lundi 19 mars 2018

Air Algérie renforce Montpellier cet été

L’image contient peut-être : ciel, nuage, océan, plein air, nature et eau

La compagnie aérienne Air Algérie proposera cet été jusqu’à deux vols par semaine Oran et Montpellier, tandis que la liaison au départ d’Alger sera renforcée.
Du 25 mars au 27 octobre 2018, la compagnie nationale algérienne proposera un vol tous les vendredis entre Oran-Ahmed Ben Bella et l’aéroport de Montpellier-Méditerranée, opéré en Boeing 737-800 pouvant accueillir 48 passagers en classe Affaires et 114 en Economie. Les départs sont programmés à 14h45 (arrivée à 17h20) avec retour de France à 18h20 (arrivée à 18h50, durée de vol moyenne 90 minutes). Du 17 juin au 15 septembre, Air Algérie ajoutera une deuxième rotation hebdomadaire : les départs d’Oran seront alors vendredi et dimanche à 13h55 (arrivée à 16h30), avec des retours de Montpellier à 12h25 (arrivée à 12h55). La compagnie est sans concurrence sur cet axe.
Air Algérie annonce d’autre part selon Maghreb Emergeant qu’elle va renforcer à Montpellier sa liaison au départ d’Alger-Houari Boumediene, également durant toute la saison estivale : elle opèrera alors deux rotations hebdomadaires, là encore le vendredi et le dimanche, avec des horaires variables selon la saison. Elle fait cette fois face à la concurrence d’Air France, qui a inauguré cette ligne l’automne dernier et la propose le lundi et le samedi cet été.
Pour rappel, la compagnie algérienne dispose d’une agence parisienne, au 18 avenue de l’Opéra dans le 1er arrondissement, avec une équipe commerciale sur place pour conseiller et fournir toute assistance aux clients (repas spécial pendant le vol, un siège bien précis, un fauteuil roulant pour personne à mobilité réduite, etc) et aux distributeurs français. « En tant que distributeur digital de longue date de la compagnie Air Algérie, nous pouvons témoigner de la forte appétence pour le trafic aérien entre la France et l’Algérie. Une demande de point à point, de province à province est exprimée par la clientèle. Air Algérie y répond, mais des engorgements informatiques réguliers, empêchent le développement complet du potentiel commercial que constitue ce trafic affinitaire », raconte Fabrice Dariot, patron de l’agence en ligne Bourse-des-vols.com, à propos de la compagnie nationale algérienne.
Aujourd’hui, Air Algérie est déterminée, semble-t-il, à poursuivre son développement, en commençant par un renouvellement de sa flotte. Elle prévoit d’acquérir 35 nouveaux avions de ligne d’ici l’an 2025, indique son PDG Bakhouche Alleche dans un entretien au magazine Forbes. Quinze de ces avions seraient utilisés pour étendre la flotte de la compagnie nationale, tandis que les vingt autres auraient pour objectif de remplacer les avions vieillissants de la flotte. « Nous travaillons sur un plan de développement d’ici peut-être 2025 ,explique Bakhouche Alleche.  Nous pensons que nous avons besoin de 15 avions [pour notre croissance]… En incluant les unités de remplacement le nombre passe à 35 appareils », a ajouté le directeur général.
La compagnie algérienne dispose actuellement de 58 avions de ligne. 25 Boeing 737-800s, deux 737-700C convertibles, cinq 737-600s, trois 767-300s, douze ATR 72-500s, trois ATR 72-600s et huit Airbus A330-200s. Seize avions de la flotte ont été livrés en 2014 et 2016, parmi lesquels les 737-700C, les ATR 72-600s, huit appareils 737-800s et trois des Airbus A330-200s. La patron d’Air Algérie a confirmé que parmi les 20 avions à être mis en retraite se trouvent huit ATR 72-500s. Pour les remplacer, Air Algérie compte évaluer le Bombardier CSeries (Série C), l’ATR 72-600 et des modèles du constructeur brésilien Embraer non spécifiés par le DG de la compagnie nationale. Les trois Boeing 767-300s seront également retirés graduellement dans un futur proche, a précisé Alleche.
 Par François Duclos
source : http://www.air-journal.fr

samedi 10 mars 2018

Journée exceptionnelle au Pavillon, ce n'est pas courant de regrouper (de gauche à droite) : Christian Phéline, le commissaire de l'exposition "Aurès 1935",

