Batna, l’escale redoutée par les partisans du candidat Bouteflika, a réservé un accueil triomphal à Ali Benflis. Ce samedi, son meeting était très attendu ici pour deux raisons. D’abord, le candidat est natif de la région. Ensuite, Benflis est un Chaoui. Et les Chaouis attendaient du candidat un geste, un soutien, après la phrase de Sellal, vécue ici comme une insulte.  Ils ne seront pas déçus. « Oui. Ana Chaoui o Noss» (« Oui, je suis un Chaoui et demi »). Cette phrase prononcée par Benflis à l’ouverture de son meeting a enflammé une salle omnisports archicomble. Selon les organisateurs, le lieu peut contenir jusqu’à « 15000 personnes ». Le Drapeau Amazigh  dans  les  tribunes  de la salle  du meeting.   Mais le candidat à la présidentielle prône l’apaisement. « Dans cette wilaya tout le monde est  à  bout de nerfs après  les insultes d’Abdelmalek Sellal. Il suffirait d’un rien pour pousser ces jeunes à l’extrême et ce n’est pas  notre objectif », explique à TSA un proche collaborateur de Benflis. Effectivement, tout au long de son discours,  Benflis  n’a cessé d’appeler à la sagesse et au calme. « Oui nous sommes des Chaouis. Rassembler, unir,  sont  justement  parmi nos qualités », lance-t-il aux jeunes,  nombreux dans les tribunes à arborer le drapeau Amazigh  en scandant  « Djeich chaâb Mâak ya Benflis », « Ca y’est c’est bon Benflis président » ou encore  «  Ichawiyen, ichawiyen ». Ali Benflis a ensuite appelé les dirigeants en place à « élever le niveau ». « L’Algérie n’est pas à vendre. Insulter, blesser, toucher les gens avec des propos bas avilissants n’est pas de mon éducation » lance-t-il.  Avant de laisser entendre que le refus  et le rejet dont font l’objet certains responsables résultent  d’abord de leur  comportement. «À Tizi Ouzou, à Tlemcen  comme à Ghardaïa je n’ai eu aucune  difficulté  à rencontrer les citoyens. Au contraire j’ai été  très bien accueilli », explique le candidat.  « On m’a déconseillé d’aller  à  Ghardaïa, une wilaya qui brûle mais j’y  suis  allé  pour   éteindre le feu de la fitna. À Tlemcen, des personnes sont sortis  manifester en faveur de ma candidature.  À Tizi Ouzou, j’ai tenu  un meeting dans une salle archipleine »  précise-t-il avec un  air de fierté. À Batna, Ali Benflis n’a fait  aucune annonce politique. Le reste de son discours  a été consacré à rappeler des  positions déjà  exprimées dans les autres wilayas. L’on citera  notamment la  révision de la Constitution, la création d’un gouvernement d’union nationale et l’initiation d’un dialogue avec tous les acteurs  politiques sans exclusion. Dans son discours, Benflis a également tenu à rendre  hommage  à  Liamine Zeroual, le grand absent du meeting.

Achira Mammeri
source : tsa