«Rester du côté des humiliés», comme le dit souvent Annie Steiner. Celle qui a choisi de militer avec le FLN contre l’armée coloniale française, et qui fut incarcérée à la prison de Berberousse à Alger en 1956, s’exprimait dans le documentaire Ils ont rejoint le front, du cinéaste français Jean Asselmeyer, produit en 2012. Projeté samedi soir à la Cinémathèque d’Alger à l’occasion du deuxième Festival international du cinéma d’Alger et des Journées du film engagé, ce documentaire trace l’itinéraire de plusieurs militants anticolonialistes de gauche qui sont passés à l’action entièrement convaincus par leur engagement pro-algérien. Jean Asselmeyer leur a donné la parole et les a suivis dans leur milieu social. Félix Colozzi était tout content de retrouver le quartier de Belcourt, à Alger.
«J’étais choqué de ne trouver que deux Algériens à l’école où j’étais scolarisé. Les autres enfants étaient dans la rue», s’est-il souvenu pour rappeler le système scolaire à la Jules Ferry, celui qui croyait à l’existence de «races supérieures» et de «races inférieures». Pierre Chaulet, que l’Algérie a pleuré il y a quelques semaines, a évoqué sa rencontre avec Abane Ramdane, lequel cachait le pistolet dans un cartable. Le courage de Fernand Iveton et de Henri Maillot est également évoqué dans le film. Jean Asselmeyer a rappelé que François Mitterrand, alors ministre de la Justice, avait signé l’ordre d’exécution de 44 nationalistes algériens, dont Fernand Iveton.
«C’est un engagement de ma part. Ce film a beaucoup de mal à être reçu en France. Il y a une tendance dominante en France qui veut réduire les 130 ans de colonisation française en Algérie aux dernières années de la guerre de Libération à partir de 1954. Or, la colonisation tout le monde sait ce que c’est. Il y a eu avant cette date des résistances du peuple algérien. L’historiographie essaie de faire oublier les 130 années de colonisation», a soutenu Jean Asselmeyer, lors du débat qui a suivi la projection de son film.
Selon lui, il existe une autre tendance voulant à victimiser les occupants. «Les terres données aux colons étaient les meilleures. On a procédé à une acculturation du patrimoine de ce pays. Il y a un certain communautarisme pieds-noirs», a-t-il noté. Il a rappelé les récentes déclarations du président français, François Hollande, sur la répression sanglante de la manifestation des nationalistes algériens le 17 octobre 1961 à Paris. «Il a parlé d’exactions. Mais les 17 octobre 1961, il y en a eu tout le temps ! Entre 1830 et 1850, la population algérienne s’est réduite de moitié. Penchez- vous sur les chiffre, c’est impressionnant. Il y a un procès à faire de la colonisation. Ce film essaie de se situer dans cette démarche-là. Il ne faut pas que la reconnaissance par l’Etat des exactions du 17 octobre devienne un alibi pour oublier la colonisation», a souligné Jean Asselmeyer.
«J’étais choqué de ne trouver que deux Algériens à l’école où j’étais scolarisé. Les autres enfants étaient dans la rue», s’est-il souvenu pour rappeler le système scolaire à la Jules Ferry, celui qui croyait à l’existence de «races supérieures» et de «races inférieures». Pierre Chaulet, que l’Algérie a pleuré il y a quelques semaines, a évoqué sa rencontre avec Abane Ramdane, lequel cachait le pistolet dans un cartable. Le courage de Fernand Iveton et de Henri Maillot est également évoqué dans le film. Jean Asselmeyer a rappelé que François Mitterrand, alors ministre de la Justice, avait signé l’ordre d’exécution de 44 nationalistes algériens, dont Fernand Iveton.
«C’est un engagement de ma part. Ce film a beaucoup de mal à être reçu en France. Il y a une tendance dominante en France qui veut réduire les 130 ans de colonisation française en Algérie aux dernières années de la guerre de Libération à partir de 1954. Or, la colonisation tout le monde sait ce que c’est. Il y a eu avant cette date des résistances du peuple algérien. L’historiographie essaie de faire oublier les 130 années de colonisation», a soutenu Jean Asselmeyer, lors du débat qui a suivi la projection de son film.
Selon lui, il existe une autre tendance voulant à victimiser les occupants. «Les terres données aux colons étaient les meilleures. On a procédé à une acculturation du patrimoine de ce pays. Il y a un certain communautarisme pieds-noirs», a-t-il noté. Il a rappelé les récentes déclarations du président français, François Hollande, sur la répression sanglante de la manifestation des nationalistes algériens le 17 octobre 1961 à Paris. «Il a parlé d’exactions. Mais les 17 octobre 1961, il y en a eu tout le temps ! Entre 1830 et 1850, la population algérienne s’est réduite de moitié. Penchez- vous sur les chiffre, c’est impressionnant. Il y a un procès à faire de la colonisation. Ce film essaie de se situer dans cette démarche-là. Il ne faut pas que la reconnaissance par l’Etat des exactions du 17 octobre devienne un alibi pour oublier la colonisation», a souligné Jean Asselmeyer.
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