Dessine-moi un mouton. Vahid Halilhodi?. Le bonhomme, la tête dans les paumes, le banc dans le sang, est bien seul. Il a contre lui beaucoup de monde.
D'abord le ministre français de la Défense. Venu en Algérie il y a quelques semaines, le bonhomme qui vendait des armes, de solutions pour le Sahel et la Libye et des sourires, en a profité pour revendre l'un de ses parents, Gourcuff Christian, comme futur entraineur de l'équipe algérienne de foot. Entre deux thés et en une demi-heure d'audience, un sourire et une demande amicale " d'intervention " auprès de Bouteflika Un. Comme on le fait tous pour un extrait de naissance, un timbre fiscal rare ou un emploi pour un cousin. Le Drian avait déjà placé son fils dans une immensesociété de gestion immobilière en France, malgré la sous qualification. " Sur place ", raconte la légende, un coup de téléphone a été donné et la décision prise immédiatement. Vahid a aussi contre lui d'autres. Rouaouraou qui vise à battre le record de Kadhafi à la tête de la Fédération algérienne. «Qui d'autre que moi?», avait-il lancé il y a quelques années. Conjugaison anticipée du fameux «Vous êtes qui ? » de Mouammar. Lui aussi pousse Vahid dans la solitude et vers le vide et essaye de détourner les regards vers ce mouton et de faire oublier qu'il est là depuis que l'Algérie ne marque plus un seul but dans la vie et dans les camps adverses. Vahid a contre lui Vahid, comme on l'a vu mardi. Il a malencontreusement voulu imiter la doctrine algérienne politique et économique : on n'attaque pas (sauf les siens dans le dos) et on se défend, contre tous. Vahid a fait comme l'armée algérienne, comme l'économie algérienne, comme la créativité algérienne, comme l'entreprise algérienne, comme la diplomatie algérienne, comme les frontières algériennes : pas d'attaque. On a une Indépendance gagnée par pénalty contre la France ; on y reste. Toute la doctrine nationale se résume à cette position de défense passive sur le seul acquis depuis mille ans: l'Indépendance. Le Régime est bâti sur cette formule assise, de statut quo, de non-changement, d'hésitations puis de repli. Vahid a voulu le faire au Brésil et il le paye. A la place de tous, bien sûr. Car au bonhomme on demande l'impossible : trouver une solution que le pays n'a pas trouvé pour lui-même : trouver des attaquants, joueurs, artistes, virtuoses et beaux. Trouver un but. Avoir un but. Marquer un autre but que celui des Martyrs et du pipeline.
Vahid a donc contre lui des joueurs, le vent, le peuple, les cafés, les spécialistes bavards, la vanité algérienne et ses vantardises et le sort et Christain Gourcuff qui est déjà dans son dos au Brésil, payé, nourri, logé et pris en charge comme un ambassadeur.
Vahid finira donc dans quelques jours. Il payera.
Il payera le fait qu'il n'a pas trouvé d'attaque dans un pays de défense assise. Le fait qu'il n'a pas pour beau-père un ministre de la Défense français. Il payera à la place de Rouaraoua. Il payera parce que la doctrine de l'armée algérienne est la défense, jamais l'attaque. Il payera le fait que nous sommes une économie de rente, pas de création. Il est coupable de ne pas avoir créé dans un pays qui ne crée rien et de ne pas avoir réédité la victoire de 82 avec des joueurs importés.
Vahid se devait de trouver une formule d'attaque dans un pays de vieux, où on mange assis, où on se fait élire couché, où les plus jeunes attendent l'argent gratuit, où on ne fait rien que vendre du pétrole et grossir comme des jerricanes, où le but est la liste et la liste est la vie et où les seuls attaquant connus sont deux mais dans deux camps différents : Belmokhtar contre l'armée et le pétrole. Ou Saïdani contre le DRS et contre tous.
On ne peut pas faire jouer Al-Qaïda du Maghreb ce dimanche pour des raisons évidentes. Reste Saïdani. Il attaque si bien en service commandé. Il le pourra contre la Corée du Sud ?
Non. Pour deux raisons : les Algériens n'attaquent que les Algériens. Et la seconde ? Le FLN n'attaque personne depuis 62, le 19 Mars. Et encore moins lorsqu'il a des casseroles et pas des fusils.
Donc Vahid est seul. Le mouton est dessiné.
D'abord le ministre français de la Défense. Venu en Algérie il y a quelques semaines, le bonhomme qui vendait des armes, de solutions pour le Sahel et la Libye et des sourires, en a profité pour revendre l'un de ses parents, Gourcuff Christian, comme futur entraineur de l'équipe algérienne de foot. Entre deux thés et en une demi-heure d'audience, un sourire et une demande amicale " d'intervention " auprès de Bouteflika Un. Comme on le fait tous pour un extrait de naissance, un timbre fiscal rare ou un emploi pour un cousin. Le Drian avait déjà placé son fils dans une immensesociété de gestion immobilière en France, malgré la sous qualification. " Sur place ", raconte la légende, un coup de téléphone a été donné et la décision prise immédiatement. Vahid a aussi contre lui d'autres. Rouaouraou qui vise à battre le record de Kadhafi à la tête de la Fédération algérienne. «Qui d'autre que moi?», avait-il lancé il y a quelques années. Conjugaison anticipée du fameux «Vous êtes qui ? » de Mouammar. Lui aussi pousse Vahid dans la solitude et vers le vide et essaye de détourner les regards vers ce mouton et de faire oublier qu'il est là depuis que l'Algérie ne marque plus un seul but dans la vie et dans les camps adverses. Vahid a contre lui Vahid, comme on l'a vu mardi. Il a malencontreusement voulu imiter la doctrine algérienne politique et économique : on n'attaque pas (sauf les siens dans le dos) et on se défend, contre tous. Vahid a fait comme l'armée algérienne, comme l'économie algérienne, comme la créativité algérienne, comme l'entreprise algérienne, comme la diplomatie algérienne, comme les frontières algériennes : pas d'attaque. On a une Indépendance gagnée par pénalty contre la France ; on y reste. Toute la doctrine nationale se résume à cette position de défense passive sur le seul acquis depuis mille ans: l'Indépendance. Le Régime est bâti sur cette formule assise, de statut quo, de non-changement, d'hésitations puis de repli. Vahid a voulu le faire au Brésil et il le paye. A la place de tous, bien sûr. Car au bonhomme on demande l'impossible : trouver une solution que le pays n'a pas trouvé pour lui-même : trouver des attaquants, joueurs, artistes, virtuoses et beaux. Trouver un but. Avoir un but. Marquer un autre but que celui des Martyrs et du pipeline.
Vahid a donc contre lui des joueurs, le vent, le peuple, les cafés, les spécialistes bavards, la vanité algérienne et ses vantardises et le sort et Christain Gourcuff qui est déjà dans son dos au Brésil, payé, nourri, logé et pris en charge comme un ambassadeur.
Vahid finira donc dans quelques jours. Il payera.
Il payera le fait qu'il n'a pas trouvé d'attaque dans un pays de défense assise. Le fait qu'il n'a pas pour beau-père un ministre de la Défense français. Il payera à la place de Rouaraoua. Il payera parce que la doctrine de l'armée algérienne est la défense, jamais l'attaque. Il payera le fait que nous sommes une économie de rente, pas de création. Il est coupable de ne pas avoir créé dans un pays qui ne crée rien et de ne pas avoir réédité la victoire de 82 avec des joueurs importés.
Vahid se devait de trouver une formule d'attaque dans un pays de vieux, où on mange assis, où on se fait élire couché, où les plus jeunes attendent l'argent gratuit, où on ne fait rien que vendre du pétrole et grossir comme des jerricanes, où le but est la liste et la liste est la vie et où les seuls attaquant connus sont deux mais dans deux camps différents : Belmokhtar contre l'armée et le pétrole. Ou Saïdani contre le DRS et contre tous.
On ne peut pas faire jouer Al-Qaïda du Maghreb ce dimanche pour des raisons évidentes. Reste Saïdani. Il attaque si bien en service commandé. Il le pourra contre la Corée du Sud ?
Non. Pour deux raisons : les Algériens n'attaquent que les Algériens. Et la seconde ? Le FLN n'attaque personne depuis 62, le 19 Mars. Et encore moins lorsqu'il a des casseroles et pas des fusils.
Donc Vahid est seul. Le mouton est dessiné.
Kamel Daoud
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