Journée exceptionnelle au Pavillon, ce n'est pas courant de regrouper (de gauche à droite) : 
Christian Phéline, le commissaire de l'exposition "Aurès 1935",
Mathilde de Lataillade, ancienne conservatrice au musée de l'Homme, qui représente la génération intermédiaire entre celle des années 1940 et celles en place. Elle a fait sa thèse sur l'herbier de Thérèse Rivière et s'intéresse plus largement à son histoire. 
Nancy Wood, historienne anglaise qui a exercé aussi à Los Angeles, et a écrit un livre sur Germaine Tillion et l'Algérie, à l'occasion duquel elle a retrouvé chez GT les négatifs de l'Aurès, oubliés dans une boîte de chaussures depuis son arrestation en 1942. Elles ont alors publié ensemble le recueil "L'Algérie aurésienne" 
et Nelly Forget, collaboratrice de Germaine Tillion, co-fondatrice de l'association Germaine Tillion !

source : Pavillon Populaire de Montpellier



jeudi 22 février 2018

























“Aurès 1935” : l'exposition inédite à Montpellier de deux photographes pionnières chez les Berbères


Portrait de jeune Berbère par Thèrèse Rivière. / © Thérèse Rivière

Portrait de jeune Berbère par Thèrèse Rivière. / © Thérèse Rivière


Clichés en noir et blanc de la culture berbère chaouia. Et surtout regard sensible de deux femmes d'exception, missionnées par la France pour étudier les Aurès en 1935. 120 photos de Germaine Tillion et Thérèse Rivière sont enfin rassemblées au Pavillon populaire de Montpellier.
L'exposition a ouvert ses portes ce mercredi et durera jusqu'au 15 avril. "Aurès, 1935" rassemble à Montpellier 120 photos sur la société berbère, dans le massif des Aurès, au siècle dernier. Un témoignage ethnologique rare sur les Chaouias maintenant disparus mais aussi l'occasion de saisir un regard unique: Celui de deux jeunes femmes parties avant la seconde guerre mondiale vers le Sahara pour une longue étude (deux ans) du peuple des Aurès.
Missionnées par le musée du Trocadéro

Elles ont respectivement 28 et 36 ans lorsqu'elles partent, ensemble, dans le massif de l'Aurès, à la lisière du Sahara. Germaine Tillion et Thérèse Rivière sont déjà photographes. Et elles sont missionnées pour une longue enquête par le musée d'ethnographie du Trocadéro, qui deviendra en 1937 le musée de l'Homme.
Elles ont respectivement 28 et 36 ans lorsqu'elles partent, ensemble, dans le massif de l'Aurès, à la lisière du Sahara. Germaine Tillion et Thérèse Rivière sont déjà photographes. Et elles sont missionnées pour une longue enquête par le musée d'ethnographie du Trocadéro, qui deviendra en 1937 le musée de l'Homme.
Thérèse Rivière, lors de sa mission, chez les Ouled Abderrahman, au Douar Tadjmout.
Thérèse Rivière, lors de sa mission, chez les Ouled Abderrahman, au Douar Tadjmout.

La mission des deux jeunes femmes reste peu connue, notamment au regard de deux autres expéditions phares des années 1930: Dakar-Djibouti (1931-1933) par Michel Leiris et Marcel Griaule et l'Amazonie de Claude Lévi-Strauss (1934).


