Le rendez-vous a été organisé sur la toile à l’aide des pages Facebook des deux groupes littéraires. L’événement « Je lis donc je suis » du 15 juin, créé sur le célèbre réseau social, affiche plus de 1.000 participants. Les internautes passionnés de littérature, dont beaucoup de jeunes, sont venus des quatre coins d’Alger et ont envahi les escaliers à droite de la grande esplanade du Jardin d’essai. « Dans un pays jeune où plus de 60% de la population a moins de 30 ans, nous voulons montrer au plus grand nombre que la lecture n’est pas une activité réservée au plus âgés », explique Saidoun Anis, étudiant en pharmacie et fondateur du club Pour les amoureux du livre. Assise en bas des marches, Kawthar discute littérature avec ses amis. Cette élève de terminale regrette de ne pas pouvoir lire tranquillement dans les transports en commun car lire en publique est « mal vu ». Pour elle, l’une des raisons de ce phénomène repose sur le fait qu’on ne lise pas assez à l’école. « Je n’ai eu à faire que deux fiches de lectures dans toute ma scolarité, une au collège et une au lycée », confie Kawthar.
Shakespeare s’invite à cette seconde édition
L’Ambassadeur du Royaume-Uni s’est rendu cet après-midi au Jardin d’essai. « Nous avons apprécié l’initiative de ces deux clubs littéraires et avons décidé de distribuer des livres de littératures anglaises », raconte Amina Eddouada, assistante communication et projet à l’ambassade britannique. « Nous avons apporté 150 livres de littérature de langue anglaise : Hemingway, Shakespeare, Poe… La boite est vide. Tout a été distribué », explique-t-elle. Ainsi, cette année, les jeunes du Jardin d’essai lisent en arabe, en français mais aussi en anglais.
Troque Stendhal contre Khadra
La lecture n’est pas la seule activité de l’après-midi, les participants ont également fait du troc de livres. Amine n’est pas venu les mains vides. Il vient d’échanger Le festin des mensonges de Zaoui contre La Vie privée de Khadra. De son côté, Asma a échangé un roman, qui l’a marqué, Le Rouge et le Noir de Stendhal. Elle aurait bien voulu troquer l’un de ses livres préférés, Sauvages de Nina Bouraoui, mais elle craint de ne pas pouvoir le retrouver en librairie. « Certains livres sont difficiles à trouver en Algérie, lorsque nous discutons sur internet sur la page du club, on s’aperçoit que plusieurs livres sur lesquels nous échangeons ne sont plus disponibles en librairie », souligne la jeune fille. Abdou ouvre le livre dans lequel il trouve une dédicace : « A toi chanceux lecteur. En te souhaitant beaucoup de plaisir à parcourir ce roman. »
Pour Wanis, étudiant en économie et fondateur du club Oasis littéraire, « il est difficile de proposer une vie culturelle qui sorte des créneaux officiels. Aujourd’hui nous voulons proposer un événement anonyme où tout le monde peut participer ». Le souhait de Wanis semble se réaliser, il règne une certaine agitation autour de la manifestation. L’événement intrigue et suscite la curiosité des passants. « Il y a trop de bruits, trop de photos, les gens ne peuvent pas lire tranquillement » semble être le seul regret du jeune homme.
Asma, étudiante en management, est elle aussi administratrice du club Oasis. Pour elle, le but de la journée est de rassembler un maximum de lecteurs. Un événement identique s’est tenu au même moment à Guelma. Des séances de lecture en plein air ont lieu dans de nombreux endroits à travers le monde tel que New York et Istanbul. L’étudiante espère que l’événement se reproduira l’an prochain et que l’initiative sera reprise dans d’autres régions d’Algérie.
source Focus algérie
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