mercredi 3 juin 2015

Combien coûte la succession ouverte à l'économie algérienne ?


 Combien coûte la succession ouverte à l'économie algérienne ?
Le FLN est-il utile à l'économie de l'Algérie ? Question absurde. Le sujet est l'économie, pas ce parti : riche mais moribond, le pays est apparemment traité avec des prudences calculées par les Riches pays du monde : on lui vend tout mais on n'y mise pas ses sous. L'effet de Bouteflika sur le FLN est salvateur pour le FLN, mais l'effet de Bouteflika sur l'économie est désastreux : vision des 70, au meilleur des cas, vision nulle pour aujourd'hui. La succession ouverte mais floue, la maladie de ce président, l'opacité des centres de décisions, autour de lui et l'attente d'un basculement (soit vers le pire, soit vers le statu quo reconduit) inquiètent les parieurs internationaux. Donc autant vendre, acheter et faire commerce avec ce pays mais, seulement, sur le mode du « one shot », version emballée du périssable. Pas d'investissement, pas d'engagement, pas de mise, pas de paris. Mariage de plaisance, concubinage économique pétrolier, mais rien d'autre de durable comme l'amour ou l'investissement.
Le congrès du parti unique a envoyé un message d'union, sous son caïd, mais cela peut convaincre les militants, pas les investisseurs ou les économistes : le FLN mange mais ne se mange pas, c'est une vieille règle. D'où ces fuites sur des Français qui choisissent le Maroc ou les Chinois qui y implantent leurs usines pour nous vendre leurs mains-d'œuvre, ici. Quand un pays n'est pas un taureau, il est une vache, dit un faux proverbe international. L'effet de l'indécision de la succession est ce qui coûte, le plus cher, au pays depuis un an. Le FLN n'étant pas utile pour l'économie comme l'est la stabilité. Nation frappée de précarité, de fragilité au visage, d'indécision à la racine, de doute. Ressemblant à une reconduction et pas à une conduite lucide. Et partout ce même regard des autres sur votre pays, à l'étranger : on attend. On attend comment va se résoudre le paradoxe Algérie, intenable et impossible. On soupèse, on s'approche, on s'inquiète puis on prend son argent et on le place dans les pays voisins disent les médias.
Questions de fin : il faut un jour calculer combien coûte un ramadan à l'économie et à la production algérienne ; combien coûte l'indécision du régime à trancher sur la succession ; combien coûte le FLN à l'Algérie, combien nous coûte le « social » comme politique et combien coûte la peur ou l'indécision ? Il faut une addition finale. 
▬ Kamel Daoud ▬

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