dimanche 25 août 2013

 CULTURE
 

Souvenir

Santa Clara, la «ville du Che»

le 25.08.13


Du train de 22 wagons attaqué par 18 guérilleros le 29 décembre 1958, il reste quatre wagons. Un bulldozer a été utilisé pour saboter les rails. Le train transportait 408 soldats. Les quatre wagons restants ont été aménagés en musée en 1986. La bataille de
 Santa Clara avait commencé la veille, le 28 décembre 1958. Le train transportait des troupes en renfort. Avait été assignée au commandant Ernesto Guevara la mission de conduire, depuis la Sierra Maestra jusqu’à la province de Las Villas, une colonne rebelle.C’est dans cette ville que le Che et ses compagnons attaquèrent le train blindé qui transportait des renforts de l’armée de Batista. Cette bataille a précipité la victoire de l’armée rebelle sur la dictature de Batista.

En visitant le mausolée qui lui est consacré à Santa Clara, on apprend qu’Ernesto Che Guevara, grand amateur de jeu d’échecs, a créé un tournoi d’échecs à Cuba. En 4e année de médecine, il fait le tour d’Amérique latine en moto. Il a travaillé comme journaliste sportif au Mexique. Et c’est dans ce pays qu’il rencontre Fidel Castro qui lui parle de son projet de révolution. C’était en 1955. Il se joint à Fidel et revient avec lui en bateau à Cuba.
Le Che se rend en Bolivie avec 73 hommes. Le 8 octobre 1957, il ne restait plus que 27 hommes, le Che, blessé, est arrêté puis exécuté. Sa mort n’a été annoncée que dix jours plus tard à Cuba. Cinq de ses compagnons ont survécu à l’aventure bolivienne dont trois sont toujours vivants. La dépouille d’Ernesto Che Guevara a été rapatriée en 1997 et transférée au Mémorial ouvert la même année. La mort du Che en fait une icône mondiale. Dans sa lettre d’adieu à Fidel, au moment où il partait en Bolivie, il écrit : «Je ne demande rien pour mes enfants parce que je sais que l’Etat cubain va les instruire et les nourrir... D’autres contrées du monde réclament le concours de mes modestes efforts… Lutter contre l’impérialisme où qu’il soit.» «Jusqu’à la victoire toujours.» «La patrie ou la mort.»

Le mausolée du Che

Le mausolée Frente de las Villas à Santa Clara, où reposent le Che, mort à 39 ans, avec onze de ses compagnons en Bolivie dont une femme, a été construit en 1988. A l’extérieur, sur une esplanade, une statue du Che de 18 mètres. Sur le bas-relief, la fameuse devise «Hasta la victoria siempre» (jusqu’à la victoire toujours) ; à côté, une plaque en marbre sur laquelle est gravée la lettre du Che à Fidel et un peu plus loin a été ajouté un grand portrait de Hugo Chavez, «nuestro mejor amigo» (notre meilleur ami).
Le musée retrace la vie du Che depuis son enfance au milieu de ses parents. Dans un de ses bulletins scolaires, il est noté que c’était un élève moyen. Sa blouse d’étudiant en première année à l’école de médecine de Buenos Airesen 1948 est aussi exposée. Des photos montrent le Che avec Fidel dans la Sierra Maestra. Son dictionnaire, son jeu d’échecs, la poire de Ventoline qu’il utilisait au moment de ses accès d’asthme sont exposés.
Nous croisons des lycéens en visite au musée accompagnés d’un professeur : «C’est le personnage le plus important de l’histoire de notre pays.» «C’est un exemple de courage et de conviction de la lutte internationale pour la liberté, il est venu d’Argentine pour contribuer à la révolution à Cuba.»
Ernesto Che Guevara a été gouverneur de la Banque centrale, puis ministre de l’Industrie, puis de l’Economie.
 

La Casa Blanca, centre opérationnel de l’attaque de la Moncada :

La Casa Blanca, une maison de campagne bourgeoise, à 12 km de Santiago, construite en 1945, a servi de centre opérationnel à la préparation de l’attaque de la prison de la Moncada. Dans les premiers jours de juillet 1953, le jeune Abel Santamaria Cuadrado occupe la villa ; il fait construire des poulaillers pour cacher les voitures devant servir à l’opération.
Le 25 juillet à 15h arrive un groupe de jeunes à qui Fidel a communiqué le plan d’attaque. On connaît la suite. Abel Santamaria est mort dans l’attaque. Fidel, s’adressant à ses compagnons avant l’attaque, leur dit : «Dans quelques heures nous vaincrons ou nous serons vaincus, mais de toute manière, ce mouvement triomphera. Si nous vaincrons demain, nous réaliserons plus vite l’aspiration de Marti.
Si c’est le contraire, le geste servira d’exemple au peuple de Cuba à aller de l’avant.» Le 23 juillet 1965, la maison blanche et rouge fut transformée en musée. Dans la villa Blanca sont exposées des photos de Fidel avec le président Boumediène, de dirigeants et personnalités comme Arafat, Nelson Mandela...       N. B.

