vendredi 22 janvier 2016

"Made in Algeria"; Le Mucem, Marseille 19 décembre 2016. Par Wassyla Tamzali

"Made in Algeria"; Le Mucem, Marseille 19 décembre 2016. Des cartes, beaucoup de cartes, trop peut être, des tableaux orientalistes des batailles-victoires de la conquête française. Un rendu de notre histoire cachée dans les antres des archives françaises qui nous donne à voir la colonisation dans sa cruauté et dont il faut féliciter une institution française de l'assumer et de la présenter en grand apparat en présence de son ministre de la Culture et de son Ambassadeur en Algérie, et un Ministre algérien ( le ministre de la Culture). Une exposition qui prendra tout son sens quand elle sera montrée à Alger, ce qui est encore un projet mais dont la réalisation pourrait donner au discours du ministre algérien de la culture qui augure d'une période apaisée des rapports entre nos deux pays ( l'Algérie et la France ) des accents de réalisme.Un travail colossal, une exposition digne des grands évènements culturels dont les musées ont maintenant la charge qui va au delà de l'"expo" d'images. Une exposition riche et "intelligente" d'autant plus qu'il s'agit d'une période, disons le, difficile à avaler. Perdues dans cet océan cartographique des interventions timides d'artistes Français et Algériens. Cette timidité des interventions contemporaines est-elle le signe que nous n'avons pas surpasser la fascination de l'histoire? Sans doute, et le spectateur sera pris par la beauté et l'abondance de l'iconographie de ce passé qui ne veut pas passer. Cette exposition aidera au travail de mémoire, merci le Mucem.
Je partage ici avec vous ce qui m'a surprise et déroutée,- mais n'est-ce pas la qualité première d'un évènement culturel?; il s'agit d'une collection de photos prises par un instituteur, Gaston Revel (1930-1958), dans un village de la région de Bougie qui montrent l'extrême pauvreté, rien de surprenant, et la résistance de la population, rien de surprenant, mais aussi un rapport au corps qui a de quoi étonner comparé à aujourd'hui où tout ce qui a trait au corps est tabou et englué par des considérations religieuses et bigotes. Ce corps qui est devenu le territoire de la honte et la violence. Ainsi de toutes les cartes exposées celle qui m'a frappée sinon affligée est celle réduite aujourd'hui du territoire des corps dans mon pays libéré depuis plus d'un demi siècle. ( publié dans El Watan WE ce vendredi 22 janvier)


 Par Wassyla Tamzali





Toujours dans la collection de photo de Gaston Revel, instituteur en Algérie ( 1930-1958) deux photos qui montrent la mobilisation populaire. Une de ces photos est prise devant l'épicerie de la Poste, la POste de Bougie est en face. Cette épicerie se trouve devant le théâtre. Dans l'appartement situé au premier étge c'est là que j'ai vécu mes premier mois. Aujourd'hui ce bâtiment est complètement détruit et semble abandonné. Voilà une autre carte qui s'impose à Marseille, une carte plus personnelle celle-la, un "Made in Algéria" de l'intime..










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