Ce fut un grand match. Pas sur le gazon, mais dans les gradins. Les supporters algériens n'ont pas envahi le stade mais ont chanté, ont coloré, ont crié et soutenu, ont espéré, ont attendu, ont sifflé. Les supporters ont très bien joué, assis. Les autres, en bas, étaient faibles et épars et sans but ni attaque, comme la libido nationale. Assis dans les gradins, les Algériens ont été admirables. Tout est dans la position assise. On le sait depuis le 17 avril dernier : assis, le régime dure plus longtemps que debout. Assis, les Algériens supporters jouent mieux que leur équipe. Assis, on a un but.
Debout, on subit ceux des autres. Wahid l'entraîneur était debout lors du match : il a perdu. Raouraoua est assis sur la tête de la Fédération depuis trois mandats. Il gagne encore. La tendance étant aux quatrièmes mandats, il se présentera surement dans quelques temps. Les joueurs assis sur les bancs de touche n'ont rien perdu. Les joueurs debout dans le stade ont perdu 2 contre 1. La règle et donc formelle : assis, on gagne ; debout, on perd. Les «hommes debout» des années 90 le savent bien, eux qu'on a roulés pendant dix ans avant qu'Ouyahia, le prétendu éradicateur, n'en vienne à prendre du thé souriant avec l'un des Cheikhs du FIS. La grande preuve étant la dernière présidentielle qui confirma et constitutionalisa la règle de la position du corps sur la position des astres : on gagne assis, toujours. Les animaux, les chevaux, les fauves parfois et les diables rouges n'attaquent jamais la proie assise. C'est la primauté de la gravité sur la volonté.
Conclusion ?
D'abord la première : il faut se choisir un sport national assis et le mondial qui va avec : jeu d'échec. Kayak. Cyclisme peut-être. Rallye à Onze. Ou députés et sénateurs. Ou SG à la Présidence. Taxiphone. Liste ouverte. Après ce Mondial, le président à vie de la Fédération ne va pas être inquiété. Ni lui ni les autres assis à ses côtés, sur sa tête, sous sa main ou sous son empire. Les assis ne sont jamais inquiétés. Ils sont assis. Pour être décapité, il faut être debout. Tout les bouchers, les bourreaux et les dictateurs vous le diront, entre deux séances.
Donc hommage aux supporters algériens qui ont lavé le souvenir de Genève, qui ont atteint leur but, qui ont gagné leur match, qui ont élevé la voix et le drapeau. Assis, on atteint les cieux, on gagne toujours, on est vu de loin et le monde vient à vous. Lu sur Wikipédia : «Dans plusieurs mythologies et superstitions, le fait de s'asseoir peut avoir une portée magique». Assis, ont peut être payé, on peut atteindre la délivrance par la position du lotus. C'est aussi une manière de survivre dans le désert par la position du cactus : il est assis et personne ne peut s'asseoir dessus. Le Sit-in est d'ailleurs une activité soutenue en Algérie : on peut obtenir avec des coups, des logements, de l'argent ou une audience. Le Seiza est une façon très compliquée et très belle de s'assoir au Japon. Pays debout cependant. La liste est ouverte. Façon débridée d'exprimer l'irritation après ce match perdu depuis 1982. On gagne assis. On perd debout. On vit penché. Un but en 28 ans. Et un but depuis 52 ans. Le premier a été un pénalty. Le second est une réélection et un mandat à vie. Une solution au vague à l'âme : supporter des supporters. Quand ils sont polis et assis.
Debout, on subit ceux des autres. Wahid l'entraîneur était debout lors du match : il a perdu. Raouraoua est assis sur la tête de la Fédération depuis trois mandats. Il gagne encore. La tendance étant aux quatrièmes mandats, il se présentera surement dans quelques temps. Les joueurs assis sur les bancs de touche n'ont rien perdu. Les joueurs debout dans le stade ont perdu 2 contre 1. La règle et donc formelle : assis, on gagne ; debout, on perd. Les «hommes debout» des années 90 le savent bien, eux qu'on a roulés pendant dix ans avant qu'Ouyahia, le prétendu éradicateur, n'en vienne à prendre du thé souriant avec l'un des Cheikhs du FIS. La grande preuve étant la dernière présidentielle qui confirma et constitutionalisa la règle de la position du corps sur la position des astres : on gagne assis, toujours. Les animaux, les chevaux, les fauves parfois et les diables rouges n'attaquent jamais la proie assise. C'est la primauté de la gravité sur la volonté.
Conclusion ?
D'abord la première : il faut se choisir un sport national assis et le mondial qui va avec : jeu d'échec. Kayak. Cyclisme peut-être. Rallye à Onze. Ou députés et sénateurs. Ou SG à la Présidence. Taxiphone. Liste ouverte. Après ce Mondial, le président à vie de la Fédération ne va pas être inquiété. Ni lui ni les autres assis à ses côtés, sur sa tête, sous sa main ou sous son empire. Les assis ne sont jamais inquiétés. Ils sont assis. Pour être décapité, il faut être debout. Tout les bouchers, les bourreaux et les dictateurs vous le diront, entre deux séances.
Donc hommage aux supporters algériens qui ont lavé le souvenir de Genève, qui ont atteint leur but, qui ont gagné leur match, qui ont élevé la voix et le drapeau. Assis, on atteint les cieux, on gagne toujours, on est vu de loin et le monde vient à vous. Lu sur Wikipédia : «Dans plusieurs mythologies et superstitions, le fait de s'asseoir peut avoir une portée magique». Assis, ont peut être payé, on peut atteindre la délivrance par la position du lotus. C'est aussi une manière de survivre dans le désert par la position du cactus : il est assis et personne ne peut s'asseoir dessus. Le Sit-in est d'ailleurs une activité soutenue en Algérie : on peut obtenir avec des coups, des logements, de l'argent ou une audience. Le Seiza est une façon très compliquée et très belle de s'assoir au Japon. Pays debout cependant. La liste est ouverte. Façon débridée d'exprimer l'irritation après ce match perdu depuis 1982. On gagne assis. On perd debout. On vit penché. Un but en 28 ans. Et un but depuis 52 ans. Le premier a été un pénalty. Le second est une réélection et un mandat à vie. Une solution au vague à l'âme : supporter des supporters. Quand ils sont polis et assis.
Kamel Daoud
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