vendredi 23 novembre 2012

Paris dépassionne les débats sur la dette algérienne envers les hôpitaux français. Français et Algériens œuvrent à aboutir à un accord satisfaisant pour tous au sujet de la dette qui serait due par l’Algérie aux hôpitaux et la sécurité sociale en France, a indiqué Mme Marisol Touraine, ministre française des affaires sociales et de la santé. Elle répondait à des députés de la droite « populaire » française qui s’est saisie de ce dossier sur un mode anti-algérien très vindicatif.

Les gouvernements français et algérien ont engagé des discussions de la dette due aux hôpitaux et à la sécurité sociale française. « Ces discussions avancent bien, avec la volonté de trouver un accord qui soit satisfaisant pour l'ensemble des parties », a fait savoir, mercredi 14 novembre, la ministre française des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine.
Hôte de l’Assemblée nationale française, Mme Touraine a tenu à rassurer les députés français, notamment ceux issus de la Droite populaire, quant à un règlement à l’amiable de la question. « Je tiens donc à vous dire que ce dossier, qui est effectivement un sujet de préoccupation dans la perspective de la visite du président de la République en Algérie, n'est absolument pas laissé de côté ». « Nous ne voulons pas, pour autant, le traiter d'une manière qui soit stigmatisante, précise-t-elle. Nous ne voulons pas le traiter d'une manière qui soit désagréable ou accusatrice pour le gouvernement algérien, lequel, je tiens à le dire, a engagé les discussions dans un esprit constructif, avec la volonté d'aboutir à un accord qui soit satisfaisant pour l'ensemble de nos concitoyens et pour tous les partenaires engagés ».
La réponse de la ministre socialiste fait suite à une levée de boucliers chez les députés de la Droite populaire française, qui ont appelé à inscrire la question de la dette due aux hôpitaux français par l’Algérie dans l’agenda de la visite du président François Hollande, prévue courant décembre, à Alger.  A noter que la ministre socialiste a eu un échange vif avec les députés de l’Union pour un mouvement populaire UMP notamment Thierry Mariani, selon le compte rendu de l’Assemblée française. A la question du député Mariani pour savoir  si « le Gouvernement entend-il donc profiter de ce voyage (visite de F. Hollande en Algérie, Ndlr), pour faire en sorte que ces dettes, dues à l’ensemble des Français, soient honorées ? », Mme Touraine a eu cette réponse : « Nous n’ignorons rien de la question que vous soulevez ; elle est bien connue et ne mérite pas les excès et les envolées auxquelles vous vous livrez dans cet hémicycle ».
Divergences sur les chiffres
Mercredi 7 novembre un communiqué de l'aile droite de l'UMP, affirmait que  l'Algérie devait « 20 millions d'euros à la seule Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), le Maroc plus de 10 millions d'euros, les pays du Golfe 10 millions et la Tunisie un million ». L’AP-HP, principal « créancier »de l’Algérie, réclamerait à elle seule 16 millions d’euros d’impayés.
Interrogée jeudi 8 novembre par le quotidien français Le Figaro, la direction de l’AP-HP assure, toutefois, que le mécanisme de recouvrement de la dette algérienne « s’améliore depuis le début 2012 », puisque la créance algérienne est passée de 20 millions d’euros en 2011 à 16 millions actuellement, une dette «constituée d’impayés anciens et d’un flux de nouveaux patients ».

Rayane Djerdi.

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