Initiée par le journal en ligne Mediapart et l’Association Au Nom de la mémoire, une soirée de "la reconnaissance du 17 octobre 1961 et de la fraternité franco-algérienne" réunira, au Cabaret sauvage de Paris, des artistes de renom dont Idir, Amazigh Kateb, Fredo (des Ogres de Barback), HK, Tighri Uzar (chants kabyles), et Akli D. Le philosophe et humaniste Stéphane Hessel, les historiens Benjamin Stora, Gilles Manceron, et Jean-Luc Einaudi, les écrivains Daniel Mermet et Didier Daenincks ainsi que des responsables politiques viendront dialoguer avec le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, et le président d’Au Nom de la mémoire, Mehdi Lallaoui, au cours de cette soirée.
Pour les organisateurs, il a semblé "important", à la veille de la visite officielle du président Hollande en Algérie, de marquer par un grand rassemblement citoyen et festif la reconnaissance par l’état français de la tragédie du 17 octobre 1961.
Il y a un an, à l’occasion du cinquantième anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, des milliers de personnes avaient signé l’appel d’Au Nom de la Mémoire et de Mediapart pour cette reconnaissance, enfin actée, mais aussi pour ouvrir une nouvelle page de fraternité entre les peuples de France et d’Algérie. "Le président François Hollande, signataire de notre appel, a acté le 17 octobre 2012 cette déclaration officielle, comblant ainsi cinquante années d’occultation et de déni", se sont félicités les organisateurs pour qui cela est un "message fort à toutes celles et tous ceux qui aspirent à la vérité et à la justice".
Pour l'écrivain réalisateur Mehdi Lallaloui, en organisant cette soirée l’Association Au nom de la Mémoire entend réaffirmer la nécessité d’une "nouvelle relation" franco-algérienne basée sur le respect et l’amitié. "Ce sera l’occasion de rassembler de nombreux responsables associatifs et de nombreuses personnalités qui ont oeuvré ces dernières années au combat pour la justice et la vérité sur le 17 octobre 1961, acté par le président Hollande dans sa déclaration du 17 octobre 2012", a-t-il indiqué à l’APS. Selon Lallaoui, les rencontres et les déclarations de gouvernement à gouvernement sont certes importantes, mais le rôle des citoyens des deux rives et leur lien direct l’est tout autant car "il ne s’agit pas pour eux de signer des accords économiques mais de faire vivre concrètement le partage des idées, des projets, des initiatives culturelles, éducatives et citoyennes".
"Dans cette grande soirée de la fraternité franco-algérienne, nous réaffirmerons également la poursuite de notre combat pour la vérité et la justice telle que l’enseignement des guerres coloniales dans les manuels scolaires, l’ouverture sans restrictions des archives, la nécessité d’une collaboration forte entre les universitaires et les historiens des deux rives pour aborder sans tabou tous les sujets qui ont séparé, et qui séparent encore..", a ajouté le réalisateur.
Dans un communiqué bref, sans fioriture et laconique, le président français François Hollande avait affirmé, le 17 octobre dernier, que la République "reconnaissait avec lucidité" les massacres d’Algériens le 17 octobre 1961, rendant hommage à la mémoire des victimes de la "sanglante répression policière". C'est la première fois qu'un président français va aussi loin dans la reconnaissance d'une des pages sanglantes de la colonisation française de l'Algérie.
Avec APS
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