dimanche 19 mai 2013


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Pour avoir affirmé que le président Bouteflika est dans le coma, un directeur de journal poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat

    Sur les réseaux sociaux, la rumeur enfle

     Alors que l’opacité entoure l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, un directeur de journal, M. Hicham Aboud, est poursuivi en justice et ses journaux interdits d’imprimer.


    Un patron de presse algérien sera poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Hicham Aboud, patron et directeur des quotidiens « Mon Journal » , en français, et « Djaridati », en arabe, sera poursuivi pour avoir déclaré à la chaine de télévision France 24 que le président Abdelaziz Bouteflika serait dans un coma avancé. Les deux journaux de M. Aboud n’ont pas paru dimanche, après une interdiction de les imprimer, en raison d’un dossier consacré à l’état de santé de M. Bouteflika.
    Le procureur près de la cour d’Alger a annoncé, dans la journée de dimanche, qu’une instruction judiciaire est ouverte contre M. Hicham Aboud, un ancien officier des services spéciaux, qui s’est longuement exilé en France avant de revenir en Algérie pour lancer, en 2012, deux quotidiens. De lourdes charges ont été retenues contre M. Aboud, selon le communiqué du procureur. Selon le communiqué rendu public dimanche, Hicham Aboud serait poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, à la stabilité des institutions et à leur fonctionnement normal ».
    Le président Bouteflika, 76 ans, a été hospitalisé il y a deux semaines à l’hôpital des armées françaises du Val de Grâce, après un « accident ischémique transitoire sans séquelles », une forme mineur d’accident vasculaire cérébral. Un communiqué de la présidence avait indiqué que les médecins lui avaient prescrit des examens complémentaires, et une période de convalescence. Mais la rumeur s’est déchainée, alimentée régulièrement par des sources jamais identifiées. L’opacité concernant l’endroit où se trouve le chef de, l’Etat algérien contribue également à dramatiser la situation. Sur les réseaux sociaux, les blogueurs se déchainent. « Les Algériens sont le seul peuple au monde à ne pas savoir où se trouve leur président », écrit un blogueur, alors qu’un autre déplore que « l’armée française sait exactement dans quel état se trouve (le président) Bouteflika, mais pas l’armée algérienne ».
    Rumeurs
     Les antécédents médicaux de M. Bouteflika favorisent ces rumeurs. Opéré en 2005, il avait lui-même reconnu qu’il s’en était sorti « miraculeusement ». Mais depuis plusieurs années, son activité s’est réduite, ses apparitions publiques sont devenues rares. Il se contentait des seules activités auquel il ne pouvait se dérober, ne voyageant plus ni à l’étranger ni en Algérie.
    La présidence de la république s’est contentée de rares communiqués, qui n’arrivent pas à dissiper le malaise, d’autant plus que l’Algérie est suspendue à l’échéance d’avril 2014, date à laquelle devrait expirer le mandat actuel de M. Bouteflika. Ses partisans, rares à s’exprimer, ont été pris de court, et n’osent plus réclamer un quatrième mandat. Ses opposants, quant à eux, attendent, méfiants, la fin de ce nouvel épisode. Rares sont ceux qui, comme le RCD, réclament publiquement l’application de l’article 88 de la constitution, pour constater la vacance du poste du chef de l’Etat et organiser des élections présidentielles anticipées.

    • Aïssa Bouziane
    • dimanche 19 mai 2013 
    • source Maghreb Emergent

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