lundi 1 juillet 2013

EGYPTE. 4 ministres claquent la porte du gouvernement Morsi


VIDEOS. L'opposition a par ailleurs lancé un ultimatum au président afin qu'il quitte le pouvoir avant mardi. Elle menace d'une "campagne de désobéissance civile totale".
Lors de la manifestation d'opposition à Mohamed Morsi, le 30 juin au Caire. (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)
Lors de la manifestation d'opposition à Mohamed Morsi, le 30 juin au Caire. (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

Quatre ministres égyptiens ont présenté lundi 1er juillet leur démission, au lendemain de manifestations massives contre le président islamiste Mohamed Morsi, a indiqué un haut responsable gouvernemental.
Les ministres du Tourisme, de l'Environnement, des Communications, et des Affaires juridiques et parlementaires ont remis ensemble leurs lettres de démission au Premier ministre Hicham Qandil, selon la même source.
Plus tôt dans la journée, le mouvement Tamarrod, à l'origine de la contestation contre le président égyptien Mohamed Morsi, a appelé le chef de l'Etat à quitter le pouvoir avant mardi, menaçant d'engager un mouvement de "désobéissance civile".
"Nous donnons à Mohamed Morsi jusqu'à mardi 2 juillet à 17 heures pour quitter le pouvoir et permettre aux institutions étatiques de préparer une élection présidentielle anticipée", affirme un communiqué de Tamarrod publié sur son site internet. En cas de refus, "mardi 17h sera le début d'une campagne de désobéissance civile totale".
Tamarrod (rébellion en arabe), soutenu par de nombreuses personnalités et des mouvements de l'opposition laïque, libérale ou de gauche, assure avoir collecté plus de 22 millions de signatures pour une présidentielle anticipée, soit plus que le nombre d'électeurs de Mohamed Morsi en juin 2012 (13,23 millions).

Le siège des Frères musulmans pillé

C'est ce mouvement qui avait appelé à des manifestations monstres, au cours desquelles dimanche des "millions" d'Egyptiens, selon l'armée, ont défilé à travers le pays à l'occasion du premier anniversaire de la prise de fonctions du premier président civil d'Egypte.
Dans son communiqué, Tamarrod appelle l'armée, la police et l'appareil judiciaire à "clairement se positionner du côté de la volonté populaire représentée par les foules" de manifestants dimanche. Le mouvement rejette en outre l'appel au dialogue lancé dimanche par le président Morsi. "Impossible d'accepter les demi-mesures. Il n'y a pas d'autre alternative que la fin pacifique du pouvoir des Frères musulmans et de leur représentant, Mohamed Morsi", affirme-t-il.
16 personnes ont été tuées dans des heurts dimanche entre partisans et adversaires du chef de l'Etat, selon un bilan communiqué lundi par un responsable du ministère de la Santé s'exprimant sur une chaîne de télévision privée.
L'armée et la police sont déployées dans le pays pour éviter des dérapages graves, notamment autour des établissements vitaux.
Le siège du mouvement des Frères musulmans, dont Mohamed Morsi est issu, a été en partie incendié dans la nuit dans le quartier du Moqattam au Caire, avant d'être occupé et pillé lundi matin.
Certains assaillants jetaient des objets par les fenêtres, tandis que d'autres emportaient des casques, des gilets pare-balles, des postes de télévision, des meubles et des documents.

"Vive le peuple"

Des manifestants avaient attaqué dimanche soir le siège cairote du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi. Des images diffusées par la télévision ont montré l'immeuble en feu attaqué par des dizaines de personnes qui lançaient des pierres et des cocktails molotov.
Des partisans de la puissante confrérie ont répliqué par des tirs de chevrotine. Plus tard dans la nuit, des tirs à l'arme automatique ont été entendus aux abords du bâtiment. Des centaines de manifestants ont passé la nuit sur la place Tahrir du Caire et devant le palais présidentiel, à l'issue d'une journée marquée par des manifestations, d'une ampleur sans précédent depuis la révolte qui fit chuter Hosni Moubarak début 2011. "Vive le peuple", titrait le quotidien indépendant "al-Tahrir", tandis qu'Al-Masry al-Youm évoquait "La révolution du 30 juin".
L'Egypte est profondément divisée entre les adversaires de Mohamed Morsi, qui dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir destinée à instaurer un régime idéologiquement et politiquement dominé par les islamistes et ses partisans qui soulignent qu'il puise sa légitimité dans la première élection présidentielle libre de l'histoire du pays.

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