Germaine Tillion, dans les Aurès. / © Association Germaine Tillion
Germaine Tillion, dans les Aurès. / © Association Germaine Tillion

"Se déplaçant à dos de mulet dans les montagnes traversées de gorges et dépourvues de route, où la présence coloniale française se résume alors à un administrateur et quatre gendarmes, les deux jeunes femmes passent deux ans ensemble, en étant totalement intégrées dans la société chaouia", explique Christian Phéline, le commissaire de l'exposition, à nos confrères de l'AFP.

Un travail oublié puis redécouvert


Longtemps oublié et perdu en raison du destin tragique de ses auteures (la déportation de 1942 à 1945 pour la résistante Germaine Tillion et un internement psychiatrique de plus de deux décennies pour Thérèse Rivière de 1948 à sa mort), leur travail commun sur les quelques 60.000 Chaouia, population berbère qui conservait alors
une économie agropastorale organisée autour de ses greniers collectifs, est ainsi mis en lumière.

Germaine Tillion en expédition photographique à la lisière du Sahara. / © Association Germaine Tillion
Germaine Tillion en expédition photographique à la lisière du Sahara. / © Association Germaine Tillion

Il faudra attendre 1987 pour que soit retrouvée et publiée la centaine de clichés de Thérèse Rivière qui avait illustré l'exposition sur l'Aurès présentée au Musée de l'Homme de 1943 à 1946.
Et ce n'est qu'en 2000 qu'ont été retrouvés chez Germaine Tillion par la biographe Nancy Wood quelque 1.200 négatifs pris dans les Aurès à partir de 1935.

Deux femmes, deux regards


Thérèse Rivière, plutôt "ethnographe" de terrain se montre très empathique dans son approche des Aurésiens (un effet renforcé par l'utilisation d'un Leica, qui permet des prises de vue rapprochées). De son côté, Germaine Tillion, davantage "ethnologue" est plus portée à la réflexion théorique et utilise un Rolleiflex, qui impose plus de distance avec le sujet.
Jeune fille, Aurès. photographie de Germaine Tillion. / © Association Germaine Tillion
Jeune fille, Aurès. photographie de Germaine Tillion. / © Association Germaine Tillion

"La sauvagerie, c'est en Europe que je l'ai apprise"


Les rapports entre l'histoire et la photographie seront le fil conducteur des expositions de l'année au Pavillon populaire de Montpellier. Ainsi, ce premier volet est avant tout un "témoignage de la pratique ethnographique des années 1930".

"Les photographies de Germaine Tillion et Thérèse Rivière donnent à voir une société traditionnelle encore préservée" et "ramènent également à la source des engagements algériens de Germaine Tillion après 1954 et à sa pensée d'ethnologue" analyse Christian Phéline.


l'Aurès sera, dès 1954, l'un des épicentres de la lutte indépendantiste contre le pouvoir colonial français. L'armée française y expérimentera alors la politique de "regroupement" des populations villageoises qui déstabilisera définitivement la société chaouia dont Germaine Tillion avait déjà observé la nette "clochardisation" entre 1935 et 1954.

A la fin de l'exposition, une phrase de la résistante inscrite en noir sur un mur blanc résume son douloureux parcours: "J'étais dans les Aurès avec un sentiment de sécurité complète. La sauvagerie c'est en Europe que je l'ai apprise. A Ravensbrück, vraiment, nous avions à faire à des sauvages".


Pour aller plus loin....Découvrez le documentaire français de François Gauducheau produit en 2011 : "Les images oubliées de Germaine Tillion"
Elles ont respectivement 28 et 36 ans lorsqu'elles partent, ensemble, dans le massif de l'Aurès, à la lisière du Sahara. Germaine Tillion et Thérèse Rivière sont déjà photographes. Et elles sont missionnées pour une longue enquête par le musée d'ethnographie du Trocadéro, qui deviendra en 1937 le musée de l'Homme.
Thérèse Rivière, lors de sa mission, chez les Ouled Abderrahman, au Douar Tadjmout.
Thérèse Rivière, lors de sa mission, chez les Ouled Abderrahman, au Douar Tadjmout.

