mercredi 19 juin 2013

Mokri où l’art de la surenchère politicienne !


Sans titre

la faveur des bouleversements en cours dans le monde arabe et le chambardement à la tête de certains pays de la région, les mouvements islamistes, notamment dans leur version Frères musulmans donnent de la voix. Même dans un pays comme l’Algérie, éprouvé par une décennie terrible de triste mémoire, le pendant algérien des Frères, est au centre de la controverse, notamment depuis des législatives perdus par ces derniers. Le nouveau président du MSP, Abderrazak Mokri se montre d’un activisme débordant prônant un discours de plus en plus agressif, jusqu’à s’adonner à de la surenchère.
Mokri, l’adjoint inamovible de Soltani et effacé du temps de Mahfoud Nahnah, en dépit de ses postes de responsabilité au sein du parti depuis 1989, lorsqu’il exerçait dans la clandestinité, revient au devant de la scène. C’est au début de l’année 1999, lorsque Nahnah est empêché de se porter candidat à la présidentielle qu’il sort de l’ombre, se distinguant par ses « critiques », en dépit de sa propension à rester discipliné et respectueux des décisions de son Majlis echoura. Mokri, veut désormais se présenter comme l’opposant par excellence et rompre avec le compagnonnage avec le système, posture de son parti depuis des années par le biais de l’Alliance présidentielle qui réunissait le MSP le FLN et le RND.
La mission semble particulièrement compliquée dans un paysage politique mouvant. Le nouveau président du MSP voudrait unifier son parti, très divisé depuis 2008 notamment depuis le retrait de l’alliance présidentielle. Trois de ses membres les plus notoires ont ainsi fait dissidence et formé leur propre parti politique. L’un d’entre eux, Amar Ghoul, est toujours ministre. Ces divisions ont fragilisé le mouvement islamiste.
Il y a un an, lors des dernières élections législatives, le MSP n’avait obtenu que 66 sièges sur 462. Une véritable bérézina en plein « printemps arabe.»
Aujourd’hui, Mokri entend changer de stratégie, il dit vouloir faire du MSP un « vrai parti d’opposition ». Il usera alors d’un discours critique dénotant allégrement avec les positions traditionnelles d’entrisme cher au mouvement fondé par feu Mahfoud Nahnah. Mokri qui a toujours cautionné la fraude généralisée lors des dernières élections, se positionne désormais en leader de la mouvance islamiste.
Le message est adressé principalement « à toutes les personnes crédibles » au sein des institutions de l’État qui luttent contre la corruption. « Le pays ne supportera pas un autre glissement vers la violence.
On ne veut pas d’autres veufs et d’autres orphelins. C’est pour cette raison que nous appelons le pouvoir à engager de véritables réformes et à œuvrer pour le changement », a déclaré Mokri lors d’un discours prononcé à l’ouverture du Conseil consultatif du parti.
Le MSP, qui a quitté le gouvernement après plus d’une décennie de cohabitation avec le pouvoir, veut « jouer un rôle » dans la nouvelle conjoncture politique. Désormais, avertira-t-il, « personne ne dictera la conduite politique et les positions du MSP ». Le ton belliqueux de celui qui se présente comme présidentiable, commence à agacer même d’autres partis d’opposition.
Quelques semaines après sa nomination à la tête du MSP, Mokri engage la polémique et tire sur tous ce qui bouge. A l’occasion d’une cérémonie d’hommage au défunt Mahfoud Nahnah, il charge d’autres formations politiques et les accuse d’appartenir à une « organisation internationale sioniste ».
Il s’agit du FFS et du FLN tous deux membres de l’Internationale socialiste. Mokri a qualifié l’IS « d’internationale sioniste », du fait de l’adhésion du Parti travailliste israélien à cette organisation.
Aujourd’hui le nouveau trublion islamiste voudrait paraitre comme l’homme de la situation.
El Hadi Boussellam

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