La caserne Moncada, l’entame de la révolution :

Le 26 juillet 1953, la Moncada, caserne de la garde rurale à Santiago, est prise d’assaut par les révolutionnaires. L’attaque intervient le jour du 100e anniversaire de la naissance de José Marti, mort à 42 ans ; c’est soldée un échec (les rebelles se font repérer) entraînant 61 morts, 28 blessés et 48 arrestations. La caserne a été transformée en 1960 en école. Un slogan de l’époque révolutionnaire édictait qu’il fallait «transformer les casernes en écoles et les fusils en crayons».
Le Mouvement du 26 juillet était dirigé par Fidel, Abel Santomaria Cuadrado et Paul Martinez Araras. «Le 26 juillet 1953 a ouvert une nouvelle phase de l’histoire de Cuba, celle de l’action armée comme méthode de lutte», a déclaré Raul Castro. Arrêté, Fidel s’était  défendu lui-même. «L’histoire m’acquittera», avait-il dit, après avoir déclaré : «Condamnez-moi, peu importe.» Fidel est condamné à 15 ans de prison, son frère Raul à 13 ans ; ils recouvrent la liberté à la faveur d’une amnistie générale en 1955, Batista se préparant aux élections de 1956.
Fidel s’exile au Mexique pour préparer le débarquement sur les côtes cubaines, le 26 décembre 1956, à bord du Granma, un bateau acheté 15 000 dollars. Le bateau arrive deux jours plus tard, retardé par une tempête. Une partie de la caserne Moncada a été transformée en musée avec une salle dédiée aux instruments de torture et des photos de scènes de torture. «Des hommes indignes ont converti leur uniforme en tablier de boucher» (Fidel Castro).             N. B.

La Baie des cochons :

La baie des Cochons, une région marécageuse avec la plus faible densité de population de Cuba, s’étend sur une bande étroite de 37 km. Les Etats-Unis font intervenir des contrerévolutionnaires cubains pour susciter une guerre civile le 16 avril 1959.
Les contras sont arrivés jusqu’à Palpite, où ils sont bloqués par les révolutionnaires. Comme mesure de rétorsion, un embargo de Cuba est signé en 1963 par le président Kennedy. Les Etats-Unis engagent 12 milliards de dollars par an pour soutenir l’opposition cubaine.         N. B.

Sur le chemin des barbudos :

Quartier général de la Plata, dans la Sierra Maestra où Fidel passe six mois. Pour rejoindre le QG,  en haut du pic Turquino (1934 m, le plus haut sommet de Cuba),il faut une marche abrupte de plus de deux heures sur un sentier de montagne, le chemin des «barbudos» jusqu’à la Commandancia de la Plata (campement de Fidel et de ses compagnons). Un poste de garde, le poste n°1, précède les installations du QG.
Le Che avait installé une infirmerie pour les premiers soins qu’il assurait lui-même. Dans la pièce principale, sur un bureau est posé le stylo de Fidel, le cadenas de la porte de la pièce abritant l’émetteur de Radio Rebelde (Radio rebelle) créée à cette époque et qui émet encore, ainsi qu’une machine à coudre. C’est dans ce lieu que la première loi de réforme agraire a été rédigée et finalisée le 17 mai 1959 ; sur la machine à écrire qui a servi à sa rédaction, une caméra. Une quaranaine de personnes vivaient en permanence sur place.                N. B.

La communauté artistique de Korimakao :

A Palpite, un projet de réinsertion de jeunes en difficulté scolaire ayant des dispositions culturelles est soutenu par un célèbre acteur de télévision : Manuel Porto. C’est la communauté artistique de Korimakao. Deux directeurs artistiques dirigent le projet : danse, théâtre, musique, arts plastiques, littérature… Les stagiaires perçoivent un salaire pour le travail qu’ils effectuent durant leur formation.
Ils montent des expositions, des spectacles qu’ils déplacent à travers l’île, particulièrement les villages. Les représentations sont gratuites selon le principe de l’accès pour tous à la culture. Le projet est subventionné par l’Etat et la formation sanctionnée par un diplôme délivré par le ministère de la Culture. Ils sont 65 jeunes à vivre sur le site. L’association française Cuba Linda est partenaire du projet depuis dix ans et met à la disposition du projet du matériel artistique qu’elle collecte en France.               N. B.
Nadjia Bouzeghrane
source El Watan 

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