mardi 23 octobre 2012

Les 1000 prénoms amazighs que l'administration ne veut pas encore reconnaitre.

Le listing des prénoms amazighs établi par le Haut Commissariat à l’Amazighité à la demande du Ministère de l’Intérieur et des collectivités locales n’a pas encore été validé par ce dernier. « Cela traîne depuis plusieurs mois » déplore le président du HCA Youcef Merahi.

La liste soumise au Ministère de l’Intérieur  par le HCA se compose de 1000 prénoms et a été établie sur la base d’une recherche approfondie et qui s’est référée notamment aux plus grands chercheurs et auteurs  tels que Ibn Khaldoun ,Mohand Akli Hadadou ,Farid Ben Remdane…
Dans ce listing on dénombre des prénoms courants comme : Yugariten, Massinissa, Gaya, Yuva...Et d’autres qui peuvent paraître étranges comme « Winrigh ou encore Tifagur » nous précise Youcef  Merahi.
Pour le moment ,le Ministère de l’Intérieur n’a adressé aucune correspondance au HCA, un fait que Youcef Merahi regrette amèrement : «  le déni identitaire est encore en marche dans notre pays »a-t-il dit.
Les articles de loi qui fondent  l’état civil et qui sont liés au répertoire des  prénoms devraient être actualisés chaque trois ans.  « Et pourtant l’article 81-6 du décret mars 81 et  qui contient le lexique national  des prénoms en usage n’a pas été actualisé…depuis 1981 » constate Y.Merahi.
Pour lui  dans toutes les communes «  il est permis de prénommer son enfant par héritage (prénoms des grands parents) ou bien prénommer son enfant avec des prénoms à la mode comme ceux inspirés des séries turques ou égyptiennes ». En revanche, regrette-t-il « dès qu’il s’agit de  prénommer son enfant avec un prénom amazigh cela devient compliqué ! ».
Il nous cite pour cela un cas dans la localité de Aïn Touta dans la wilaya de Khenchla où un père s’est vu refuser par l’APC de prénommer ses jumeaux  de sexe masculin : Gaya et Micipsa (respectivement père et grand père du roi berbère Massinissa). Cela a nécessité une action en justice qui a fini par trancher en faveur du père.
Hamid Oubagha, président de l’association culturelle Imedyazen a de son coté déclaré à El Watan.com que « cette lenteur de la part de l’Etat pour ce qui est des prénoms amazighs n’est qu’un aspect de toutes les lenteurs dont se débat toutes les revendications liée à notre identité ».
« À partir du moment où  l’un des droits les plus élémentaires ne m’est pas accordé c’est toute la dimension citoyenne de l’être amazigh que je suis qui est reniée » nous déclare Hamid Oubagha au téléphone.

Une pétition en faveur des prénoms amazighs                                       
                                                                                                                
Par ailleurs,  une pétition dont les auteurs sont  anonymes vient d’être lancée en ligne pour appeler à  la reconnaissance  des prénoms amazighs en Algérie. La pétition mise en ligne le 20 octobre a déjà été signée par 400 personnes.
Sur le site de la pétition, les initiateurs  de cette action  expliquent  l’importance de cette pétition par le fait que « depuis plusieurs années, le refus des prénoms amazighs en Algérie refait surface, et ce d'une manière aussi violente que méprisante. Face à cela, seule une mobilisation de tous les férus de la liberté et de la démocratie est à même de faire changer les choses ».
« Plus de 300 nouveau-nés ne portent pas de prénoms en Kabylie. L’Administration algérienne refuse de les inscrire sous des prénoms amazighs » déplore-t-on sur le site de la pétition.
Les initiateurs  de la pétition veulent  ainsi « obliger l'Etat algérien à revoir la nomenclature des prénoms et permettre ainsi à chaque père et mère de famille de donner le prénoms souhaités à leurs progénitures ».
Hamida Mechaï  in El Watan.

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