lundi 19 novembre 2012

Mali: L’attente fébrile de la résolution à l'Onu.

Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a déclaré jeudi  que l'action militaire pour la reconquête du nord du Mali aurait lieu « très prochainement » dés l‘adoption d’une deuxième résolution de l'Onu.

En marge d'un forum international (MEDays) à Tanger, dans le nord du Maroc, le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a affirmé  jeudi dernier que «La reconquête (...) aura lieu très prochainement car dans une semaine nous aurons entre les mains une résolution de l'Onu». Discret, Cheick Modibo Diarra  a été clair : «je ne peux pas révéler les détails de notre stratégie militaire». En ce qui concerne les pays qui participeront à cette intervention, le Premier ministre malien a souligné  que  « la liste des pays contributeurs » ne sera connu « qu'après l'adoption » de la résolution. Alassane Ouattara avait déjà déclaré que la force internationale serait composée de soldats provenant prioritairement des pays membres de la Cédéao : « Nous avons des pays qui offrent des bataillons, d'autres des compagnies (...) Il y a, bien sûr, le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (...), le Togo »

Concessions calculées d’Ansar Dine ?

Hors Cédéao, il pourrait y avoir au moins deux ou trois contributeurs dont peut-être le Tchad et des pays «hors du continent». La durée prévue du déploiement est d'un an. Lors du sommet qui s’est tenu le  dimanche 11 novembre dernier à Abuja, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait  approuvé l'envoi d'une force militaire de 3.300 hommes qui devrait être soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. La force d’intervention de la Céd2ao viendra en renfort d'environ 5000 militaires maliens.  Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (Ua) a approuvé le concept harmonisé des opérations pour le déploiement prévu de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) pour aider à rétablir l'intégrité territoriale du pays. Le plan doit être transmis officiellement par l’union africaine (Ua) à l’Onu avant le 27 novembre prochain.
Afin que  l’Onu donne accord à l'intervention. La  décision du Conseil de sécurité des Nations unies pourrait intervenir fin novembre ou début décembre. La date possible d'une intervention militaire est «imminente». Le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo soulignait mardi dernier à Paris que la force militaire internationale pourrait être déployée dès l’autorisation explicite des Nations Unies. Cependant, les négociations se poursuivent à Ouagadougou, entre les autorités burkinabè et une délégation du groupe islamiste armé Ansar Dine. Le communiqué final d’Abuja  a souligné que le dialogue restait « l'option préférée pour la résolution de la crise politique au Mali ». Mais  que, «toutefois, en ce qui concerne la situation sécuritaire, l'usage de la force s'avère indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales ».

Libération et organisation des élections

Comme pour répondre à la menace d'une intervention armée brandie par la Cédéao et la communauté internationale,  un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) a fait mercredi dernier d'importantes concessions. Ce mouvement  a promis de renoncer à imposer la loi islamique - la charia - dans tout le pays.  Ansar Dine applique la charia au quotidien aux côtés des jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). De nombreuses exactions sur les civils et des destructions de mausolées ont achevé de convaincre sur le caractère nocif de leur mouvement. Lors d'une conférence de presse qu’il avait donné il y a quelques temps, Cheikh Modibo Diarra avait  réitéré le fait que son pays condamne l’«occupation» du nord du Mali par des « terroristes et des trafiquants de drogue »  qui « terrorisent la population ».
Le Premier ministre malien a dit qu’il est «concentré sur deux missions à savoir la libération du nord de notre pays et la préparation et l'organisation transparente des prochaines élections », avait-il ajouté. Interrogé sur l’engagement de  l'Algérie, Cheick Modibo Diarra a estimé que ce pays  avait «fait comprendre»  qu'il était «était aligné aux côtés de la communauté internationale» pour aider à la résolution de la crise. Le Premier ministre malien  a exprimé sa satisfaction pour    le soutien du Maroc et notamment sa « contribution au sein du Conseil de sécurité"» en tant que membre non permanent. Kadré Désiré Ouédraogo avait récemment  affirmé que l'Algérie aurait promis de fermer ses frontières en cas d'intervention au Mali.

Clarification

Les ministres des Affaires étrangères de cinq pays européens - France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie – ont discuté à Paris d'une mission européenne d'entraînement des forces africaines, qui pourrait mobiliser 200 militaires, encadrés par des «éléments de protection.» Cette mission aurait deux objectifs, a souligné le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian: «La reconstitution de l'armée malienne et l'accompagnement des forces africaines.» Au sujet de la possibilité d'engager des discussions avec certains groupes présents au nord Mali, comme le Mouvement national pour la libération de l'Azawad,( Mnla, organisation politique et militaire touarègue), il avait  estimé qu'il fallait «une clarification qui passe par un renoncement à la dislocation de l'Etat malien (...) Si l'obstacle est levé», le dialogue serait possible, le sujet central étant «l'intégrité du Mali». La question du financement de cette éventuelle intervention militaire reste aussi à régler


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