mardi 29 octobre 2013

Les quatre ex-otages au Niger en France mercredi

Pierre Legrand, Marc Feret, Daniel Larribe and Thierry Dol étaient détenus au Sahel depuis plus de trois ans.

Pierre Legrand, Marc Feret, Daniel Larribe and Thierry Dol étaient détenus au Sahel depuis plus de trois ans. | AFP

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Les quatre ex-otages français d'Arlit (Niger)
 viennent d'être libérés, a annoncé mardi  lors d'une visite en Slovaquie. Ils ont pris un  en direction de Niamey (Niger). Ils ont atterri en début de soirée.
 Ils ont été accueillis dans un salon d'honneur de l'aéroport par le nigérien Mahamadou Issoufou, accompagné du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de son collègue de la Défense Jean-Yves Le Drian. Les quatre hommes, amaigris, semblent en bonne santé, selon le correspondant de l'AFP. Ils seront de retour en France mercredi.

«On vient de les accueillir, ils sont en bonne forme je vous rassure, a confié Laurent Fabius sur BFM. Je viens d’avoir au téléphone leurs familles. Demain vers la fin de la matinée on sera à Paris (ndlr : à Villacoublay) avec eux, extrêmement heureux parce que c’était un calvaire de plus de trois ans dans des conditions extraordinairement difficiles.» Il a assuré qu'aucune rançon n'avait été payée. «Le Niger s'est employé aux conditions de leur libération, a de son côté déclaré le chef de l'Etat nigérien, Mahamadou Issoufou. Aujourd'hui, c'est chose faite. On s'en félicite.»

Le président de la République l'a d'ailleurs remercié, à Bratislava (Slovaquie), lors de l'annonce de la libération des quatre ressortissants hexagonaux. «Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand étaient détenus depuis le 16 septembre 2010, a rappelé le chef de l'Etat. Trois ans d'épreuve pour ces ressortissants capturés et détenus par des geôliers sans scrupules. Trois ans de souffrance pour des familles qui sont aujourd'hui soulagées. J'ai tenu à les prévenir dès que j'ai connu la nouvelle.»

Ils avaient été emmenés au nord du Mali


«La guerre au Mali a pu suspendre les initiatives (ndlr : pour la libération des otages). Je veux exprimer toute ma gratitude au président du Niger qui a obtenu la libération de nos compatriotes», a ajouté François Hollande. Laurent Fabius a précisé que les otages, enlevés au Niger, avaient été emmenés et détenus dans une zone très au nord du Mali. «Il y a eu plusieurs tentatives, a concédé le ministre des Affaires étrangères. Celle-ci a été la bonne et c'est un très grande joie qui sera ressentie, j'en suis sûr, par tous les Français.»

Jeudi 24 octobre, des sources sécuritaires régionales à Gao (Mali) avaient fait état de la présence d'émissaires dans le Sahel pour «accélérer les négociations en vue de la libération des otages français». Mais la France avait «formellement démenti» l'envoi de ces émissaires.

Le message d'espoir de François Hollande

Ces salariés des groupes Areva et Vinci avaient été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «C'est avec une joie immense que nous avons appris la libération de nos collaborateurs Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Ferret ainsi que de Daniel Larribe, salarié d'Areva», a déclaré Xavier Huillard dans un communiqué.

Brigitte Laur, la tante de Pierre Legrand, heureuse, a déclaré avoir «du mal à y croire». «On a tellement attendu... Merci à tous ceux qui nous ont soutenus, merci», a-t-elle ajouté, des sanglots dans la voix. René Robert, le grand-père de l'otage, a lui confié sur i>télé que le «soulagement était le premier mot qui lui était venu à l'esprit».

Sept otages français sont encore détenus dans le monde (trois en Afrique et quatre en Syrie). «Ne perdez pas espoir, ne perdez jamais espoir, la République est là, toujours solidaire», leur a lancé Hollande.

VIDEO. Hollande annonce la libération des otages français enlevés à Arlit


CARTE INTERACTIVE. Les otages français dans le monde

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Le rappel des faits depuis leur enlèvement en septembre 2010
2010
16 septembre : Sept personnes -- cinq Français dont une femme, un Togolais et un Malgache --, pour l'essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom (filiale du groupe Vinci), sont enlevées à Arlit, site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger.
21 septembre : Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) revendique l'enlèvement des cinq Français.
24 septembre : La France confirme être prête à "engager le contact à tout moment" avec Aqmi et affirme qu'une opération militaire n'est pas à l'ordre du jour.
30 septembre : Aqmi met en ligne une photo des otages accompagnée d'un enregistrement audio.

2011
24 février : La Française, le Togolais et le Malgache libérés "en territoire nigérien" (source sécuritaire à Niamey). Paris confirme leur libération. Quatre Français --Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret-- restent détenus.
21 mars : Aqmi réclame "au moins 90 millions d'euros" pour leur libération, demande rejetée par la France.
26 avril : Aqmi diffuse une vidéo contenant des messages des quatre otages, "suppliant" Nicolas Sarkozy de retirer les troupes françaises d'Afghanistan, demande immédiatement rejetée par Paris.

2012
8 septembre : Un site privé mauritanien publie une vidéo tournée le 29 août montrant séparément les quatre otages, qui appellent à négocier pour leur libération.
8 décembre : Le frère d'un des quatre otages s'adresse aux ravisseurs dans une vidéo, dans laquelle il affirme ne pas comprendre "pourquoi tout est bloqué".
17 décembre : Les otages français sont "vivants" mais les tentatives pour leur libération sont "pour l'instant" restées vaines (Paris).

2013

11 mai : Le président nigérien Mahamadou Issoufou affirme que les otages sont vivants, tout en reconnaissant ignorer leur lieu de détention.
16 mai : François Hollande indique que la France est prête à reprendre tous les contacts, interrompus après l'intervention au Mali, pour favoriser leur libération.
21 juin : Le père et le frère d'un des otages annoncent avoir porté plainte pour enlèvement et séquestration, ainsi que pour mise en danger de la vie d'autrui.
22 juin : Aqmi affirme que les huit otages européens entre ses mains, dont cinq Français, sont "en vie".
25 juillet : François Hollande confirme avoir des preuves de vie.
16 septembre : L'agence d'information mauritanienne ANI affirme avoir reçu une vidéo des quatre Français, "visiblement en bonne santé" et appelant à "négocier leur libération".
19 septembre : A Bamako, le président Hollande affirme s'être entretenu avec des dirigeants du Sahel à propos des otages, en vue de rechercher "les meilleurs contacts" pour "les retrouver".
24 octobre : Des sources sécuritaires régionales à Gao (nord du Mali) font état de la présence d'émissaires dans le Sahel pour "accélérer les négociations en vue de la libération des otages français". La France dément formellement.
29 octobre : François Hollande annonce la libération des quatre otages français. Les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Jean-Yves Le Drian (Défense) sont à Niamey.

LeParisien.fr

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