« À la fin du mois en cours, des assises nationales vont se dérouler à Bamako durant lesquelles l’avenir du Mali sera discuté d’une manière collective. Un comité de négociation va être dégagé de ses assises pour discuter avec les rebelles au Nor‑Mali. Ces négociations doivent être menées en urgence pour marginaliser d’une façon automatique l’option militaire. Cette option est inscrite dans des agendas. Aujourd’hui, il est clair que la priorité est donnée à la solution politique. C’est la solution principale pour nous et pour la communauté internationale. Des efforts doivent être menés au Mali et dans le voisinage de ce pays pour la concrétiser », a‑t‑il ajouté.
L’option militaire ne sera, selon lui, qu’un appui à l’institution militaire malienne et une lutte contre le terrorisme et le crime organisé. « L’Algérie participe à ces actions depuis un certain temps. Combattre le terrorisme est une priorité. La solution politique n’est pas facile. Il faut une mobilisation de toutes les parties malienne et tous les moyens pour sortir vainqueur du dialogue politique », a soutenu le chef de la diplomatie algérienne.
Selon le ministre, les autorités maliennes croient actuellement à l’option du dialogue plus que par le passé. « Nous devons donner toutes ses chances à cette solution politique qui, seule, garantit l’unité du Mali et la présence des institutions sur tout le territoire du pays. L’option militaire ne garantit rien du tout », a‑t‑il appuyé. Il a précisé que les derniers contacts de la diplomatie algérienne avec la venue de plusieurs hauts responsables étrangers à Alger, comme la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, visaient la défense du principe de la solution et du dialogue politiques pour le Mali. « Sur cette question, il y a une conviction partagée par tout le monde. Aujourd’hui, les choses paraissent plus claires. Le rapport de Romano Prodi [envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel] et les informations qu’il a pu recueillir sur le terrain vont donner plus de force à la solution politique à l’ONU », a souhaité Mourad Medelci.
D’après lui, la raison principale et profonde de la crise malienne est le sous‑développement social et économique. « Cette question doit être prise en charge dans toute vision d’avenir pour le Mali. En ce sens, la communauté internationale doit assumer ses responsabilités. Le Mali n’est pas uniquement un espace pour exploiter les richesses naturelles. Ces richesses doivent être restituées aux Maliens pour qu’ils développent leur pays », a‑t‑il dit.
Interrogé sur la situation des diplomates algériens enlevés à GAO par le Mujao (Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest) en avril 2012, le ministre des Affaires étrangères a précisé qu’il n’y a rien de nouveau à leur propos. « J’espère qu’ils se maintiennent en bonne santé. Nous saluons leur courage et nous souhaitons que le dialogue politique inter‑malien sera porteur aussi d’une condamnation ferme du phénomène du kidnapping, notamment celui des diplomates algériens à Gao », a‑t‑il déclaré.
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