politique inéluctable et proche, les responsables algériens signifient clairement à Mandela que le FLN-ALN s’engageait d’ores et déjà à assurer la formation et l’équipement des futurs combattants de l’ANC. Promesse bien tenue : aucun pays ne s’est engagé aux côtés de l’ANC comme l’Algérie a pu le faire dès les premières semaines de l’Indépendance.
Voilà pour le premier contact et le premier acte de coopération entre l’Algérie et l’Afrique du Sud combattantes, tel que raconté, en deux temps différents et sur un ton varié, par Chérif Belkacem et Noureddine Djoudi. Et c’est ce dernier qui aura ensuite mission d’emmener Nelson Mandela et son compagnon d’armes Robert Reisha en zone opérationnelle Nord, où ils ont notamment vu la réalité des tirs d’artillerie de l’armée française sur les combattants de l’ALN. Puis ce sera la visite au camp d’instruction de Zghenghen dans le Rif marocain.
Les deux hôtes de l’ALN seront reçus par le responsable de l’instruction, le futur général de corps d’armée Mohammed Lammari, aujourd’hui décédé. Là, dans un premier temps, Noureddine Djoudi donnera à Mandela quelques rudiments sur le maniement des armes de guerre. Plus tard, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, le futur Président Ahmed Ben Bella, libéré de prison, rendra visite à l’ALN à la Base Ben Mhidi où il rencontrera Mandela.
Des années plus tard, alors que le futur premier chef d’Etat de l’Afrique du Sud post-Aparatheid était incarcéré au bagne de l’île de Robben Island, le responsable des relations extérieures de l’ANC, Johnny Makatini lèverale secret en révélant au monde l’épisode de la mission de Nelson Mandela auprès de l’ALN.
C’est ainsi que Nelson Mandela, l’Algérien, aura ouvert la voie de l’amitié et de la solidarité algéro-sud-africaine à d’autres « Algéro-Sud-africains », selon la belle formule de Noureddine Djoudi, plus tard SG-adjoint de l’OUA, l’Organisation de l’unité africaine.
Ces Algéro-Sud-Africains comme Oliver Tambo, président de l’ANC, Myriam Makebaet tant d’autres combattants « qui, par-dessus les déserts et les savanes du continent auront prouvé que d’Alger à Capetown, de l’extrême-Nord à l’extrême Sud, l’Afrique fut une et fut maîtresse de son destin », selon la belle formule de Noureddine Djoudi, plus tard SG-adjoint de l’OUA, l’Organisation de l’unité africaine.
En 1990, retour de Nelson Mandela aux sources algériennes, au lendemain de sa libération, après son interminable purgatoire. Pour dire que c’est l’Algérie combattante qui a fait de lui Madiba (Lire aussi pages 4 à 6).
Noureddine Khelassi

1 commentaire:

  1. Pour que la vérité soit connue et l'histoire ne soit pas falsifiée. Si djamel Dont il est question ici n'est autre que le commandant Ramdane Ahcène connu sous le nom de guerre si djamel c'est lui qui a accompagné et pris en charge Nelson Mandella pas Chérif Belkacem .... Veuillez consulter le lien suivant: http://www.chidouhabbes.blogspot.com/p/le-heros-ramdane-djamel.html

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