dimanche 23 décembre 2012

Entre 3 et 6 milliards $ détournés par an à Sonatrach ? Les pistes de Hocine Malti au DRS.

Photo : Chakib Khelil avec l'ancien secrétaire d'Etat américain à l'Energie Abraham Spencer soupçonné d'avoir concocté en sous-main la loi algérienne sur les hydrocarbures


 
L’ancien vice-président de Sonatrach (1972-1975), Hocine Malti, livre d'autres pistes aux enquêteurs du DRS (Direction du renseignement et de la sécurité) pour mener de nouvelles investigations sur les contrats accordés par la firme pétrolière algérienne à des compagnies étrangères ainsi que sur les commissions perçues par des intermédiaires du régime algérien sur les contrats de pétrole et de gaz.

Dans une nouvelle lettre ouverte adressée au DRS (la première date de janvier 2010), cet ingénieur qui a participé à la création de Sonatrach regrette d’abord que les indices qu’il avait soumis deux ans plutôt aux services de renseignements n’aient pas été pris en considération.
« Je vous avais enfin signalé quelques pistes que vous auriez pu explorer qui vous auraient amené à découvrir d’autres malversations autrement plus importantes et à débusquer du plus gros gibier que celui que vous aviez trouvé, écrit-il dans cette nouvelle missive dont DNA a obtenu une copie.  Mais hélas, votre maison le DRS qui fait si peur au commun des mortels en Algérie, s’avère impuissante, soumise et sans moyens face aux agissements mafieux de la catégorie des « Intouchables ». »
Parmi les dossiers sur lesquels ce consultant international préconise d’enquêter figure celui de la firme canadienne SNC Lavalin qui a obtenu plusieurs contrats en Algérie au cours des trois dernières décennies.
L’un des dirigeants de Lavallin, Riadh Ben Aïssa, arrêté en avril 2012, est aujourd'hui inculpé d'escroquerie, de corruption et de blanchiment d'argent en lien avec des affaires conclues en Afrique du Nord.
Or, affirme Hocine Malti qui se garde de divulguer son identité, cet homme possédait un « parrain » en Algérie, « une personnalité très connue et très influente, décédée depuis le scandale de la Sonatrach. »
« A la suite de la disparition de son « sponsor » algérien, ajoute-t-il, SNC Lavalin a vu certains de ses contrats annulés, avant de refaire surface et de décrocher de nouvelles affaires. Il vous appartient, Messieurs les enquêteurs, de dénicher, au sein de l’establishment algérien, qui est le nouveau soutien de la firme canadienne. »


• Lire → Son ex-PDG arrêté pour corruption : SNC-Lavalin a-t-elle truandé des contrats en Algérie?

L’autre piste avancée pour les enquêteurs qui travaillent sur les affaires de corruption se dirige du côté de la firme italienne Saipem, déjà éclaboussée par le scandale de Sonatrach révélé en janvier 2010.
Hocine Malti laisse supposer que ce groupe italien qui a obtenu pour au moins 15 milliards de dollars de contrats avec Sonatrach du temps du ministre Chakib Khelil a dû verser plus que les 200 millions de dollars de pots de vin sur lesquelles enquête depuis février 2011 la justice italienne. 
Et pas seulement, semble-t-il, aux dirigeants du groupe pétrolier algérien. « Vous y découvrirez certainement des pots-de-vin autrement plus substantiels que celui mis au jour et des participants à la razzia d’un autre calibre que ceux que vous avez débusqués jusqu’alors », affirme M. Malti.


• Lire → 200 millions $ de pots-de-vin : Le jour où Khelil vante la transparence» du contrat de Saipem

La troisième piste, autrement plus importante, est celle des commissions et des dessous de tables perçus sur les contrats de pétrole et de gaz.
L’ancien-vive président de Sonatrach estime que le montant annuel – à la louche -, des sommes détournées annuellement se situe entre 3 et 6 milliards de dollars.


Lire l'article original : Entre 3 et 6 milliards $ détournés par an à Sonatrach ? Les pistes de Hocine Malti au DRS | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie

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