mardi 30 octobre 2012

Colloque sur l’œuvre et la vie de Kateb Yacine .

La Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou abrite, depuis hier, un colloque sur la vie et l’œuvre de Kateb Yacine. Une manifestation qui s’étalera sur trois jours et à laquelle prendront part de nombreux proches et amis du grand dramaturge, mais aussi des professeur d’université. 

Ces activités sont inscrites dans le cadre de la célébration du 23ème anniversaire de la disparition du grand homme de lettres aux multiples facettes. Ainsi, la première journée de ce 3ème colloque a été consacrée aux témoignages de plusieurs personnalités ayant partagé un moment de vie de Kateb Yacine. Dans une atmosphère particulière, qui caractérise ce genre de rencontre où l’on se doit d’être à la hauteur de la personne évoquée, la sœur du défunt, ses amis d’enfance, comme Ziad Mohand Saïd et d’autres, se sont succédé sur la petite scène du petit théâtre de la Maison de la culture afin d’évoquer le maître et livrer au nombreux public que la salle de conférences parvenait à peine à contenir, les souvenirs qu’ils ont eu la chance et le privilège de partager avec Kateb. Ces derniers ont pour la plupart déploré « un certain manque de considération par rapport aux œuvres de Kateb ». Une réalité sur laquelle semblent s’être accordés tous les intervenants. Une seule remarque reviendra en effet sur les lèvres des intervenants pour cette première journée : pourquoi l’œuvre de Kateb Nedjma n’est-elle pas disponible en Algérie. Ils exprimeront par la même occasion leur vœu de voir les œuvres et les écrits de Kateb étudiés et utilisés au niveau des départements de littérature française, afin de faire bénéficier les étudiants du savoir du maître. Une façon, selon eux, de protéger et défendre l’œuvre de Kateb, mais aussi de perpétuer son combat culturel. Hier, le public a pu prendre note de certaines séquences de l’enfance de Kateb, plaines de révolte contre l’occupant français, notamment à travers le témoignage de sa soeur. Elle ne manquera d’ailleurs pas de parler du « nationalisme présent dans l’esprit de Yacine depuis qu’il sa plus tendre enfance ». 
«Il faut défendre l’oeuvre de Kateb»
Fadhila Kateb se rappellera d’ailleurs l’obstination de son frère à ne pas se laisser distraire de sa loyauté envers son pays : « il ne voulait pas me laisser apprendre l’hymne français. Au moment où moi je récitais les strophes de la marseillaise, lui ne cessait de crier Min Djibalina ». La cadette de Yacine reviendra par la même occasion sur cette histoire d’Amour qui naquit entre Yacine et sa cousine. Un amour fort, fou, certes impossible, mais qui influencera et guidera par la suite la plume du poète dans toutes ses œuvres. Ziad Mohand Saïd ou « Le Maréchal Ziad » comme le surnommait  Kateb, tentera de défier l’impacte des années sur sa mémoire afin de parler de son ami et ce, même en bribes. Ce 3ème colloque sur le poète, inscrit cette année sous le thème de «  la configuration de l’Amour de la patrie dans l’œuvre de Nedjma » est aussi une occasion pour la plupart des participants de rendre un vibrant hommage à l’homme de culture que fut Kateb Yacine et à l’homme qu’il était, tout simplement. La première journée a aussi été consacrée au récit et à la lecture de textes extraits des livres de Kateb par des étudiants du département de langue française de l’université de Tizi-Ouzou. Il y a lieu de noter que ce troisième colloque sur la vie et l’œuvre de Kateb Yacine qu’organise la direction de la culture de Tizi-Ouzou, prévoit de nombreuses autres activités. En effet, tout au long de ces trois jours, une exposition permanente, autour de la vie et de l’œuvre de grand écrivain, sera proposée au public. Depuis hier, il est donc mis à la disposition des visiteurs, au niveau du hall de la maison de la culture Mouloud Mammeri, des travaux, livres et articles manuscrits de Kateb Yacine. On peut y consulter également les brouillons de ses écrits, photos et autres objets personnels du poète écrivain. D’autres conférences débats seront tenues pour la même occasion. Elles seront animées par des professeurs et docteurs d’état venus du département de langue et littérature françaises de la faculté Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Avec des thèmes à même de faire ressurgir la personnalité artistique et culturelle, mais aussi humaine du grand homme. On citera, entre autres conférences inscrites dans le programme du colloque : « Nedjma au rendez-vous de l’histoire », « Kateb Yacine, l’Amour, la Révolution » et « Kateb Yacine et la question amazighe ». Des interventions que les débats ne manqueront bien évidement pas d’enrichir. En parallèle, le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou abritera aussi des activités pour rendre hommage au poète écrivain. Des animations théâtrales y sont en effet programmées.                            

Ch. T

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