Le candidat Ali Benouari à l'heure de la présidentielle
En déclarant son intention de se présenter à la présidentielle d'avril 2014, Ali Benouari semble avoir enfin remis son horloge (suisse) à l'heure locale.
Avec l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, Ali Benouari est le deuxième ex-ministre à annoncer son intention de briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle d'avril 2014. Ex-ministre délégué au Trésor dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali (1991-1992), actuel membre du Parti libéral-radical (PLR) en Suisse, Ali Benouari, 62 ans, affirme vouloir s'appuyer sur sa double expérience d'homme politique en Algérie et en Suisse - son pays d'adoption -, pour mener à terme son projet. Il résume sa campagne par un slogan : "Une Algérie laïque, parlementaire et libérale."
Installé depuis vingt-sept ans en Suisse avec sa femme et ses trois enfants, il est détenteur de la nationalité helvétique et partage sa vie entre Alger et Genève. Patron d'une société spécialisée dans le conseil financier, Benouari dit craindre pour l'avenir de l'Algérie, "surtout si l'équipe du président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, devait s'y maintenir". Il en dresse d'ailleurs un constat des plus sombres.
"Notre pays est en danger, soutient l'intéressé, rencontré dans une brasserie parisienne. La corruption est généralisée, la situation sociale est explosive, les frontières ne sont plus sûres et l'économie dépend exclusivement des exportations de pétrole et de gaz alors que les 700 milliards de dollars [514,5 milliards d'euros] engrangés par l'Algérie au cours des quinze dernières années devraient servir à favoriser une économie productrice plutôt que rentière."
75 000 signatures de citoyens ou 500 d'élus
Son programme politique ? Ali Benouari le décline en quelques formules aussi simples que percutantes : dissoudre l'Assemblée populaire nationale et les partis politiques afin d'élire de nouveaux députés ; instaurer la proportionnelle au Parlement ; réformer l'administration locale en réduisant considérablement les pouvoirs des préfets et des sous-préfets ; libéraliser l'économie et privatiser les entreprises publiques ; supprimer le marché noir de la devise et faire du dinar une monnaie convertible. Mais il faudra encore franchir le premier écueil qui oblige tout candidat à ce poste à réunir 75 000 signatures de citoyens ou les parrainages de 500 élus. "Si je ne me présentais pas à ce scrutin, je me sentirais coupable de non-assistance à pays en danger", conclut-il.
Farid Alilat/Jeune Afrique
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