dimanche 18 novembre 2012

HAMA AG SID’AHMED, PORTE-PAROLE DU MNLA, AU SOIR D’ALGÉRIE :«Nous allons harceler le Mujao et l’Aqmi»

Le MNLA a entrepris vendredi la chasse aux terroristes du Mujao et d’Aqmi dans la région de Gao. Une offensive qui procède, atteste au Soir d’Algérie le porte-parole du Mouvement, Hama Ag Sid’Ahmed, d’une campagne d’harcèlement militaire des groupes terroristes, préparée, précise- t-il, depuis octobre dernier.

Hama Ag Sid’Ahmed soutient également que les terroristes du Mujao, ciblés vendredi par une offensive militaire des combattants du MNLA près d’Ansongo, ont dû, sous le poids de la charge, battre en retraite et se réfugier à Gao. Samedi, un calme précaire a régné dans la région, alors que des caravanes de combattants du MNLA faisaient route vers Ansongo. «La situation est restée tendue ce samedi mais les affrontements n’ont pas eu lieu. Les terroristes du Mujao se sont repliés à Gao. Plusieurs caravanes de nos combattants étaient en route vers Ansongo», informe-t-il. Joint hier par téléphone, le porte-parole du MNLA a précisé par ailleurs que l’offensive menée vendredi contre les bases du Mujao et d’Aqmi dans la région d’Ansongo, près de la ville de Gao, n’a pas procédé d’une opération ponctuelle mais a marqué l’entame d’une phase active dans le harcèlement des groupes terroristes dans l’Azawad. «L’offensive de vendredi a été préparée depuis le mois d’octobre dernier. Le passage à l’acte est intervenu après la restructuration de l’état-major du MNLA.» Hama Ag Sid’Ahmed a, du coup, nié toute relation entre le déclenchement de l’offensive de vendredi et la récente réunion à Ouagadougou avec le médiateur dans la crise malienne. D’ailleurs, Ansar Dine, dont la délégation a été du conclave de Ouagadougou, ne s’est pas impliqué dans les affrontements de vendredi entre les combattants du MNLA et des terroristes du Mujao, dont Mokhtar Belmokhtar serait devenu le stratège militaire, et d’Aqmi. Le porte-parole du MNLA a confirmé également l’envoi par Aqmi des renforts pour soutenir le Mujao depuis Tombouctou. «Des terroristes d’Aqmi ont pris la route depuis Tombouctou vers Gao pour prêter mainforte au Mujao et au groupe local d’Aqmi.» Evoquant le bilan des affrontements de vendredi, Hama Ag Sid’Ahmed a fait cas de «5 blessés dans les rangs des combattants du MNLA, dont un officier, ainsi que deux véhicules mis hors d’usage». Les pertes dans les rangs de l’ennemi seraient, selon lui, plus considérables. «Les pertes parmi les terroristes du Mujao et d’Aqmi se sont élevées à 20 morts et plus de 70 blessés qui sont soignés dans l’hôpital de Gao. Certains blessés ont été évacués vers Tombouctou.» Qu’en est-il alors du dialogue dont il est de plus en plus question ces derniers jours ? Hama Ag Sid’Ahmed a indiqué que «pour le moment, il n’y a rien de concret». «Bamako n’a pas encore mis en place un groupe de négociateurs, comme il lui est demandé. La médiation ne s’est pas encore concertée pour proposer un projet politique », témoigne-t-il, tout en soulignant que «le dialogue est possible» et que «Bamako n’a pas d’autre choix, même si elle reste par trop braquée sur l’intervention militaire». 
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) -

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