Ce qui s'est passé au consulat d'Algérie à Casablanca ne doit en aucun cas être passé sous silence ou confiné dans la case du « tueur » solitaire cher à toutes les explications des régimes totalitaires. Alger a le droit et le devoir de protéger ses institutions où qu'elles se trouvent et de demander des comptes sur des agressions qui constituent une violation directe des accords internationaux. Mais de là à entendre certains facebookistes monter aux premières lignes et demander un remake de la « Guerre des sables » a de quoi susciter les interrogations les plus légitimes. Réactions épidermiques des uns, un nationalisme à fleur de peau des autres, la Toile DZ a largement commenté les événements de Casablanca tirant sur tout ce qui est marocain. Si la diplomatie algérienne nous avait habitués ces dernières années à une mollesse chronique, les choses semblent changer depuis la nomination d'un diplomate de carrière au poste de ministre des Affaires étrangères, département que la légende officielle avait dévolu corps et âme à Bouteflika faisant de lui le premier interlocuteur à jamais des chancelleries étrangères. Ramtane Lamamra a fait oublier, en un temps record, son prédécesseur en revenant tout naturellement à l'accomplissement des objectifs tracés aux Affaires étrangères. Celui de la préservation des intérêts nationaux à l'étranger et surtout la dignité de ses ressortissants qui se sont retrouvés ces dix dernières années maltraités, et c'est peu dire, par les différents corps consulaires algériens dans le monde. En parallèle de la défense des murs, il faut impérativement que la mission du nouvel homme fort de la diplomatie algérienne se recentre sur l'Algérien et la défense de ses intérêts à l'étranger. Qu'on mette fin à l'impunité de certains consuls algériens qui s'arrogent le droit de vie ou de mort sur de pauvres Algériens que l'Europe a rejetés. Que cessent les passe-droits, les promotions horizontales et familiales. Avant de retrouver son aura sur le plan régional et international, que la diplomatie algérienne se focalise sur l'homme, sur ce ressortissant qui n'a parfois que l'adresse d'une représentation diplomatique pour lui venir en aide et à la fin se fait rembarrer à la porte d'entrée parce que le consul est absent ou présent mais ne peut le recevoir. Depuis l'avènement de Lamamra, on a assisté en peu de temps à des positions qu'on a cru à jamais perdues. Des harragas algériens tabassés par des flics espagnols et le vice-consul d'Algérie à Alicante qui se déplace à Valence pour demander des explications alors qu'à une certaine époque, pas très éloignée en fait, des Algériens étaient carrément torturés sur les terres de Don Quichotte sans que cela n'émeut personne surtout pas le gouvernement algérien. Le Maroc qui continue d'ouvrir le feu de ses médias sur l'Algérie et c'est le ministre des AE en personne qui réagit et qui ordonne fermement à ce que ces attaques, qui durent depuis des années, cessent immédiatement.
C'est à croire que l'Algérie s'est soudainement souvenue qu'il lui fallait un ministre des Affaires étrangères pour la défendre.
C'est à croire que l'Algérie s'est soudainement souvenue qu'il lui fallait un ministre des Affaires étrangères pour la défendre.
Moncef Wafi
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