La mission des deux jeunes femmes reste peu connue, notamment au regard de deux autres expéditions phares des années 1930: Dakar-Djibouti (1931-1933) par Michel Leiris et Marcel Griaule et l'Amazonie de Claude Lévi-Strauss (1934).


Germaine Tillion, dans les Aurès. / © Association Germaine Tillion
Germaine Tillion, dans les Aurès. / © Association Germaine Tillion

"Se déplaçant à dos de mulet dans les montagnes traversées de gorges et dépourvues de route, où la présence coloniale française se résume alors à un administrateur et quatre gendarmes, les deux jeunes femmes passent deux ans ensemble, en étant totalement intégrées dans la société chaouia", explique Christian Phéline, le commissaire de l'exposition, à nos confrères de l'AFP.

Un travail oublié puis redécouvert


Longtemps oublié et perdu en raison du destin tragique de ses auteures (la déportation de 1942 à 1945 pour la résistante Germaine Tillion et un internement psychiatrique de plus de deux décennies pour Thérèse Rivière de 1948 à sa mort), leur travail commun sur les quelques 60.000 Chaouia, population berbère qui conservait alors
une économie agropastorale organisée autour de ses greniers collectifs, est ainsi mis en lumière.

Germaine Tillion en expédition photographique à la lisière du Sahara. / © Association Germaine Tillion
Germaine Tillion en expédition photographique à la lisière du Sahara. / © Association Germaine Tillion

Il faudra attendre 1987 pour que soit retrouvée et publiée la centaine de clichés de Thérèse Rivière qui avait illustré l'exposition sur l'Aurès présentée au Musée de l'Homme de 1943 à 1946.
Et ce n'est qu'en 2000 qu'ont été retrouvés chez Germaine Tillion par la biographe Nancy Wood quelque 1.200 négatifs pris dans les Aurès à partir de 1935.

Deux femmes, deux regards


Thérèse Rivière, plutôt "ethnographe" de terrain se montre très empathique dans son approche des Aurésiens (un effet renforcé par l'utilisation d'un Leica, qui permet des prises de vue rapprochées). De son côté, Germaine Tillion, davantage "ethnologue" est plus portée à la réflexion théorique et utilise un Rolleiflex, qui impose plus de distance avec le sujet.
Jeune fille, Aurès. photographie de Germaine Tillion. / © Association Germaine Tillion
Jeune fille, Aurès. photographie de Germaine Tillion. / © Association Germaine Tillion

"La sauvagerie, c'est en Europe que je l'ai apprise"


Les rapports entre l'histoire et la photographie seront le fil conducteur des expositions de l'année au Pavillon populaire de Montpellier. Ainsi, ce premier volet est avant tout un "témoignage de la pratique ethnographique des années 1930".

"Les photographies de Germaine Tillion et Thérèse Rivière donnent à voir une société traditionnelle encore préservée" et "ramènent également à la source des engagements algériens de Germaine Tillion après 1954 et à sa pensée d'ethnologue" analyse Christian Phéline.


l'Aurès sera, dès 1954, l'un des épicentres de la lutte indépendantiste contre le pouvoir colonial français. L'armée française y expérimentera alors la politique de "regroupement" des populations villageoises qui déstabilisera définitivement la société chaouia dont Germaine Tillion avait déjà observé la nette "clochardisation" entre 1935 et 1954.

A la fin de l'exposition, une phrase de la résistante inscrite en noir sur un mur blanc résume son douloureux parcours: "J'étais dans les Aurès avec un sentiment de sécurité complète. La sauvagerie c'est en Europe que je l'ai apprise. A Ravensbrück, vraiment, nous avions à faire à des sauvages".


Pour aller plus loin....Découvrez le documentaire français de François Gauducheau produit en 2011 : "Les images oubliées de Germaine Tillion"

Par Sylvie BONNET avec l'AFP
source :https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/aures-1935-exposition-inedite-montpellier-deux-photographes-pionnieres-berberes-1418331.html