dimanche 4 novembre 2012

Arnaud Montebourg explique sa vision de la relation économique algéro-française

L’Algérie et la France veulent renforcer leur coopération pour sortir leurs industries de la crise et contrer les importations asiatiques. En visite ce dimanche 4 novembre à Alger dans le cadre de la  préparation de la visite d’État du président François Hollande en Algérie les 19 et 20 décembre prochain, le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a expliqué la nouvelle politique de son gouvernement pour relancer les investissements français en Algérie et surtout sauver et créer des emplois dans les deux pays.
« Nos problèmes se ressemblent. Nos deux pays sont dépendants des hydrocarbures. La France pour sa consommation et l’Algérie pour ses importations. Nous sommes malmenés par la mondialisation. Le Maghreb et la France doivent s’unir pour y faire face », a déclaré M. Montebourg à Alger au cours d’une conférence de presse avec son homologue algérien, Chérif Rahamani, ministre de l’Industrie et de la PME et de la promotion de l’investissement.
 
Le ministre français a évoqué des discussions avec les autorités algériennes pour la signature d’un pacte de coproduction pour « produire ensemble, en Algérie ou en France, gagnant‑gagnant pour sauver et créer des emplois dans nos deux pays, sinon ces emplois seront perdus au profit d’autres bases industrielles en Asie », a expliqué M. Montebourg qui a insisté sur la nécessité de « donner de la substance à la coopération entre les deux pays ». Le ministre français a appelé les investisseurs algériens à investir en France. « En France, il y a des problèmes de financements et ici il y a des excédents », a‑t‑il remarqué.
 
Sur le projet d’implantation d’une usine Renault en Algérie, M. Montebourg s’est contenté de dire que les négociations entre les constructeurs français et l’État algérien « se poursuivent et avancent très bien ».
 
 
L’Algérie veut du concret
 
Le nouveau concept français de coproduction plaît aux Algériens qui cherchent aussi à réindustrialiser le pays. « Nous voulons réduire notre dépendance vis‑à‑vis de l’étranger et repositionner notre industrie, avec le renouvellement des filières, la modernisation et aller vers les nouvelles technologies », a‑t‑il expliqué. Pragmatique, M. Rahmani a affirmé que l’Algérie a besoin « d’un partenariat concret et réel et sur des produits stratégiques ». « Il faut rendre le partenariat entre les deux pays irréversible », a‑t‑il plaidé.
 
M. Rahmani a expliqué que l’Algérie a déjà identifié les filières qu’elle veut développer en partenariat avec la France. Il a cité l’industrie manufacturière, la pharmacie, la chimie, les matériaux de construction, la mécanique et les innovations ainsi que les technologies d’avenir. M. Rahmani a résumé les atouts de l’Algérie en trois points : un marché important, une énergie peu coûteuse et la jeunesse. « La France a des entreprises et le savoir‑faire », a‑t‑il également dit.  
 
Les deux ministres ont décidé de nommer chacun un "monsieur industrie" dans son département pour le suivi des projets en commun, a révélé M. Rahmani qui a indiqué aussi que l’École des Mines et HEC étaient prêtes à venir en Algérie pour former et mettre à niveau les cadres algériens. Il a indiqué aussi que le gouvernement se réunira bientôt pour prendre des mesures en faveur de l’investissement.

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