L'Algérie une équipe de France bis ?
LE SCAN SPORT - Avec une très grande majorité de joueurs nés en France, les Fennecs qui entrent en lice ce mardi contre la Belgique, espèrent enfin parvenir à dépasser le stade de la phase de groupes.
Dans le cadre d'une série d'articles interrogeant le rapport entre football et politique, le célèbre quotidien américain The Washington Post a exploré dans son édition du 6 juin les rapports footballistiques entre l'Algérie et la France: «L'autre équipe de France: football et indépendance en Algérie».
Les supporters des Fennecs comptent sur les Algériens... de France. Cette équipe, qui dispute son deuxième Mondial consécutif, le quatrième de son histoire, est en effet composée d'immigrés de la deuxième et troisième génération qui ont grandi et, le plus souvent, été formés en France. Même si trois joueurs seulement des 23 évoluaient en France cette saison, 17 des 23 sélectionnés par Vahid Halilhodzic pour le Mondial 2014 sont en effet nés dans l'Hexagone. 8 d'entre eux ont même représenté la France en équipe junior.
Les joueurs ne maîtrisent pas la langue arabe
L'Algérie «une équipe de France bis»? Depuis que la Fifa autorise un joueur à changer de maillot national après 21 ans, les «Verts» peuvent puiser dans l'important réservoir de talent des expatriés en Europe. C'est ainsi qu'en 2004, l'Algérien Antar Yahia, après avoir joué en bleu pour les moins de 16 et les moins de 18, a rejoint l'équipe senior d'Algérie. Et en 2009, la «loi Raouraoua», a affirmé que tout joueur binational pouvait changer d'équipe nationale tant qu'il n'a été sélectionné que chez les espoirs. «Je continuerai à chercher les jeunes joueurs d'origine algérienne dans la perspective de renforcer les rangs de la sélection nationale. Mais, tient-il à préciser, cela ne se concrétisera que si le joueur concerné lui-même prouve qu'il veut bien porter le maillot de l'Algérie», a précisé le sélectionneur Vahid Halilhodzic.
La plupart ne connaissent pas bien l'Algérie. Ils ne maîtrisent d'ailleurs pas tous la langue arabe. Le milieu de terrain de l'Udinese, Hassan Yebda, a pu, par l'intermédiaire de sa sélection, effectuer un retour aux sources. «Quand j'étais au centre de formation d'Auxerre, je ne pouvais pas vraiment aller en Algérie. De 13 à 23 ans, je n'y suis plus retourné alors que, plus jeune, j'allais souvent voir ma famille. Ça m'a fait le plus grand bien d'y revenir avec la sélection», nous confiait avant le Mondial 2010 Hassan Yebda, encore présent cette année. Yebda assume parfaitement sa double nationalité. «Je suis né en France. Mais mes parents et mes deux plus grandes sœurs sont nés en Algérie. J'ai donc un sang franco-algérien. Je me sens Français et Algérien. J'ai grandi en France, mes parents y vivent aujourd'hui. Je ne dois pas renier ce pays. Mais je n'oublie pas mes origines...»
Un choix du coeur certes mais aussi de raison. Disputer une grande compétition internationale est plus facile dans une sélection moins huppée qu'avec la France. Sacré champion du monde des moins de 17 ans en 2001 avec l'équipe de France (dans laquelle figurait Karim Benzema et Hatem Ben Arfa), Yebda a été, comme son ami Mourad Meghni, appelé à maintes reprises chez les Espoirs tricolores, puis s'est fait une raison. Les portes de la grande équipe de France lui seraient difficiles à ouvrir. Mais, à l'en croire, c'est le coeur qui a d'abord parlé. «J'aurais peut-être pu évoluer pour les Bleus mais, quand le règlement a changé, je n'ai pas hésité à choisir l'Algérie. C'est normal.»
source: lefigaro
Par: Romain Schneider
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire