mardi 5 mars 2013


DGSN

Le professionnalisme de la Sûreté nationale souligné

Coopération algéro-française

Par Smail ROUHA

Après avoir été limitées pendant de nombreuses années, les relations sécuritaires algéro-françaises se sont nettement intensifiées et ont entamé une nouvelle dynamique. Dans cette optique, la visite à Alger de Claude Baland, directeur général de la police française, qui fait suite à celle effectuée en mars 2012 à Paris par le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, vient conforter cette analyse. Une visite dont l’objectif principal est «l’échange d’expériences» et le «renforcement de la coopération» entre les polices des deux pays. Lors des entretiens, le général-major Abdelghani Hamel a expliqué à son homologue français la stratégie adoptée par la DGSN en matière de sécurisation des citoyens et de leurs biens. La séance de travail élargie aux cadres supérieurs des deux corps de police algérien et français a permis aux deux parties d’examiner les possibilités de coopération dans les domaines d’intérêt commun. Les discussions ont porté sur la formation et les moyens de modernisation de la coopération. Lors de cette séance de travail, le général-major Abdelghani Hamel a exposé le plan d’action mis en place par le Haut commandement de la Sûreté nationale en matière de protection des personnes et des biens. La délégation de la police française a visité ensuite plusieurs départements et services de la DGSN. Au niveau du laboratoire scientifique et technique relevant de la direction de la police judiciaire à Châteauneuf (El-Biar), le directeur de la police française s’est enquis des moyens sophistiqués utilisés par les enquêteurs de la police algérienne. Sur les lieux, elle a aussi pris connaissance de l’expérience de la police algérienne dans le domaine criminalistique à l’issue d’un exposé au cours duquel des explications ont été fournis sur les moyens techniques et scientifiques utilisés par la police nationale afin «d’élucider les crimes et interpeller les présumés auteurs».
La délégation française s’est, par la suite, «rendue à la salle des opérations et de commandement de la DGSN» où des explications exhaustives lui ont été fournies par le directeur des moyens techniques, le commissaire divisionnaire Zinedine Maâkouf, sur les services fournis par les systèmes électroniques en matière de contrôle et de surveillance de la circulation routière, «conformément aux normes professionnelles requises».
A l’issue de sa visite, Claude Baland n’a pas caché sa «grande surprise» quant au degré de sophistication et de professionnalisme de la police algérienne. Claude Baland a relevé «les grands progrès» réalisés par la police algérienne et le «niveau élevé» atteint dans son action. Pour lui, notre police n’a rien à envier à la police française et même à la police européenne en matière de techniques d’investigations et de méthodes opératoires. Le directeur de la police française a souhaité l’intensification des échanges et de la coopération dans le domaine opérationnel, notamment en ce qui concerne la police des frontières et la lutte contre le trafic de drogue. Un souhait partagé par Abdelghani Hamel qui considère la lutte contre le trafic et la consommation de drogue comme l’un des défis majeurs de l’institution qu’il dirige.
Le général-major Hamel a précisé, à l’issue de cette rencontre, que la coopération technique entre les polices algérienne et française s’articule autour de deux principaux axes : la coopération opérationnelle et la formation. « Cette coopération technique bilatérale a connu depuis 2007, 182 actions dans le domaine de la formation, pour 2012 il y a eu 42 actions tandis que 98 autres sont inscrites au titre de l’année 2013. Pour ce qui est de la coopération opérationnelle, cette coopération opérationnelle s’articule particulièrement au tour de la police judiciaire et de la police des frontières », a tenu à préciser le général-major Abdelghani Hamel. Outre la coopération bilatérale, les deux polices coopèrent également dans le cadre d’Interpol, par l’échange d’informations et autres formes de coopération. Une coopération soulignée par le ministre de l’Intérieur français Manuel Valls, en visite à Alger, qui s’est réjoui de la coopération « excellente » entre les services algériens et français de lutte contre le terrorisme. « L’information circule, nos responsables se connaissent et leurs relations sont quotidiennes », a-t-il affirmé saluant « l’engagement sans faille des autorités algériennes».
L’excellence de cette coopération a été également mise en exergue par Marc Pasotti, commissaire divisionnaire, attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France en Algérie, dans un entretien accordé à El Djazaïr.com. « Très sincèrement, notre souci est de valoriser nos relations ; valoriser la police algérienne, parce que tous les efforts accomplis par cette police, ses cadres et le directeur général de la sûreté nationale, méritent d’être connus, notamment chez nous, en France », a indiqué Marc Pasotti qui souligne les échanges positifs dans les axes de discussions, tout comme de la convergence des préoccupations.
Pour rappel, l’ex-ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, lors de son déplacement en Algérie, a déclaré à l’époque qu’elle privilégiait la formation des forces de police sous le signe d’une «relation d’exception» entre les deux pays. « L’Algérie et la France se sont engagées à collaborer notamment en l’acquisition du matériel et sur les formations adaptées, particulièrement sur les techniques d’intervention et la gestion des foules, des échanges de cadres, des outils performants de police scientifique pour remonter son taux d’élucidation des affaires, des formateurs de formateurs. Nous sommes pour notre part demandeurs de l’expertise algérienne remarquable dans plusieurs domaines tels que la lutte antiterroriste», avait révélé l’ancien ministre française. En effet, les deux gouvernements attachent une grande importance à la coopération sécuritaire. Cette coopération touche la lutte contre la criminalité, le trafic de drogue, le terrorisme, le blanchiment de fonds, la traite des êtres humains, le trafic d’objets d’art, la contrefaçon, l’immigration irrégulière, la fraude informatique et la cybercriminalité. La coopération entre les deux pays concernera la sécurité des transports aériens et maritimes, le maintien de l’ordre et de la sécurité publics, la formation des personnes liées à cette activité, la police de proximité technique et scientifique, la pyrotechnie et les télécommunications et enfin la formation des personnels liés à ces activités, comme stipulé dans l’accord de 2003 entre les deux polices. En matière de coopération dans le domaine de la lutte contre la criminalité, cette coopération selon les dispositions de l’accord envisage, dans le respect des législations nationales, un échange d’informations sur « la structure et les méthodes des groupes criminels, ainsi que sur les nouvelles formes de criminalité internationale ». Outre l’échange d’informations sur ces aspects, les parties coopèrent sous forme de mesures policières coordonnées et d’assistance réciproque en personnel et en matériel sur la base d’arrangements complémentaires. Une coopération entrant dans le cadre de relations plus étroites entre les pays du Maghreb et l’Union européenne.
S.R.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire