lundi 10 décembre 2012

Enquête à Milan : Saipem a versé 200 millions de dollars de commissions aux pontes de Sonatrach.

 
Le PDG de Saipem ayant démissionné, l’enquête des deux procureurs de Milan, Fabio De Pasquale et Sergio Spadaro, devra avancer vite. Les deux magistrats qui ont lancé en février 2011 des investigations sur une affaire de corruption présumée dans le cadre d’un marché entre Saipem et Sonatrach soupçonnent le groupe italien d’avoir payé des pots-de vin pour obtenir un marché en 2009.

Selon le journal El Sole 24 Ore, les deux procureurs estiment que les dirigeants du groupe italien ont versé en 2007 entre 180 et 200 millions de dollars pour obtenir de la compagnie pétrolière algérienne 2 contrats pour un montant de 580 millions de dollars.
Pour les enquêteurs, une commission si élevée cacherait en fait un pot-de-vin attribué aux dirigeants de Sonatrach ou à des intermédiaires.
Requêtes pour documents
Le 4 février 2011, les juges avaient envoyé une requête au groupe ENI réclamant les documents des deux contrats signés en juin 2009 entre Saipem et Sonatrach, ainsi que celui de juillet de la même année entre Saipem et Technip portant sur le projet Galsi dont lequel la compagnie algérienne est associée.
Eni et Sapeim avaient répondu à la demande de la justice italienne quelques jours plus tard en fournissant tous les documents réclamés et davantage encore.
Dans la ligne de mire des deux procureurs il y a donc l'ex-PDG de Saipem, Pietro Franco Taliqui, a dû démissionner de ses fonctions mercredi 5 novembre 2012 en raison de cette enquête.
L’ex-directeur financier des activités d'ingénierie et de construction de Saipem, Pietro Varone ainsi que l’ancien chef financier d’ENI, Alessandro Bernini, comparaîtront dans le cadre de ces investigations.
Un contrat de 580 millions de dollars
En juin 2009, cette filiale d’ENI avait annoncé l’obtention d’un contrat de 580 millions de dollars pour la réalisation d'un gazoduc, GK3, reliant le nord Est de l'Algérie à la cote Nord orientale sur une longueur de 350 km.
Le contrat a été paraphé le 3 juin 2009 au siège de Sonatrach, sur les hauteurs d’Alger, en présence de l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khellil, débarqué du gouvernement en mai 2010. 
Et c'est notamment ce contrat qui fait l’objet d’une enquête judiciaire en Algérie depuis janvier 2010 tandis que plusieurs dirigeants de Sonatrach dont le PDG et ses deux fils sont poursuivis pour corruption et malversations.

Outre les justices algérienne et italienne, le gendarme de la bourse américaine, The United states securities and exchange commission (SEC), enquête également sur ces contrats au nom du Foreign Corrupt Practices Act, la loi anti-corruption.
Dans les années 2000, époque où le secteur de l’Energie était dirigé Chakib Khelil, Saipem est devenu un client très privilégié de Sontrach. Rien que pour l’année 2008, l’entreprise italienne a décroché pour un total de 6 milliards de dollars de contrats.
L’obtention de ces marchés a-t-elle été acquise par les Italiens en usant des mêmes méthodes employées pour ce contrat sur lequel enquêtent les deux procureurs milanais ?
i la justice algérienne ne s’y est pas encore intéressée, le groupe ENI semble être décidé à mener ses propres investigations sur les activités de sa filiale en Algérie.



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